Agriculture

Les acteurs de la chaine de valeur manioc sensibilisés sur les maladies virales de ce tubercule à Tchon-Woro

Photo de groupe des producteurs de manioc, multiplicateurs de semences, conseillers agricoles, transformateurs et formateurs
Les acteurs de la chaine de valeur manioc sensibilisés sur les maladies virales de ce tubercule à Tchon-Woro

Des acteurs de la chaine de valeur manioc, venus de la localité de Tchon-Woro et de ses villages voisins, ont bénéficié, le 26 janvier 2024, d’une journée de sensibilisation sur les maladies virales de ce tubercule. Cette rencontre, initiée conjointement par le programme Ouest africain d’épidémiologie virale (WAVE) et le Conseil Ouest Africain pour la Recherche et le Développement agricole (CORAF), s’est déroulée à Tchon-Woro, dans la préfecture d’Assoli, sur la parcelle de démonstration installée par les organisateurs. Les participants ont été sensibilisés sur les menaces virales émergentes du manioc, la gestion adéquate des maladies à virus actuelles et émergentes du manioc.

Les responsables du programme  WAVE lors de la sensibilisation

L’Afrique est le plus grand producteur mondial de manioc (57 %) avec, malheureusement, le plus faible rendement (10 t/ha en moyenne) comparé à l’Asie qui affiche un rendement de 21,34 t/ha en 2016. Malgré les atouts que présente le manioc, sa culture est sujette à plusieurs contraintes qui affectent la productivité. En dehors des maladies mineures que représentent les mycoses et les bactérioses, les maladies virales demeurent les plus dommageables. De ces maladies, la mosaïque africaine du manioc et la striure brune du manioc tiennent une place importante, mais peu soupçonnée par plusieurs acteurs de la filière. Par rapport à sa distribution géographique, la maladie de la mosaïque africaine du manioc, causée par les Géminivirus, constitue, la première contrainte de production. Elle peut entrainer 40 à 70 % de perte de rendement, pouvant se traduire par une perte économique annuelle de 2 à 3 milliards de dollars (USD) pour l’Afrique sub-saharienne. De plus, l’apparition récente de la maladie de la striure brune du manioc en Afrique Centrale vient s’ajouter au péril sur les productions avec des pertes de rendement pouvant atteindre 90% voire 100%. Ces deux maladies virales sont transmises par les insectes vecteurs que sont les mouches blanches et disséminées par l’homme à travers l’utilisation de boutures de manioc infectées pour établir de nouveaux champs. En tenant compte de la pluralité des insuffisances constatées dans la lutte et la prévention contre les maladies virales du manioc, le programme WAVE a pris un certain nombre d’initiatives, depuis 2015, pour faciliter la sensibilisation des populations par rapport aux menaces que constituent ces maladies sur la sécurité alimentaire. Le programme WAVE a également sollicité des gouvernants et leaders traditionnels africains pour cette cause commune. C’est dans ce cadre que le programme Ouest africain d’épidémiologie virale ou West African Virus Epidemiology (WAVE) et le Conseil Ouest Africain pour la Recherche et le Développement agricole (CORAF) ont organisé une journée de sensibilisation à l’endroit des parties prenantes de la filière manioc de la préfecture d’Assoli avec le soutien du projet « Anticiper et gérer les risques biologiques pour renforcer la résilience des agriculteurs au changement climatique en Afrique de l’Ouest et du Centre » ou projet « BIORISKS » financé par l’Union Européenne.

Prévention contre la striure brune du manioc

Une vue des acteurs de la chaine de valeur manioc de la préfecture d’Assoli

Selon Dr Mivedor Assion, du programme WAVE, toutes les maladies qui affectent le manioc ont un impact immédiat sur l’approvisionnement alimentaire des populations. « La priorité de WAVE est d’accorder une lutte contre la mosaïque du manioc et la prévention contre la striure brune du manioc. Cette dernière, la plus dévastatrice, qui sévit actuellement en Afrique de l’Est et du Centre, s’oriente inéluctablement vers l’Afrique de l’Ouest », a expliqué Dr. Mivedor. D’où l’importance de cette sensibilisation de l’ensemble des acteurs de la filière (producteurs de manioc, multiplicateurs de semences, conseillers agricoles, transformateurs, consommateurs, etc.), afin de parer à cette maladie.

Pour avoir un impact sur la stabilisation des rendements agricoles ainsi que sur l’accroissement des productions et des revenus des petits producteurs, WAVE estime qu’il faut une bonne exécution des activités qui sont, entre autres, la sensibilisation des principales parties prenantes aux niveaux national et régional aux menaces virales émergentes du manioc par le biais d’ateliers stratégiques, de journées de terrain, des médias, la gestion adéquate des maladies à virus actuelles et émergentes du manioc, par la mise en œuvre de stratégies de recherche basées sur des modèles épidémiologiques et la mise en place de parcelles de démonstrations conduites dans les pays du projet, pour former des agents de vulgarisation, les agriculteurs et les multiplicateurs de semences.

Au terme de ce programme de sensibilisation, l’ensemble des acteurs de la chaine de valeur manioc devrait bénéficier d’un système collaboratif de gouvernance des épidémies virales du manioc au Togo, la mise en place d’un système de diagnostic rapide des maladies virales du manioc.  Les méthodes de lutte efficaces contre ces maladies et leurs vecteurs devraient être développées ainsi que la mise en place d’un système d’information et de communication sur ces maladies.

Le programme Ouest africain d’épidémiologie virale (WAVE) pour la sécurité alimentaire a été lancé en mars 2015.  Il est financé par Bill & Melinda Gates Foundation et le Department for International Development du Royaume uni. Le programme WAVE mène ses activités en Afrique de l’Ouest (Burkina Faso, Côte d’Ivoire, Ghana, Togo, Bénin, Nigéria, Sierra Léone) et en Afrique du centre (République Démocratique du Congo, Congo, Gabon,).  Collaborant avec des partenaires techniques aux Etats-Unis d’Amérique et au Royaume Uni, ce programme a pour objectif global d’augmenter, de façon durable, la productivité des plantes à racines et tubercules (PRT) en Afrique de l’Ouest et du Centre, à travers le développement de méthodes de lutte efficace contre les maladies virales.

M.B

 

 

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