Une cérémonie de dévoilement d’une statue symbolisant le dynamisme de la culture togolaise et africaine s’est déroulée, vendredi 29 août , au sein du cabinet du ministère en charge de la culture, à Lomé. La statue érigée de 6,5 m, œuvre de l’artiste togolais Goha Atisso, baptisée « Renaissance culturelle », retrace toute une histoire de l’évolution sociologique des peuples africains.
Si la culture peut être conçue comme un ensemble complexe de particularismes qui distingue une société, un peuple, une nation, dans leurs habitudes, leurs attitudes, les manières de penser, leurs croyances et valeurs, l’artiste Goha a, à travers cette statue, peint les confusions dans lesquelles le continent noir s’est fait embourber. Ainsi, il a mis en exergue le portrait d’une personne âgée, synonyme de la sagesse et celui de Jésus qui montre l’avènement du christianisme, conséquence de la culture occidentale. Cette statue qui regorge de plusieurs symboles, décrit la déportation vers l’Amérique, suivi de l’esclavage des africains durant quatre siècles ainsi que le passé colonial récent dénotant le complexe de supériorité de l’occident. C’est alors que la culture africaine s’est vue niée et admise comme une culture primitive, sans pensée logique, sans raison et gouvernée par l’émotion selon Senghor.
Malgré cette situation avilissante et regrettable, une lecture de la statue démontre que la génération actuelle en Afrique ne fait aucun effort pour son accomplissement. Cela s’illustre sur la statue par le portrait de deux têtes en haut. Aussi, au flanc gauche, des fresques expliquent-elles un désordre orchestré, marqué par des incompréhensions. Les cultures et religions ne s’acceptent pas, conduisant à des conflits générationnels. Mais, le jeune artiste interpelle et trouve que la solution consiste à défendre des cultures endogènes par la réhabilitation des symboles et personnalités négro-africaines avec un sens de responsabilité réfléchit. Ce qui va donner le sourire, tel le regard de la dame sur l’œuvre, signe des lendemains glorieux pour le continent noir.
« Les cultures qui triomphent ne sont pas meilleures que les autres » disait Fabien Eboussi Boulaga. Pour l’artiste Goha, l’homme doit faire de sa culture le moyen d’épanouissement, puisque les valeurs culturelles d’une société ne viennent pas du néant.
A l’occasion, le ministre de la culture, du Tourisme et des Loisirs, M. Kossi Egbétonyo, a salué cet acte volontaire et patriotique du jeune artiste Goha. Selon lui, cela démontre l’engagement et l’amour qu’il a pour son métier. Il a félicité l’artiste et l’a encouragé dans ses projets et son talent qu’il met à la disposition des togolais. « Par ce temps de COVID-19, la culture a été confinée. Mais malgré tout, la vie continue et elle doit se relever dans une forme de renaissance », a dit le ministre Egbetonyo.
Le directeur de la Promotion des Arts et de la culture, M. Arouna Madohona, a indiqué que c’est un acte fort que l’artiste a posé, en offrant gratuitement cet œuvre au ministère. Cela se justifie, selon lui, par la nécessité de la mise en place d’infrastructures permettant de donner un aspect plus moderne et plus attrayant au ministère.
Jules LEMOU
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