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Les acteurs impliqués commerce transfrontalier sensibilisés sur les pratiques anormales observées

Personnalités diverses à la table d'honneur.
Les acteurs impliqués commerce transfrontalier sensibilisés sur les pratiques anormales observées

L’Association Ouest Africaine du Commerce Transfrontalier des Produits Alimentaires, Agro-sylvo-pastoraux et Halieutiques (AOCTAH) a initié, vendredi le 2 septembre 2022, à Lomé, une campagne de sensibilisation dénommée Show Road sur les pratiques anormales observées sur les corridors togolais dans le cadre des produits agricoles. Ceci, en collaboration avec la Commission de la CEDEAO et le soutien de l’USAID. Cette activité s’est tenue au marché de Kodjoviakopé en faveur des acteurs impliqués dans le commerce transfrontalier des produits agricoles, dans le cadre de la mise en œuvre du Plan Opérationnel de la Politique Agricole de la CEDEAO. Elle vise à réduire, voire éliminer les obstacles au commerce, en général et à celui des produits agro-sylvo-pastoraux et halieutiques, en particulier. Les travaux se sont déroulés en présence de diverses personnalités et ont regroupé une centaine d’acteurs des secteurs public et privé, ainsi que les différentes institutions intervenant dans la facilitation du commerce transfrontalier.

Le commerce transfrontalier et informel est un phénomène omniprésent en Afrique de l’Ouest. Il porte sur une variété de produits agroalimentaires (céréales sèches, cultures pluviales de rente, cultures maraîchères, tubercules, bétails, etc…). Le transport et la commercialisation de ces produits de l’agriculture et de l’élevage sont négativement impactés par des entraves le long des corridors commerciaux, freinant par conséquent, la circulation de ces denrées des zones de production vers les zones de consommation. Le Programme d’appui à la mise en œuvre du Plan Opérationnel de la Politique Agricole de la CEDEAO, ECOWAP 2021-2023 soutenu par l’USAID, se fixe entre autres objectifs, de réduire les barrières commerciales et d’harmoniser les normes sanitaires et phytosanitaires, en vue de faciliter la libre circulation des produits agricoles. C’est dans ce sens qu’a été organisé, vendredi dernier à Lomé, une campagne de sensibilisation à l’endroit des acteurs impliqués dans le domaine. L’idée étant de réduire, tant soit peu, les obstacles et les tracasseries aux échanges de produits agropastoraux. Les parties prenantes ont échangé sur l’ampleur des obstacles et tracasseries aux échanges transfrontaliers, en général et ceux observés sur les corridors togolais, en particulier. Elles ont également débattu, en vue de convenir des mesures appropriées pour alléger, voire éliminer les différents obstacles et tracasseries au développement des échanges de produits agropastoraux. Un autre volet de cette sensibilisation a été de former les acteurs du commerce transfrontalier sur les protocoles régissant le commerce régional. Les agents de contrôle aux postes transfrontaliers ont aussi été sensibilisés sur les directives communautaires et accords de facilitation de la libre circulation des produits agropastoraux.

Commerçants et commerçantes impliqués dans le commerce transfrontalier.

Impliquer tous les acteurs intervenant dans la chaine du commerce transfrontalier

Pour le conseiller au commerce/programme soutien à la mise en œuvre de la politique agricole de la CEDEAO, M. Justin Bayili, tous les acteurs impliqués dans le commerce transfrontalier doivent s’informer et renforcer leurs connaissances sur tous les mécanismes et dispositions existants, afin de mieux assumer leurs missions. « …les textes, les directives et les protocoles régissant le commerce transfrontalier des produits agropastoraux dans l’espace communautaire existent bel et bien. Seulement, l’application de tous ces instruments fait défaut et c’est ce qui explique la persistance des diverses difficultés rencontrées à nos frontières. Il s’agit véritablement d’un manque de volonté politique des Etats », a-t-il précisé, en invitant chaque maillon de la chaîne à jouer convenablement sa partition.

Au nombre des entraves observées aux frontières, le secrétaire permanent de l’Association Ouest Africaine du Commerce Transfrontalier des produits Alimentaires, Agro-sylvo-pastoraux et Halieutiques (AOCTAH), Justin Motchosso Matitoma, a énuméré les faux frais ou perceptions illicites, les nombreux postes de contrôles et les longs arrêts aux postes mobiles de contrôle (douane, police, gendarmerie, eaux et forêts, syndicats des transporteurs, etc.). De même, le manque de professionnalisme des acteurs (se traduisant souvent par l’absence de documentation à fournir sur les chargements et la non-conformité des moyens de transport), constituent des facteurs de tracasseries et de renchérissement du coût de revient à destination. Selon lui, ce Road Show a permis à tous les acteurs réunis d’identifier ensemble des pistes de solutions possibles. Ceci, afin de rendre fluides les échanges commerciaux sur les corridors de la CEDEAO.

Pour Mme Kobli Conforte, présidente de l’Association des Revendeuses de Tomate au Togo, « il existe vraiment beaucoup d’obstacles dans le transport des marchandises. Nous nous approvisionnons souvent au Burkina Faso. Et parfois, à cause de ces nombreuses entraves sur la route, la tomate pourrit, avant d’avoir atteint la destination finale. Heureusement, l’AOCTAH nous a régulièrement formées et sensibilisées sur les dispositions à prendre pour nous mettre à l’abri de ces tracasseries routières. Nous lui sommes reconnaissantes. Mais, beaucoup reste encore à faire… ».

L’AOCTAH est une organisation régionale des faîtières du commerce régional des produits agro-sylvo-pastoraux et halieutiques de l’espace CEDEAO, de la Mauritanie et du Tchad. Cette institution a pour objectifs la promotion des produits agricoles, la lutte contre les entraves au commerce régional et la professionnalisation des différentes filières.                                 Régine AKONGA

 

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