Les rideaux sont tirés, samedi 25 Février 2023, à Sokodé, sur la 14e édition du Forum des Producteurs Agricoles du Togo (FoPAT) pour le compte de la Région Centrale après trois jours de travaux. Cette journée apothéose a été dirigée par le chef de l’Etat, Faure Essozimna Gnassingbé, initiateur de ce nouveau format plus inclusif, en lieu et place du forum des paysans qui était national et annuellement rotatif dans les régions. Les temps forts de la rencontre ont été, entre autres, les échanges entre le président de la République, d’une part avec les autorités traditionnelles et d’autre part, avec les acteurs du secteur agricole de la région. Aux termes de cette édition, tout le monde convient que l’objectif prédéfini a été largement atteint : des leçons tirées, des expériences capitalisées et des engagements pris pour l’atteinte des objectifs de la feuille de route gouvernementale 2020-2025. Chacun se réjouit du fait que ce forum ait pu permettre aux acteurs de se rendre compte des efforts louables et du saut qualitatif du gouvernement dans la transformation structurelle du secteur agricole.
Rendre à l’agriculture sa place et son rang dans notre pays. Telle est la vision du chef de l’Etat, Faure Essozimna Gnassingbé résolument engagé dans la modernisation de l’agriculture togolaise, pour en faire un levier essentiel de la croissance économique du pays et une source de création d’emplois, en particulier pour les femmes et les jeunes. C’est tout le sens des fora initiés avec les producteurs agricoles dans chaque région économique, afin de dialoguer avec tous les acteurs de la vie socioéconomique du pays. Ce nouveau cadre devra favoriser une compréhension commune et une appropriation, par l’ensemble des acteurs régionaux du secteur agricole, de la vision du gouvernement et susciter leur implication totale pour la réussite des programmes et projets de développement agricole. Après Dapaong, Tsévié et Atakpamé, la 4e étape du Forum des Producteurs Agricoles du Togo (FoPAT) a connu son apothéose, samedi, au stade municipal de Sokodé, pour le compte de la Région Centrale, en présence du chef de l’Etat, Faure Essozimna Gnassingbé.
Chaleureusement accueilli et vivement ovationné dans un stade plein à craquer, le président Faure Gnassingbé a échangé, tour à tour, avec les autorités traditionnelles, puis avec les acteurs du monde rural. Aux premiers, il a parlé des problèmes sécuritaires à l’effet de les associer dans la recherche de solutions à la menace terroriste qui menace la paix dans notre pays. Le chef de l’Etat a écouté les seconds qui lui ont exposé toutes leurs préoccupations auxquelles il a donné des réponses satisfaisantes.
Pragmatisme dans la satisfaction des besoins du monde agricole
« Nous avons eu la chance de rencontrer le chef de l’Etat qui a eu à nous écouter et nous lui avons dit nos préoccupations et il nous a donné des réponses. Je peux citer le problème des intrants agricoles qui pose beaucoup de soucis, puisque les conditions d’accession étaient difficiles. A cela, il a instruit le ministre chargé, de revoir les conditions, pour faciliter l’accès aux intrants aux agriculteurs. Nous avons parlé de la motorisation de l’agriculture, car aujourd’hui, l’agriculture traditionnelle ne peut plus marcher, il faut la mécaniser. Il y a des efforts qui sont faits au niveau du gouvernement, pour nous doter de machines, mais c’est en nombre insuffisant et la répartition est inégale. On nous a rassurés que des dispositions sont prises, pour avoir des centres de mécanisation au niveau de chaque région et qui prendront en compte les besoins de chaque préfecture, voire de chaque canton pour pourvoir à temps les machines nécessaires. Nous avons aussi soumis le problème de crédit aux paysans. Parfois, les conditions d’obtention sont difficiles ou ces crédits arrivent très tard par rapport à la campagne agricole. Là aussi, des instructions sont données aux microfinances, pour mieux s’occuper des producteurs agricoles. Nous sommes très satisfaits de cette rencontre avec le président », a confié M. Tissinti Koffi, producteur agricole dans la préfecture de Mô.
Après avoir donné toutes les orientations nécessaires à la transformation structurelle de l’agriculture, le chef de l’Etat, joignant l’acte à la parole, a remis un important lot de matériel agricole aux producteurs agricoles de la région. Il a ensuite visité les stands d’exposition des produits cultivés ou transformés dans le milieu.
