Une formation visant à partager les bonnes pratiques avec les entreprises intéressées par l’exportation future du café se tient, depuis le 4 décembre 2023, à Lomé, à l’intention des petites et moyennes entreprises de huit pays des ACP. Cette séance de formation veut amener les participants à comprendre leurs besoins, en termes de qualité et de gestion, tout en leur offrant l’occasion de faire une analyse approfondie sur l’organisation de l’exportation de café vers l’Europe.
Le Centre du Commerce International (ITC), l’Agence des Cafés Robusta d’Afrique et de Madagascar (ACRAM) et le Comité de Coordination pour les Filières Café et Cacao (CCFCC) tiennent, à Lomé, un atelier de formation de cinq jours à l’intention des petites et moyennes entreprises de huit pays. Il s’agit d’amener les participants à avoir une bonne compréhension des besoins en termes de qualité de gestion et à développer un outil pour le calcul du prix de revient et une perception claire du prix potentiel. Ceci, dans le cadre de la mise en œuvre du Programme EU/ACP Business Friendly piloté par l’ITC et qui vise à soutenir le développement du secteur privé, notamment les Micros, Petites et Moyennes Entreprises (MPME) dans cinq chaînes de valeur, à savoir: café, cacao, noix de coco, coton et kava.
En ouvrant cet atelier, Mme Kayi Mivédor-Sambiani, ministre en charge du Commerce, de l’Artisanat et de la Consommation locale, a relevé que le Togo se sent honoré d’abriter cette rencontre qui appelle les producteurs à renforcer le taux de production, afin que la matière première soit suffisamment disponible, pour alimenter les unités de transformation et les circuits d’exportation. « Le café et le cacao contribuent à hauteur de 1,4% du PIB et le gouvernement s’y investit pour l’amélioration de la productivité et les revenus des producteurs », a-t-elle indiqué.
Une formation des formateurs
A cet égard, l’atelier participe aux stratégies devant améliorer les conditions de vie et de travail des producteurs. « Nous voulons faire sortir les producteurs de leur environnement assez difficile, car actuellement, ils arrivent difficilement à avoir des revenus décents. La formation de cette semaine vise à renforcer leurs capacités, afin de leur permettre de former, à leur tour, leurs collègues exportateurs. C’est donc une formation des formateurs. Ainsi, les exportateurs suffisamment outillés vont devenir une organisation performante d’exportation de café vers l’Europe », a expliqué M. Enselme Gouthon, secrétaire général du CCFCC. Il a rappelé que les domaines les plus importants qui interpellent les acteurs de cette filière, au cours de l’année 2024, sont la collaboration dans l’évolution du cadre réglementaire du commerce mondial du café, l’accès à un financement inclusif pour l’investissement d’impact et la dotation au changement climatique.
De son côté, M. Sadiq Syed, représentant l’ITC, a fait valoir qu’il était important de nouer ce partenariat dynamique entre ces différentes entités, pour faire profiter à tous les secteurs agricoles, dans des pays en développement, et surtout aux producteurs de café. A ses dires, l’on estime entre 10 et 15 milliards de Dollars, selon les années, la représentation des échanges commerciaux du café. Une formation donc des acteurs du café est d’une très grande utilité.
Le café, un levier de croissance économique
A l’occasion, le secrétaire général du ministère de l’Agriculture, de l’Elevage et du Développement rural, M. Madadozi Téziké, a loué cette initiative qui intervient dans un contexte mondial marqué par un relatif ralentissement du commerce international du café, nécessitant une optimisation des circuits commerciaux. Il a indiqué qu’au Togo, comme dans la plupart des pays d’Afrique, l’agriculture occupe une très large proportion des actifs, et constitue le moteur de l’économie, contribuant à hauteur de 19,3% à la formation du produit intérieur brut. « Pour consolider cette position déterminante du secteur agricole, un accent particulier a été mis sur l’amélioration de la productivité et des rendements agricoles dans la feuille de route gouvernementale 2025, traduisant la vision de faire de l’agriculture togolaise, un secteur productif à haute valeur ajoutée, moteur de valeur économique des agriculteurs et de croissance du pays. Ceci, afin de garantir durablement la sécurité alimentaire et nutritionnelle », a-t-il laissé entendre.
Parallèlement à cette formation des exportateurs, le Comité de Coordination pour les Filières Café et Cacao, soucieux de l’insertion professionnelle des jeunes dans le métier du café et de la promotion de la consommation locale, organise, à partir d’aujourd’hui, et ce, jusqu’au 7 décembre, une formation des jeunes baristas à la gestion des kiosques et bars à caféine. Les pays qui prennent part à cette formation sont la Belgique, le Cameroun, la Côte d’Ivoire, le Gabon, la République de Guinée, l’Inde, le Niger et le Togo.
La cérémonie d’ouverture a été marquée par une remise de kits de travail (commerce, brassage, torréfaction, préparation de café) à certains participants.
Yankolina M. TINGAENA
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