Les projecteurs vont se tourner, à partir du jeudi 23 février, sur la ville de Sokodé qui accueille, pendant trois jours, les travaux du Forum des producteurs agricoles du Togo (FoPAT) pour le compte de la Région Centrale. Initié par le président de la République, Faure Essozimna Gnassingbé, ce cadre d’échanges inédit et inclusif permet aux producteurs, partenaires et autres acteurs du domaine d’approfondir leur réflexion sur les potentialités et les défis spécifiques de la région liés au secteur agricole dans toute sa globalité. Une occasion aussi pour échanger sur mesures prises par le gouvernement en vue de transformer le secteur et de la réussite de la nouvelle campagne agricole qui s’annonce.
La Région Centrale, qui regroupe une superficie de 600.000 hectares cultivables, répartie dans ses cinq préfectures, accueille le Forum des producteurs agricoles du Togo (FoPAT), du 23 au 25 Février, plus précisément à Sokodé, le chef-lieu de la région. Cette randonnée régionale, qui vient après celles tenues à Dapaong, Tsévié et Atakpamé, a été voulue par le chef de l’Etat, Faure Essozimna Gnassingbé. Afin de mener des réflexions collectives sur les nouveaux mécanismes de développement du secteur agricole togolais. Un secteur que gouvernement entend transformer, pour faire des producteurs de véritables entrepreneurs, capables de soutenir la production, la transformation et la mise en marché de leurs produits.
Comme dans les autres régions, à Sokodé, les parties prenantes vont approfondir le thème national de ce forum, « transformation structurelle de l’agriculture togolaise : défis et perspectives », en axant les débats autour de plusieurs communications retenues sur la base des spécificités et potentialités agricoles de la région. Des communications à valeur ajoutée, de nature à permettre aux participants de s’approprier les mesures prises par le gouvernement pour transformer le secteur, mais aussi à faire le bilan régional de la campagne agricole et à s’outiller sur les perspectives ainsi que les dispositions à prendre pour une bonne réussite de la campagne 2023-2024.
Une région à d’énormes potentialités
D’une superficie de 13469 km², dont 20% couverte par les réserves de faunes, de flore et de forêts classées, la Région Centrale regroupe les Préfecture de Blitta, de Mo, de Sotouboua, de Tchamba et de Tchaoudjo. Elle est reconnue essentiellement agricole au Togo, avec d’énormes potentialités et terres cultivables disponibles. On y cultive le maïs, le riz, le sésame, le coton, le soja, l’igname, le manioc, etc. C’est la principale zone de production d’anacarde. Le maraîchage se pratique dans ce milieu où il est possible de faire l’élevage de bovins, de petits ruminants, de volailles, porcins… L’apiculture et la pêche continentale sont favorables dans cette région qui jouit d’un climat tropical de type soudano-guinéen, avec une pluviométrie allant de 1000 mm à 1500mm. Des sols ferrugineux et ferralitiques, la Région Centrale est arrosée par la Volta et le Mono et leurs affluents.
Les objectifs agricoles pour la région
Sur le plan agricole les actions de l’Etat pour la région visent l’amélioration de la productivité et des rendements agricoles dans le but d’assurer la sécurité alimentaire et de dégager des excédents pour alimenter les unités de transformation. Pour y parvenir, l’Etat a entrepris des aménagements agricoles, en facilitant l’accès à la terre et aux autres facteurs de production aux couches vulnérables notamment les jeunes et les femmes.
Ainsi, au total, 18 Zones d’Aménagement Agricoles Planifiées (ZAAP) ont été identifiées, dans 18 cantons sur les 61 que compte la région et13 ZAAP mises en valeur au profit de 2144 producteurs installés. De plus, 525 sites de bas-fonds d’une superficie de 7697,51 ha sont recensés et 2459 ha (31,94%) mis en exploitation pour la riziculture. Ces initiatives ont permis de contribuer à l’amélioration des revenus des producteurs de 32.000 FCFA sur les ZAAP par rapport aux producteurs hors ZAAP, renseignent des sources émanant du ministère en charge de l’Agriculture. Selon ces sources, l’action de l’Etat visait aussi à faciliter l’accès aux semences et aux engrais de qualité à moindre coût. En cela, 7508,8 tonne, dont 4732 T de NPK et 2776,8 T d’urée ont été consommés en 2022 soit 10,18% du stock national mobilisé dans cette année. Le prix de cession des engrais a été de 18 000 FCFA, contre un prix de revient de 32000 FCFA le sac de 50 kg soit une subvention de 14 000 FCFA par sac. Dans le sillage, d’autres activités ont visé le renforcement de la maîtrise de l’eau à des fins de promotion d’une agriculture irriguée résiliente face aux enjeux du changement climatique. A cet effet l’Etat a déployé 153 kits d’irrigation à base du système de pompage solaire auprès des producteurs à prix subventionné. En dehors de ces actions, il y a eu d’autres qui ont misé sur la promotion durable de la mécanisation agricole, l’accès au financement et le développement de la production animale, avec l’idée d’améliorer la couverture des besoins en produits carnés par la production nationale. L’on ne saurait occulter les actions d’appui-conseil aux acteurs pour une optimisation de leurs performances, le développement des infrastructures de soutien à la production.
Que retenir en termes de résultats obtenus à mi-parcours et perspectives
Selon le ministère de l’Agriculture, de l’Elevage et du Développent rural, la région a enregistré une augmentation de la production agricole de 999.720 tonnes en 2021 à 1025 132 tonnes en 2022, dont 246 065 tonnes de céréales, 656 972 tonnes de tubercules et plantes à racines et 122 094 tonnes de légumineuses et oléagineux.
Comme perspectives régionale, il s’agit de travailler à une meilleure exploitation des ZAAP. La politique de promotion de l’agriculture irriguée devrait s’accentuer, avec la mise en place de systèmes d’irrigation sur tous les sites ZAAP aménagés. Ceci, pour le développement de maraîchage. Il est prévu d’aménager un site pilote a Tomégbé, dans le cadre du schéma directeur de l’agriculture irriguée. Les perspectives consisteront aussi à aménager des retenues d’eau à des fins de production agricole et d’élevage.
Dans le cadre de la mécanisation, il est prévu la mise en place d’un centre régional de mécanisation (CRMA), etc.
Bernardin ADJOSSE
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