Justice

Rentrée solennelle de la conférence du stage du Barreau du Togo

Le ministre en charge de la justice, Nahm-Tchougli ( milieu) lors de son intervention
Rentrée solennelle de la conférence du stage du Barreau du Togo

L’Ordre des Avocats du Togo, conformément à ses usages, a organisé sa rentrée solennelle de la conférence de stage 2024, du 10 au 26 janvier 2024. Vendredi 26 janvier 2024, était le bouquet final des activités inscrites à son agenda, à travers une cérémonie d’envergure destinée à prendre des résolutions pour le futur, en vue d’améliorer les prestations des avocats au service de la justice. Cette cérémonie a réuni l’ensemble du corps de l’appareil judiciaire au-devant duquel le Garde des Sceaux, ministre de la Justice et de la Législation, Mipamb Nahm-Tchougli. Le thème de la conférence : « L’avocat au service de la justice » a été une belle occasion pour rappeler aux défenseurs des droits de la veuve et de l’orphelin que la justice est la raison d’être de leur ADN.

La loge des avocats

Il est une tradition que les barreaux d’inspiration juridique française organisent, chaque année, une rentrée solennelle. Occasion de faire connaitre l’avocat (ses missions dans la cité), de dialoguer avec les autres acteurs et d’appréhender les outils nécessaires à l’amélioration de son service et aussi de son rapprochement avec le public. C’est également le temps rêvé pour dresser le bilan des activités menées au cours de l’année écoulée et prendre des résolutions pour de nouvelles perspectives. Cette année encore, la tradition a été bien respectée. Démarrée depuis le 10 janvier 2024, les activités de la conférence du stage 2024 se sont achevées, le 26 janvier 2024, dans une ambiance de convivialité, d’échanges et de promesse du renouvellement de leur serment de « L’avocat au service de la justice ».

C’était dans une salle archicomble du tribunal de Grande Instance de Lomé où le Bâtonnier de l’Ordre des Avocats du Togo, Me Claude Folly Adama, et bien d’autres ont exposé dans des termes assez clairs les valeurs qu’incarne l’avocat, témoin de l’humanité et de l’humanisme, engagé à défendre, vaille que vaille, les principes de justice et d’égalité. Dans le respect de l’éthique et de la déontologie du métier, explique le Bâtonnier, les avocats qui portent l’espérance et la noblesse de la vie, doivent être guidés par l’amour de servir l’autre et de lui donner l’humanité. Pour lui, la vie d’un avocat est une perpétuelle préoccupation d’atteindre la justice. Et pour y arriver, « la primauté du droit, l’application impartiale de la règle de droit, l’égalité de tous devant la loi interpellent l’avocat. Que ce soit dans son rôle d’arbitre, de mandataire, de défenseur, de négociateur, l’avocat est de tous les combats, parce que, voix de la nation, il est désigné par ceux qui croient en la justice ».

L’avocat doit trouver le temps pour écouter

Rempart des citoyens, des exclus, des pauvres…, des veuves et des orphelins contre l’injustice, l’avocat doit trouver le temps pour écouter, comprendre et défendre, toujours au péril de sa vie, et dénoncer. Car, selon Me Adama, « il a juré de faire preuve d’honneur, d’indépendance, de probité, de délicatesse, de loyauté et de dignité que la justice mérite ». Il a dénoncé, en outre, les oppressions dont sont victimes les avocats dans l’exercice de leur fonction, parce qu’ils se battent envers et contre tout pour la justice.

Aux jeunes stagiaires invités à défendre et perpétuer les acquis des anciens, il leur a recommandé la rigueur, la discipline, la culture et le goût de la recherche, tout en les exhortant à se nourrir des enseignements de la conférence du stage, rudiments indispensables pour s’inscrire dans le plan gouvernemental de cohésion sociale, de progrès individuel et de développement. Le président de l’ordre des avocats s’est réjoui du choix du Togo pour abriter, en 2025, le congrès de la conférence internationale des Barreaux, tout en souhaitant que des réformes se mettent en place pour relever, avec efficacité, les défis de construction de la paix et du développement.

La profession d’avocat, une noblesse dans la probité

Pour le ministre de la Justice et de la Législation, Garde des Sceaux, Mipamb Nahm-Tchougli, la noble et exaltante mission de l’avocat s’apprécie à l’aune de la probité et de la sincérité, appelant à s’éloigner de la compromission telle que la corruption, la partialité et l’inefficacité. « L’avocat au service de la justice, c’est l’avocat qui, en toutes circonstances, fait appel à sa conscience, au jugement de sa raison et à l’expression de sa dignité. C’est l’avocat qui s’inscrit dans l’évolution de son temps et qui sait saisir les opportunités qu’offre la mondialisation des connaissances. C’est l’avocat qui refuse l’enfermement et le repli sur soi, pour s’élever aux dessus des dénonciations stériles et inutiles et qui va chercher, dans la loi et la modernisation des outils, matière à servir efficacement la justice pour le bien de tous. L’avocat, c’est celui qui s’inscrit dans une perspective avec des ambitions et des défis et qui s’opposent aux approximations et le fait accompli, pour créer une dynamique, innover et transformer le service de la justice », a rappelé le ministre. Il a mis un accent sur la collaboration entre les différentes composantes du système judiciaire, pour bouter hors de l’appareil les démarcheurs qui écument les milieux de justice, semant la confusion dans l’esprit des justiciables.

Collant au thème de la conférence, le barreau a organisé des plaidoiries gratuites à Lomé et à Tsévié, des cultes d’action de grâce, un don de sang, visité la prison civile de Lomé et la Pouponnière Sainte-Claire de Lomé et le CHU Sylvanus Olympio, avec remise de dons. Il a animé également des causeries-débats sur « A l’école des anciens », « l’Avocat, ami des riches, défenseur des pauvres ? »

Des barreaux amis de la sous-région y étaient aussi, pour apporter leur soutien à leurs collègues togolais.

Zeus POUH-PEKA

 

 

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