Justice

Rentrée solennelle du barreau du Togo

La table d'honneur dirigée par le DC Kadanga ( 2e de la droite). A gauche, le nouveau bâtonnier Adama, avec ses attributs.
Rentrée solennelle du barreau du Togo

L’Ordre des Avocats du Togo, conformément à ses usages, a effectué, vendredi 13 Janvier  à Aného, sa rentrée solennelle de la conférence de stage 2022-2023, couplée de la remise de charges au nouveau bâtonnier élu. Au cours de cette cérémonie pleine d’émotion et de ferveur, les acteurs de l’administration judiciaire (avocats, magistrats, notaires, huissiers de justice, commissaires-priseurs, etc.) ont redécouvert les charges immenses, dont ils sont porteurs dans l’édification d’un Etat de droit dans lequel les citoyens sont appelés à vivre dans la paix et la cohésion sociale. Et pour la circonstance, aucun acteur n’a voulu se faire conter la chose judiciaire. D’éminentes personnalités judiciaires, diplomatiques, politiques, traditionnelles et administratives et des barreaux frères de la sous-région, étaient présentes pour vivre le cérémonial autour du thème « Les enjeux de l’exécution des décisions de justice » et connaitre l’agenda de Me Claude Folly Adama, nouveau bâtonnier.

La haute administration judiciaire et autres personnalités.

 

La rentrée 2022-2023 du barreau et de la conférence de stage est une cérémonie qui marque le début d’une année. Elle se veut une activité de vulgarisation de la chose juridique et une occasion d’éclairer les citoyens sur les métiers de justice et de droit. A cet effet, l’Ordre des Avocats du Togo a fait sa rentrée solennelle, vendredi, sur une thématique d’actualité : « Les enjeux de l’exécution des décisions de justice ». Ceci, afin d’amener les animateurs de l’appareil judiciaire à réfléchir sur les grands défis de la justice. Et l’avocat, étant un maillon incontournable pour une justice parfaite, il est important pour ces praticiens, vivant dans un espace beaucoup plus complexe, exigent et compétitif, de resserrer les coudes, pour offrir aux justiciables une justice de qualité, débarrassée de toute frustration et de contestation.

La pléade d’imminents cadres de l’appareil de justice et corps diplomatique.

C’est pourquoi, selon le directeur de cabinet du ministère en charge de la Justice et de la Législation, Tchalim Kadanga, la justice constitue la base de la société. De ce fait, le droit et la force doivent maintenir l’ordre, la paix, assurer la sécurité et garantir la dignité humaine, « si nous voulons réellement un Etat de droit et une justice sociale ».

Que serait la société si chacun décide de se faire justice ?

Préoccupation permanente des praticiens de droit, la question de l’exécution des décisions de justice est d’un intérêt particulier pour l’efficacité de la justice et la paix sociale. En effet, si les Etats ont cru devoir organiser un service public de la justice, c’est pour préserver et maintenir la paix sociale. Cela étant, la justice n’a de sens que si les décisions qu’elle rend sont exécutées au profit de ceux en faveur de qui elles sont rendues. Pour ce faire, le vice-président de la conférence des barreaux de l’espace UEMOA, Me Angelo Hounkpati et Me Claude Adama, nouveau bâtonnier du Togo, invitent l’Etat à jouer, pleinement, son rôle de garant de l’exécution des décisions. Car, déplore Me Hounkpati, « le problème ne se pose pas lorsque la partie qui a succombé au procès décide d’exécuter, volontairement, la décision qui est rendue. Il en va, tout autrement, lorsqu’elle résiste à l’exécution et fait feu de tout bois pour en empêcher, voire paralyser l’exécution et malheureusement avec la complicité et le soutien de personnes normalement garantes des décisions de justice ». Il va jusqu’à dénoncer le fait que bon nombre de pays se révèlent être des obstacles à l’application des décisions, aussi bien dans les litiges dans lesquels ils sont parties ou dans ceux opposant les particuliers et plus encore la mise à disposition de la force publique pour prêter main forte à l’exécution est souvent faite de façon parcimonieuse et partiale.

Un nouveau bâtonnier, des engagements nouveaux

Elu le 23 juillet 2021, dauphin à la majorité absolue de ses pairs, aux termes des dispositions du règlement de l’UEMOA, portant harmonisation des règles régissant la profession d’avocat dans l’espace, Me Claude Folly Adama a succédé, vendredi, à Me Sédjro Koffi Dogbéavou, arrivé au terme de sa mandature de trois ans. Dans une grande liesse teintée de reconnaissance, gratitude et de fraternité, le nouveau patron de la maison de l’Avocat a été investi dans ses nouvelles charges, un rituel fait de remise d’attributs du pouvoir constitués du bâton, symbole de fermeté et de la douceur, de la toque, signe de la prestance et du maillet, sens de l’autorité et de la force. Ayant désormais les pleins pouvoirs, le nouveau bâtonnier a, tout d’abord, remercié ses collègues pour la confiance placée en lui. Ensuite, il a promis centrer son mandat sur la formation continue, la rigueur, la probité, l’indépendance et la compétence, puisque les évolutions font naitre de nouveaux défis auxquels il faut, obligatoirement, s’accommoder pour s’élever au-dessus de la mêlée et faire face à la concurrence. « Nous constituons un maillon incontournable dans le système judiciaire et nous devons travailler pour corriger les pratiques douteuses qui nuisent aux citoyens », a-t-il indiqué, insistant sur le partenariat avec les autres (magistrats et autres) et combattant l’individualisme. A cet effet, « les mésententes, les conflits de compétences, bien souvent artificiels et superficiels doivent cesser. Nous devons collaborer les uns avec les autres pour le rayonnement de notre justice ». De plus, le droit se voulant plus complexe, la profession d’avocat de plus en plus compétitive, il y a lieu de se mettre ensemble pour contribuer à offrir des services de meilleure qualité aux clients. Me Adama s’est engagé, pour la cause, à faire du Centre de Formation Professionnelle des Avocats (CFPA) un centre plus rayonnant de l’image du barreau et de renaissance de la confiance.

Les lauréats des joutes oratoires avec leur prix en mains.

Avant cette rentrée solennelle, des joutes oratoires ont permis de dégager les meilleurs orateurs. Ceux-ci ont reçu leur prix à la satisfacteur des nombreux participants.

Zeus POUH-PEKA

 

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