Le Forum des Producteurs Agricoles (FoPAT), comptant pour l’étape de la Région des Plateaux, a connu son épilogue, samedi 11 février 2023, à Atakpamé, après trois jours d’intenses travaux riches en enseignements, pour une bonne réussite de la campagne agricole 2023-2024. Ce cadre d’échanges inédit et inclusif a été clôturé par son initiateur, le président de la République, Faure Essozimna Gnassingbé. Il a, pour l’occasion, donné des orientations devant permettre aux agriculteurs et aux éleveurs de se mettre sur la voie de la modernisation. Ceci, pour devenir des entrepreneurs, capables de soutenir la production, la transformation et la mise en marché de leurs produits. On y notait la présence du chef du gouvernement, Victoire Tomégah-Dogbé, de la présidente de l’Assemblée nationale, Yawa Tsègan, des partenaires et bien d’autres personnalités, devant les producteurs et la population enthousiastes, surtout très reconnaissants au chef de l’Etat, pour la nouvelle dynamique insufflée au secteur agricole.
Comme à la 1re étape à Dapaong, ou à la seconde à Tsévié, le président de la République, Faure Essozimna Gnassingbé était, le 11 février 2023, à Atakpamé, la ville aux 7 collines, où il a clôturé l’étape de la Région des Plateaux du Forum des producteurs agricoles (FoPAT). Accueilli sur le terrain du lycée de la ville par une population en liesse, avec des chants de reconnaissance pour sa politique de paix et de développement, le chef de l’Etat a échangé, dans une ambiance très ouverte avec les producteurs qui ont exprimé leurs préoccupations, tout en prenant des engagements fermes de contribuer à la réalisation de sa vision en matière agricole.
A lumière des différentes préoccupations soulevées au terme du forum, le chef de l’Etat a fait valoir quelques pistes de réflexion. En effet, les participants ont suggéré de renforcer la création des Zones d’Aménagement Agricoles Planifiées (ZAAP), tout en reconnaissant que celles qui existent déjà sont sous-exploitées, parce qu’il n’y a pas suffisamment de matériels. A cet égard, le président de la République a conseillé le réalisme et le pragmatisme dans les idées et actions. Ainsi, « est-ce qu’il ne serait pas bon de marquer une pause, pour mieux exploiter les ZAAP existantes, avant de poursuivre ? », s’est-il interrogé, en évoquant, par la suite, une autre préoccupation liée à la transhumance.
Les défis de la transhumance et d’accès au financement agricole
Le problème la transhumance est un fait régional persistant qui revient, chaque année, avec parfois, des tournures dramatiques, marquées par des conflits violents et des meurtres. De l’avis du chef de l’Etat, on ne doit pas désarmer face à ce problème qui a été résolu sous d’autres cieux, comme en Afrique de l’Est. Fortement acclamé face à son engament sur la question, le président Faure Gnassingbé a été ferme : « Nous devons régler ce problème une bonne fois pour toute ». D’ores et déjà, il s’est engagé avec ses interlocuteurs, à expérimenter, dans les meilleurs délais, au moins une Zone d’aménagement de production bovine (ZAPB) dans la Région des Plateaux, dans une préfecture où les surfaces aménageables seront disponibles pour l’implanter.
La dernière préoccupation partagée avec l’assistance, est celle liée à l’accès au financement agricole. A ce propos, le chef de l’Etat a fait remarquer que des institutions existent pour assurer ce genre de financement. Il suggère donc d’organiser une rencontre autour de la question, afin de regrouper le gouvernement, les bailleurs, les financiers et les producteurs, pour développer une réflexion collective sur cette préoccupation. Mais aussi, pour permettre de mieux apprécier ce que chaque acteur attend de l’autre, ce qu’on peut faire et ce qu’on ne doit pas faire, pour accéder au financement agricole. A la suite de ces échanges, le président de la République a procédé à la remise symbolique de matériels agricoles aux groupements, avant de visiter les stands d’expositions et de vente des produits agricoles issus de la région.
Des initiatives visant à moderniser le secteur agricole
Du reste, ces échanges avec le chef de l’Etat font suite à trois jours de travaux ayant regroupé près de 9000 participants représentatifs des 113 cantons de la région et de ses 12 préfectures. Des participants sont constitués de producteurs relevant des filières végétales, animales, aquacoles, mais aussi des représentants des organisations professionnelles agricoles et des opérateurs économiques. Plusieurs communications retenues sur la base des spécificités et potentialités agricoles de la région ont été présentées, pour approfondir le thème national de ce forum qui est « transformation structurelle de l’agriculture togolaise : défis et perspectives ». Des communications qui ont porté sur les mesures prises pour transformer le secteur, le bilan régional de la campagne agricole et les dispositions à prendre pour une bonne réussite de la campagne 2023-2024.
De l’avis du ministre Antoine Lékpa Gbégbéni de l’Agriculture, de l’Elevage et du Développent rural, ce cadre d’échanges a servi aux participants de cerner le frein que connait le développement des activités agropastorales et aquacoles dans le pays. Le FoPAT vise à favoriser une compréhension commune et une appropriation par l’ensemble des acteurs de la vision du gouvernement pour le secteur, en tenant compte des spécificités régionales, afin de susciter une implication totale de tous les intervenants à la base. Il participe au processus de modernisation de ce secteur, avec l’idée d’aboutir à l’autosuffisance alimentaire et la transformation des produits agricoles, pour créer davantage d’emplois et de richesses. Pour y parvenir, trois projets et une réforme prioritaire ont été initiés par le gouvernement, pour répondre aux problématiques « d’amélioration de la productivité et des rendements agricoles », « de renforcement de l’accès des agriculteurs au financement », « de la transformation agroindustrielle » et « de la sécurisation foncière », a expliqué le ministre. A ces mesures s’ajoutent la création de l’Agence de transformation agricole en cours d’opérationnalisation au cours de ce 1er semestre 2023, et la mise en place prochaine de centres régionaux de mécanisation agricole, pour répondre au besoin d’aménagement et d’exploitation des terres agricoles.
Bernardin ADJOSSE
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