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Le Programme de Résilience du Système Alimentaire en Afrique de l’Ouest lancé à Lomé

La table d'honneur lors du discours de lancement du programme prononcé par M. Dindiogue Konlani (au milieu)
Le Programme de Résilience du Système Alimentaire en Afrique de l’Ouest lancé à Lomé

La Communauté Economique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO), le Comité permanent Inter-Etats de Lutte contre la Sécheresse au Sahel (CILSS) et le Conseil Ouest et Centre Africain pour la Recherche Agricole (CORAF) ont conjointement lancé, le 15 juin 2022, à l’hôtel Sarakawa à Lomé, la première phase du Programme de Résilience du Système Alimentaire en Afrique de l’Ouest (FSRP/PRSA). Ce programme novateur mis en place avec l’appui financier de la Banque Mondiale et d’autres partenaires, vise à accroitre la capacité de la région à faire face à l’insécurité alimentaire, à travers une approche systémique régionale. Il permettra simultanément d’accroitre la productivité agricole, grâce à la pratique d’une agriculture intelligente face au climat, de promouvoir des chaines de valeur et le commerce intrarégionaux, ainsi que de renforcer les capacités régionales de gestion des risques agricoles.

Le Programme régional de renforcement de la Résilience du Système Alimentaire en Afrique de l’Ouest (FSRP /PRSA) lancé, hier à Lomé, fait suite au Programme régional de Productivité de l’Agriculture en Afrique de l’Ouest (PPAAO) qui a pris fin, en décembre 2019. En dépit des acquis importants obtenus dans la mise en œuvre de ce programme et d’autres projets de développement agricoles, cette région reste encore dépendante des importations alimentaires, avec des franges de populations très importantes frappées par l’insécurité alimentaire et nutritionnelle. L’impact de la guerre russo-ukrainienne, les menaces terroristes et les conflits viennent aggraver davantage cette situation déjà difficile. A cela, s’ajoutent les effets des changements climatiques, entrainant une baisse des rendements et des productions, entre autres. C’est donc pour s’attaquer à ces contraintes que des organisations intergouvernementales ont initié, avec l’appui financier de la Banque Mondiale (BM), le PRSA. La première phase de ce programme, qui couvre la période 2022-2026, sera mise en œuvre au Burkina-Faso, Mali, Niger et au Togo, pour un montant de plus de 400 millions de dollars américains. La deuxième phase, incluant le Tchad, le Ghana et la Sierra-Leone pour un financement de 315 millions de dollars américains, devrait être approuvée, en juillet prochain par le Conseil d’administration de la Banque Mondiale. A terme, il vise à atteindre une couverture régionale complète.

Le FSRP/PRSA permettra de renforcer, non seulement, la capacité du mécanisme de solidarité de la réserve régionale de sécurité alimentaire  et de soutenir les pays dans la mise en œuvre de leurs plans d’urgences pour faire face aux chocs, mais aussi pour accroitre la productivité agricole dans le cadre d’une agriculture durable et intelligente face au climat. Il s’agira aussi de promouvoir les chaines de valeur des filières de productions agricoles choisies par les bénéficiaires de la production aux marchés, en passant par la transformation, et la promotion du commerce intra-régional de produits agricoles, de renforcer les capacités régionales de gestion des risques agricoles.

Consolider la sécurité alimentaire et nutritionnelle, améliorer les revenus et contribuer à la stabilité sociale

Les différents acteurs d’organisations intergouvernementales et autres parties prenantes

A l’occasion, le directeur de cabinet du ministère de l’Agriculture, de l’Elevage et du Développement durable, M. Dindiogue Konlani, au nom de son ministre, a souligné que  compte tenu du contexte, ce programme devra relever le triple défi de consolider la sécurité alimentaire et nutritionnelle, d’améliorer les revenus des populations et de contribuer à la stabilité sociale, en favorisant la création d’emplois décents au profit des jeunes. Ainsi, il cadre avec la noble vision du chef de l’Etat traduite dans la feuille de route gouvernementale Togo 2025, qui ambitionne de faire de l’agriculture togolaise, une agriculture productive, à haute valeur ajoutée, moteur de valeur économique des agriculteurs et de croissance du pays.

Pour la représentante résidente de la Banque Mondiale au Togo, Mme Hawa Cissé Wagué, le PRSA s’inscrit dans le double objectif de son institution qui est de réduire la pauvreté et de promouvoir une prospérité partagée. Dans ce sens, elle rappelé la nécessité de renforcer les partenariats entre parties prenantes, tout en réitérant la disponibilité de la BM à soutenir la mise en œuvre de ce programme.

Pour sa part, le commissaire chargé de l’Agriculture, l’Environnement et des Ressources en Eau de la CEDEAO, M. Sékou Sangaré, a appelé les parties prenantes à accélérer les décaissements pour produire les premiers résultats visibles au niveau des populations et aider à atténuer les conséquences de la crise alimentaire actuelle, tout en mettant les bases pour une inversion de tendance de l’insécurité alimentaire dans la région. Il a remercié la BM et les consultants qui ont œuvré à la préparation de ce programme qui, selon lui, permettra à la région de construire un cadre efficace pour la souveraineté alimentaire collective.

Kpinzou EDJEOU

 

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