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Le ministre de l’Enseignement primaire Paalamwé Tchakpélé explique le mécanisme de l’assurance scolaire

le ministre des Enseignements primaire, secondaire et de la Formation professionnelle, M. Paalamwé Tchakpélé
Le ministre de l’Enseignement primaire Paalamwé Tchakpélé explique le mécanisme de l’assurance scolaire

Les enfants sont la relève de demain et nécessitent qu’une attention particulière leur soit accordée sur tous les plans, notamment, en matière d’éducation et de la santé. S’inscrivant dans cette logique, le gouvernement promeut, depuis quelques années déjà, la scolarisation des élèves du secteur public, à travers la gratuité de l’enseignement primaire et  la mise en place progressive  des cantines scolaires.

Pour cette rentrée scolaire 2017-2018, le gouvernement a innové davantage, en  instituant une assurance scolaire, afin de permettre à tous les élèves de disposer d’une protection sociale minimale, avec un effet multiplicateur certain.

Dans une interview accordée à Togo-Presse, le ministre des Enseignements primaire, secondaire et de la Formation professionnelle, M. Paalamwé Tchakpélé, donne des précisions sur les contours de ce produit social qui est une initiative personnelle du Chef de l’Etat, M. Faure Essozimna Gnassingbé.

Togo-Presse (T.P) : M. le ministre, Pourquoi le gouvernement a-t-il pensé à une assurance scolaire ?

D’abord, il faut rappeler que l’assurance scolaire est une initiative personnelle du Chef de l’Etat, Son Excellence Faure Essozimna GNASSINGBE. Elle s’inscrit dans le cadre de son mandat social, qui accorde une attention particulière aux secteurs sociaux et stratégiques de l’éducation et de la santé, en faveur des populations les plus vulnérables,  notamment les populations rurales. C’est pourquoi le secteur de l’éducation, dont la cible principale est la jeunesse togolaise, reste au cœur des priorités de la politique de développement du Chef de l’Etat et du Gouvernement. C’est ainsi que des actions très efficaces et de grande envergure, notamment la gratuité de l’enseignement et  la mise en place progressive des cantines scolaires, ont déjà été posées,  pour promouvoir la scolarisation des jeunes.

L’institution d’une assurance scolaire vient compléter et renforcer les actions déjà entreprises, en permettant à tous nos élèves de disposer d’une protection sociale minimale, avec un effet multiplicateur certain.  Je peux vous assurer que d’autres actions suivront car,  le Chef de l’Etat ne compte pas s’arrêter là.

T-P : M. le ministre, dites-nous comment le mécanisme de l’assurance scolaire va-t-il se dérouler ?

De la façon la plus simple. L’assurance scolaire couvre inconditionnellement et gratuitement tous les élèves des écoles primaires et secondaires du secteur public de l’enseignement général et technique, sur toute l’étendue du territoire national, en attendant de l’élargir ultérieurement au secteur privé laïc et confessionnel.

Près de deux millions d’enfants vont donc bénéficier de cette  assurance, appelée « School Assur », souscrite avec les groupes NSIA Assurances et OGAR assurance. L’assurance scolaire fonctionne en incorporation automatique à l’inscription des élèves, lors de chaque rentrée scolaire, la couverture étant annuelle.

En d’autres termes, il n’est rien demandé d’autres aux élèves que d’être inscrits dans leurs établissements respectifs et de remplir les formalités d’inscription pour bénéficier automatiquement de cette assurance.

T.P : Cette assurance est-elle déjà effective?

Elle est déjà effective, depuis le premier jour de la rentrée scolaire, le 02 octobre 2017. Toutes les dispositions ont été prises pour qu’en cas de problème, les enfants puissent effectivement en bénéficier. En témoigne la prise en charge d’un élève blessé dans une école à Bassar, à la suite d’un orage, au début de la semaine du 09 au 15 octobre dernier. En effet, l’élève a dû être évacué au CHR de Sokodé par ses parents, à qui nous exprimons toute notre compassion.

