Droits de l'Homme

Les défenseurs des droits humains s’approprient les instruments juridiques de l’égalité des offres de services

Table d'honneur à l'ouverture de la formation. on reconnait Mme Dokou au milieu.
Les défenseurs des droits humains s’approprient les instruments juridiques de l’égalité des offres de services

Professionnels de la santé et de la justice, acteurs communautaires, leaders d’opinion et forces de défense et de la sécurité s’outillent, depuis le 24 août 2023, à Lomé, sur les mécanismes nationaux, régionaux et internationaux de protection des droits de l’Homme. C’est une initiative organisée par divers acteurs, afin de créer une synergie d’action à l’égard des personnes en situation de vulnérabilité.

Une formation sur les mécanismes nationaux, régionaux et internationaux de protection des droits de l’Homme s’est tenue hier à Lomé, dans le cadre de la mise en œuvre du projet « Ensemble pour les droits des femmes, des personnes vulnérables et marginalisées par la vulgarisation des procédures de saisine des mécanismes internationaux des droits humains ». Elle est co-organisée par le Groupe de réflexion et d’action, Femme, Démocratie et Développement (GF2D), la Coalition Togolaise des Défenseurs des Droits Humains (CTDDH) et d’autres partenaires, avec l’appui de l’ambassade des USA. Pendant deux jours, les acteurs impliqués vont renforcer leurs capacités sur les droits humains et les libertés fondamentales. Il s’agit aussi d’acquérir des connaissances sur le système africain de protection de ces droits, ainsi que sur les mécanismes nationaux de protection et le rôle des juridictions nationales. Aussi, vont-ils être outillés sur les opportunités et les défis pour la protection des personnes vulnérables, aux fins d’adopter une stratégie de renforcement d’une synergie d’actions.

En effet, en matière de la protection contre la violation des droits humains et d’autres formes de violences, certains acteurs étatiques jouent un grand rôle. Il est donc primordial de les doter de connaissances nécessaires devant leur permettant de réussir au mieux leur mission.

De l’avis de Mme Michelle Agueh, secrétaire générale du GF2D, aujourd’hui, au Togo, le cadre juridique est amélioré pour pouvoir mieux protéger ces personnes, mais la réalité est autre. « Elles sont souvent confrontées à la violation de leurs droits et ont besoin, dans ce cas, de faire appel à des acteurs étatiques pour trouver réparation. Et dans certains cas, ces acteurs ne répondent pas comme il se doit à leur besoin et ne respectent pas leurs droits. Nous voulons donc échanger avec ces derniers sur les difficultés que les personnes vulnérables marginalisées rencontrent au quotidien dans la jouissance de leurs droits. Ceci, afin qu’ils appréhendent leurs responsabilités, en tant représentants de l’Etat et garants des droits humains, pour offrir des services qui prennent en compte les droits de tout être humain. Nous voulons que ces acteurs prennent conscience de la spécificité de chaque catégorie de personnes vulnérables et adaptent les services aux spécificités de chaque catégorie. », a-t- elle expliqué. Parlant de ces personnes, Mme Agueh a indiqué qu’il s’agit des femmes en situation de détresse, des gens en situation de handicap ou atteintes d’albinisme, des personnes âgées ou infectées par le VIH-SIDA et des enfants qui souffrent du manque de l’effectivité de leurs droits. Ces droits englobent les droits civiques, politiques, socio- culturels et autres.

Les droits de l’Homme au Togo

En ouvrant la rencontre, Mme Pauline Dokou, directrice de la prévention des conflits au ministère en charge des Droits de l’Homme, a mentionné que le Togo a ratifié plusieurs instruments internationaux relatifs en la matière, qui traitent de la non-discrimination et de l’égalité entre l’homme et la femme. Il a également internalisé ces instruments internationaux, en adoptant un arsenal juridique en vue de renforcer les droits de la femme. A titre d’illustration, elle a cité la constitution du 14 octobre 1992 qui dispose en son article 2, alinéa 1 que « la République togolaise assure l’égalité devant la loi de tous les citoyens sans distinction d’origine, de race, de sexe, de condition sociale ou de religion ». A son avis, les réformes successives du code des personnes et de la famille ont amélioré le statut civil, le positionnement familial et les droits matrimoniaux de la femme. Elle a ajouté que le nouveau code pénal a apporté une plus grande protection à la femme contre diverses infractions sexistes et sexuelles, notamment, les violences basées sur le genre. « En outre, l’Assemblée nationale a adopté le 27 novembre, une loi relative à la protection des apprenants, en vue de prévenir et réprimer les violences à caractère sexuel en milieu scolaire et dans les centres d’apprentissage et de formation professionnelle, tout en garantissant l’accompagnement des victimes », a-t-elle fait savoir. A son avis, malgré les efforts accomplis, certaines dispositions en vigueur comportent encore quelques imperfections qui méritent d’être corrigées, afin de concrétiser et parfaire la volonté politique renouvelée des hautes autorités togolaises en faveur de la promotion et de la protection de la femme.  Dans cette optique, l’Assemblée nationale a adopté en novembre 2022, des projets de loi portant modification de certaines dispositions législatives en faveur des droits de la femme. Ces modifications visent à renforcer les droits de la femme dans les domaines du mariage, à l’occasion de la maternité, du travail, de la protection contre les violences domestiques, économiques, a dit Mme Dokou.

Yankolina M. TINGAENA

 

 

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