A ces retrouvailles était représenté chacun des 61 cantons des préfectures de la Région Centrale avec des producteurs individuels représentant toutes les filières végétales et animales, des délégués des interprofessions et organisations professionnelles agricoles, et des commerçants de produits agricoles et des agrégateurs. Au total, 400 acteurs directs de la production agricole et une cinquantaine d’exposants de produits ont participé à la rencontre. Les directeurs régionaux et préfectoraux du ministère de l’Agriculture, de l’Elevage et du Développement rural et l’ensemble des conseillers agricoles de la région ont, également, pris part aux travaux, afin de mieux prendre en compte les attentes et préoccupations des producteurs agricoles qu’ils accompagnent quotidiennement. Au terme des discussions, les productrices et producteurs ont manifesté leur joie pour ce cadre d’échange renouvelé qui leur a permis de cerner tous les contours des problèmes qui ralentissent les activités agropastorales dans le pays. Ils ont, pour ce faire, formulé des recommandations et pris des engagements, dont la mise en œuvre et le respect contribueront à la réalisation de la vision pour le secteur agricole.
Un cadre de partage et de concertation
Pendant deux jours, plusieurs thématiques ont fait l’objet de débat, pour approfondir le thème central du forum qui est « Transformation structurelle de l’agriculture togolaise : défis et perspectives ». Ces communications ont dégagé les mesures prises par le gouvernement pour la transformation du secteur dans les différents domaines et les dispositions à prendre pour la bonne réussite de la campagne agricole 2023-2024. Elles concernent la mise en œuvre de la feuille de route gouvernementale Togo 2025 (aménagements, carte de fertilité des sols, gestion des engrais et protection
des végétaux, irrigation et mécanisation agricoles, enjeux clés pour le développement du secteur agricole, promotion des filières fruits, légumes et stratégie de renforcement de la filière anacarde). Elles sont aussi relatives à la facilitation de l’accès des producteurs au financement, à la transformation agro-industrielle et les filières, au développement du secteur agricole et rural, à la promotion durable de l’élevage et la mise en place des zones d’aménagement de la production bovine (ZAPB), etc. A l’issue des échanges, les points d’attention ont porté sur : la distribution des engrais, la mise en valeur des ZAAP, l’accès des producteurs au service de mécanisation agricole, l’accès aux crédits agricoles adaptés, la nécessité de former sur le métier agricole, le marché des produits agricoles, le développement de l’élevage, les infrastructures de soutien à la production.
Ce rendez-vous qui a servi de cadre de partage et de concertation entre acteurs du secteur agricole a tenu toutes ses promesses. En témoignent l’engouement et intérêt qui ont caractérisé les travaux et qui confirment une fois encore l’importance que revêt le secteur dans la Région Centrale. Les laborieuses populations de la région sont restées admiratives des grands travaux lancés en leur faveur, notamment la réalisation des pistes rurales, pour l’écoulement facile et rapide des produits agricoles.
Au nom de tous ces acteurs agricoles, le ministre de l’Agriculture, M. Antoine Lékpa Gbégbéni, a exprimé sa reconnaissance au président de la République, pour le dynamisme qu’il a su imprimer au secteur, à travers de multiples actions que le gouvernement conduit, au profit des populations rurales. « Dans notre cahier de charge et en partenariat avec les autres acteurs et ministères sectoriels, des projets prioritaires sont mis en œuvre, pour assurer durablement la sécurité alimentaire au Togo par la production nationale et renforcer la transformation agroalimentaire, en promouvant les filières à haute valeur ajoutée », a-t-il souligné, citant notamment l’amélioration de la productivité et des rendements agricoles, l’accélération du Mécanisme incitatif de financement agricole fondé sur le partage de risques (MIFA), l’agrandissement de l’agropole de Kara, en partenariat avec le secteur privé et la réforme de la politique foncière agricole. A ces actions s’ajoutent de nouvelles initiatives concernent notamment la création de l’Agence de transformation agricole (ATA) qui devra être opérationnelle, dès la prochaine campagne agricole et la mise en place prochaine des centres régionaux de mécanisation agricole.
Faustin LAGBAI
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