Un atelier de lancement des projets de partenariats a démarré le 22 mai 2023, à Lomé, entre les organisations professionnelles agricoles, les centres de recherches et les centres de formation bénéficiaires de l’appui de la CEDEAO pour promouvoir la recherche participative, la diffusion et l’utilisation des produits de recherche qui correspondent aux besoins réels des producteurs. L’initiative vient de la CEDEAO, en partenariat avec l’Agence Régionale pour l’Agriculture et l’Alimentation (ARAA), l’Union Européenne (UE) et l’Agence Française de Développement (AFD).
Le programme agroécologie mis en œuvre par l’Agence Régionale pour l’Agriculture et l’Alimentation (ARAA) réunit depuis, le 22 mai 2023, à Lomé, des responsables de projets et des comptables, en vue de créer un cadre de partenariat visant à mettre en synergie les compétences des bénéficiaires de ce programme. L’assise offre, selon les organisateurs, une nouvelle opportunité pour mieux créer le développement, en améliorant les qualités, les compétences et les services de chaque acteur en faveur de l’agroécologie.
En effet, le programme agroécologie est conçu par la CEDEAO pour pouvoir surmonter les défis majeurs auxquels est confrontée la région ouest africaine. Il s’agit notamment, du changement climatique, de la sécurité alimentaire et nutritionnelle, de la dégradation des terres agricoles et forestières, de l’assèchement et de l’envasement des systèmes fluvio-lagunaires et lacustres. Tout ceci a pour conséquences l’érosion des revenus agro-sylvo-pastoraux et halieutiques des exploitations agricoles familiales, la fragilisation des conditions d’existence des acteurs du secteur agro-sylvo-pastoral et halieutique.
Ainsi, pour faire face à ces conséquences, de plus en plus dramatiques, la CEDEAO a décidé, dans le cadre de l’opérationnalisation de la politique agricole régionale ECOWAP, d’accompagner ou de renforcer le travail collaboratif entre les chercheurs et les pratiquants agricoles éprouvés par les conséquences dramatiques de l’agriculture dite conventionnelle et intéressés par l’approche alternative qu’offre l’agroécologie. La CEDEAO, à travers ces projets de partenariats, vise à promouvoir la recherche participative et inclusive et co-concevoir des produits de recherche adaptés aux besoins des producteurs du secteur agro-sylo-pastoral et halieutique. Il s’agit aussi de diffuser les produits de recherche déjà disponibles et les nouveaux co-construits via des plateformes de producteurs et transformateurs, mais aussi de renforcer les dispositifs de vulgarisation, pour améliorer les compétences pratiques ou les savoir-faire locaux de ses membres.
Transformer positivement et durablement les agricultures régionales
A l’ouverture de l’atelier, le représentant permanent de la CEDEAO, M. Barros Bacar Banjai, a souligné qu’une approche agroécologie amène à promouvoir les apports de matières organiques pour restaurer la structure et la fertilité des sols, mais aussi leur capacité de rétention en eau et à conserver un couvert permanent permettant de limiter les pertes d’eau par ruissellement ou évaporation directe. Au-delà de ces aspects techniques, l’approche permet de réduire les pertes post-production, a-t-il ajouté. « L’agroécologie gagne, de plus en plus, en intérêt auprès d’un large éventail d’acteurs en Afrique de l’Ouest. Un des défis majeurs à sa large adoption demeure la recherche participative impliquant les membres des organisations professionnelles, les chercheurs, les structures de vulgarisation et les centres de formation. Ceci, pour créer des produits de recherche adaptés aux besoins réels des producteurs et productrices. Le programme constitue une alternative crédible à la durabilité de leurs systèmes de production, en particulier et à la résilience des systèmes alimentaires ouest-africains, en général », a précisé M. Barros Banjai.
Pour le chargé de programme Agriculture, Sécurité alimentaire à la Délégation de l’Union Européenne, M. Kodzo Nyuito, en facilitant les partenariats entre les organisations professionnelles agricoles, les centres de recherche, les centres de formation et les structures de vulgarisation agricoles, « nous encourageons la collaboration et l’échange de connaissances entre les différents acteurs du secteur agricole. Ce qui favorisera une diffusion plus efficace des pratiques agroécologiques, des innovations techniques et des bonnes pratiques agricoles ». Il a rappelé que l’UE est pleinement engagée à soutenir la CEDEAO et ses Etats membres dans leurs efforts pour promouvoir l’agroécologie et développer des systèmes agricoles durables. « Actuellement, nous sommes en cours d’élaboration d’un guide sur l’agroécologie, lequel nous aidera dans les années à venir à définir un cadre de travail collaboratif pour une agriculture durable qui préserve le sol, l’eau, la faune et la flore », a-t-il fait savoir.
Le représentant du secrétaire permanent de la Cellule-UEMOA, M. Adjia Kpeta, a confié, à son tour, que l’agroécologie constitue une réponse holistique aux défis multiples et interdépendants auxquels sont confrontées les exploitations familiales ouest-africaines.
Bernadette A. GNAMSOU
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