Dès que la nouvelle de l’accident nous est parvenue, nous avons immédiatement donné les instructions à nos services  locaux les plus proches, pour se rendre à l’hôpital et assurer la prise en charge de l’élève, en attendant que le dispositif d’intervention des assureurs soit déployé dans tout le pays, jusque dans les coins les plus reculés, et qu’il devienne effectivement opérationnel. Donc, l’assurance est effective depuis le premier jour de la rentrée scolaire, et ça marche.

T.P : Quels sinistres  sont-ils couverts par cette assurance et dans quelles conditions l’élève est-il couvert ?

L’élève bénéficiaire de l’assurance scolaire est couvert, dans la limite d’un plafond défini, en cas de maladie, en cas d’invalidité ou de décès, et en cas de dommages causés à un tiers. Ainsi, en cas de maladie ou en cas d’accident survenu au cours ou à l’occasion de l’activité scolaire (à l’école ou sur le parcours école-domicile), l’élève assuré bénéficie du remboursement  des frais médicaux (hospitalisation, chirurgie, analyses médicales, pharmacie).  Ce, dans les 72 heures, après la transmission des justificatifs à l’assureur, ou d’une prise en charge directe par l’assureur lui-même, dans les centres de santé agréés (formations sanitaires publiques uniquement : CHR, CHU, CMS, CSP) et ce, dans les 24 heures après la transmission de la demande à l’assureur. Cela évitera ainsi aux parents qui sont, la plupart, démunis, de sacrifier leurs ressources pour soigner leurs enfants, ou encore de s’endetter pour couvrir les factures de soins.

En cas d’invalidité ou de décès, le capital proportionnel ou le capital décès sera reversé aux représentants légaux de l’élève assuré et ce, dans les 5 jours, après l’expertise du médecin ou la transmission du dossier à l’assureur.

En cas de dommages causés à un tiers (responsabilité civile scolaire), les frais médicaux relatifs à l’accident, supportés par la famille de l’élève auteur des dommages (blessures), sont remboursés par l’assureur.

T.P : A votre avis, M. le ministre quel impact peut avoir l’assurance scolaire sur le système sanitaire en général ?

Je voudrais insister, encore une fois, sur l’importance de l’assurance scolaire et son impact sur l’amélioration de tout notre système éducatif. L’assurance scolaire est une arme efficace de lutte contre la pauvreté dans notre pays. Elle va, en effet, impacter significativement la couverture assurance maladie au niveau national et lui permettre d’effectuer un saut qualitatif majeur pour approcher les 40 %, en attendant d’aboutir à l’assurance maladie universelle. Elle permettra également d’améliorer les indicateurs de la santé scolaire et, partant, les performances de notre système éducatif, quand on sait que nombre d’enfants abandonnent l’école à cause des problèmes de santé insuffisamment pris en charge, surtout dans les zones rurales.

Enfin, l’assurance scolaire est un puissant moteur d’inclusion sociale car, elle prend en compte les populations les plus vulnérables et permet de créer les conditions de leur épanouissement et de leur participation au processus de développement.

T.P : Comment doivent se comporter les parents et les élèves pour une bonne gestion de cette assurance ?

Tous les acteurs du système éducatif en particulier, les parents d’élèves et les élèves eux-mêmes, qui sont les premiers bénéficiaires de l’assurance scolaire, doivent s’impliquer activement dans sa mise en œuvre, en vue d’assurer le succès que nous en attendons tous. A cet effet, j’invite les parents à inscrire massivement leurs enfants à l’école, pour ne pas les priver de tous les bénéfices que leur apporte le programme d’assurance scolaire.

J’invite, par ailleurs, tous les acteurs concernés à participer activement à toutes les actions d’information et de sensibilisation organisées à leur intention, à suivre et à faire suivre scrupuleusement les consignes qui seront données par les opérateurs, notamment pour remplir les fiches d’assurance, et à coopérer avec eux. Ceci, afin de garantir le déploiement rapide du dispositif de prise en charge des élèves en cas de sinistre ou de maladie.

Entretien réalisé par

Patouani BATCHAMLA

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