Droits de l'Homme

Divers acteurs  échangent  sur le respect des droits de l’Homme en période d’exception

La présidente de la CNDH Mme Nakpa Polo a ouvert les travaux
Divers acteurs  échangent  sur le respect des droits de l’Homme en période d’exception

La Commission Nationale des Droits de l’Homme (CNDH), en collaboration avec la Fondation Konrad Adenauer, organise, depuis ce mardi 29 septembre, à Lomé, un atelier sur la « gestion de la COVID 19 et respect des libertés individuelles et collectives » à l’intention des  agents  des forces de l’ordre et de sécurité, des organisations de défense des droits de l’Homme (ODDH) et des médias. Il s’agit pour ces différents acteurs d’échanger sur la problématique de la jouissance  des libertés  publiques  en période  d’état d’urgence sanitaire.

Cette rencontre intervient après celles de Kara et de Lomé pour prévenir et  corriger les  bavures constatées çà  et là dans le cadre  de la mise  en œuvre des mesures prises par le gouvernement pour lutter contre la COVID 19 au Togo. Durant  deux jours, les  participants  vont  échanger  sur la  nécessité  de  concilier  la mise  en œuvre  des mesures édictées par les  autorités  dans le cadre  de la lutte  contre  le  Coronavirus avec  les  exigences des  droits  fondamentaux du  citoyen en cette  période d’exception. A cet effet, plusieurs communications vont être présentées à savoir : « Etat d’urgence  et  exercice  des libertés  individuelles  et collectives », « la gestion d’un état d’urgence sanitaire : la FOSAP et ses missions », « gestion de l’état d’urgence sanitaire liée à la COVID 19 : contribution de la CNDH au respect des libertés individuelles », « monitoring  des droits de l’Homme en période d’état d’urgence sanitaire », «impact des mesures  d’exception sur les droits économiques, sociaux et culturels des populations : Quelles mesures d’accompagnement pour les populations? » et «contribution des médias à l’exercice de libertés fondamentales en période d’état d’urgence sanitaire».

Selon le Pr Koffi Ahadzi-Nonon, panéliste  à cet atelier,  l’état d’urgence sanitaire n’induit pas la négation des libertés ou leur interdiction. Le gouvernement doit tout faire pour concilier ces deux exigences contradictoires, en ce sens qu’en restreignant les libertés, ne pas les interdire dans le même temps.  Ceci, pour  que la barre  ne  penche pas trop  du pouvoir  exécutif, a-t-il expliqué. A son avis,  il existe des organes de contrôle comme la CNDH que les citoyens et même les hommes politiques peuvent saisir, pour garantir l’exercice d’un minimum de libertés  individuelles  et collectives pendant  la période  d’état  d’urgence.

A l’entame des travaux, le président de la Commission Nationale des Droits de l’Homme (CNDH), Mme Nakpa Polo, a indiqué que face au défi sanitaire  qu’impose  la  pandémie  de la COVID 19 qui  menace  de remettre  en cause  les acquis enregistrés, ces dernières  années par le Togo, les  plus hautes  autorités  ont pris des mesures exceptionnelles, parfois drastiques, afin de contenir la  propagation de la maladie et la vaincre. Parmi ces mesures  figure l’état  d’urgence sanitaire. Cependant, souligne-t-elle, la CNDH a bien conscience que cette  pandémie, par son ampleur, les angoisses justifiées qu’elle suscite et les morts  qu’elle  provoque, peut impliquer que  soient prises  des mesures  exceptionnelles susceptibles de peser, à la fois, sur les vies individuelles et collectives, ainsi que  sur l’équilibre  des institutions. «Cependant, il est plus  que nécessaire de rappeler  que, si des mesures limitatives des droits et libertés peuvent être prises compte tenu de la situation exceptionnelle, c’est à la condition qu’elles respectent les principes de stricte nécessité, d’adaptation et de proportionnalité », a fait savoir Mme Polo. Dès lors, déclare-t-elle «il nous semble utile, sinon nécessaire de  nous interroger sur la pertinence de la mise en place d’un état d’urgence sanitaire, ainsi que sur son impact sur le fonctionnement des institutions, la vie  démocratique et le respect des libertés fondamentales».

Par ailleurs, elle a fait savoir que la CNDH a, dès l’annonce  de l’état  d’urgence, mis en place un observatoire, depuis le 2 avril 2020, avec pour mission de  répertorier toutes les  allégations de violations des droits de l’Homme en lien  avec la gestion de l’état d’urgence sanitaire, afin de faire des recommandations au gouvernement pour une meilleure protection des droits de l’Homme en cette période  d’exception.

 

Blandine  TAGBA-ABAKI

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