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Noël ou la fête de la Nativité : Les festivités impactées par la crise sanitaire liée à la COVID-19

Les chrétiens ont réitéré leur entière dévotion à Dieu afin que par son amour infini l'humanité soit délivrée du mal.
Noël ou la fête de la Nativité : Les festivités impactées par la crise sanitaire liée à la COVID-19

Les chrétiens du monde entier ont commémoré, samedi 25 décembre, la Noël ou la naissance de Jésus-Christ, le fils de Dieu. Pour ces festivités, le chef de l’Etat Faure Essozimna Gnassingbé a tweeté, souhaitant « un joyeux Noël et de belles et paisibles fêtes de fin d’année dans toutes les familles, ici au pays et dans la diaspora ». Il a émis le vœu que les valeurs de « la convivialité et de la solidarité prévalent es ces moment de communion ».   Un vœu partagé par plus d’un au Togo, cette célébration a donné lieu à des offices religieux organisés dans toutes les chapelles. A la cathédrale de Lomé, tout comme au temple évangélique presbytérienne d’Apégamé, les chrétiens ont réitéré leur entière dévotion à Dieu qui, par son infini amour, a envoyé son fils unique délivrer la race humaine du joug du péché. Noël, célébrée depuis des siècles, permet de retrouver la joie de l’espérance, le chemin du salut. Mais, ce grand jour de communion familiale a été observé pour la 3e fois consécutive, dans la sobriété et dans la profonde tristesse pour d’autres. Ceci, en raison de la hausse du nombre de cas à la COVID-19 dans le pays, obligeant le gouvernement à prendre certaines mesures restrictives, afin de ralentir la propagation de la maladie.

La pandémie à la COVID-19 a apporté des changements sensibles et perceptibles dans les célébrations des fêtes.  Conformément aux dispositions prises par les autorités, la messe et le culte du réveillon, qui généralement se terminent à minuit par des louanges et réjouissances, ont été abrégés. Démarrée à la cathédrale de Lomé à 19 h, l’office a pris fin à 21 h justes. Chez les protestants d’Apégamé, elle a pris fin au plus tard à 19 heures. Que ce soit au soir du 24 ou au 25 décembre, les messes et cultes n’ont pas connu leur mobilisation d’antan. Des mesures prises par le gouvernement, nécessitant la présentation d’un pass vaccinal de la COVID-19, le port de cache-nez et autres ont dissuadé plus d’un. Mais, il y avait des fidèles, de plus en plus très spirituels, pour prier Dieu afin de gagner la lutte contre cette maladie. Dans ce sens, le message qui est sorti en ce jour du 25 décembre appelle tous les chrétiens à la repentance, à la conversion, à l’amour et à accepter qu’un sauveur est né.

« La parole fut prononcée le jour de la naissance. N’ayez plus peur, puis que le secours nous ait né. Il suffit juste que nous l’acceptions comme Seigneur et sauveur », a fait comprendre le pasteur Kakpo Yawo Sényéebia aux fidèles protestants de la paroisse d’Apégamé.

Noël est le mystère du fils de Dieu

Devant les fidèles catholiques d’Adawlato, l’archevêque de Lomé, Mgr Nicodème Barrigah, a axé son prêche sur l’amour inconditionnel de Dieu qui a tant aimé le monde, en envoyant son fils nous sauver. Se basant sur les textes du jour, tirés du livre d’Esaïe 52, 7-10, Ps 97 (98), Hébreux 1, 1-6 et de l’Evangile de Jean 1, 1-18, Mgr Nicodème Barrigah a expliqué que Noël est le mystère du fils de Dieu qui se fait semblable à nous, pour nous sauver. « Nous étions dans nos péchés, égarés dans une vie sans issue, devant les illusions de ce monde. Et Jésus s’est fait loin de nous. Il a parlé notre langage, et nous avons pris le chemin de la libération, le chemin du ciel. Il nous a redonné notre dignité, et nous a engagé à sa suite à cheminer vers le royaume », a laissé entendre l’archevêque de Lomé.

… par le pasteur Kakpo Yawo Sényéebia à l’amour et au pardon

Le Christ nous invite à tout reconsidérer

Selon Mgr Barrigah, l’Evangile de Saint Jean que l’église a proposé en ce jour de Noël ne parle pas de la naissance de l’Emmanuel, comme Saint Mathieu et Saint Luc. Mais, il donne plutôt le sens théologique de cet évènement, en utilisant des images et symboles qui permettent de mieux saisir ce qui est arrivé en cette nuit-là. Pour lui, le Christ est appelé « Verbe de Dieu, Logos en grec ». L’éternité du fils de Dieu ne pouvait pas mieux être soulignée. Cet enfant couché dans une mangeoire n’est pas un enfant comme les autres. Il est le fils éternel du Père, celui dont il partage de toute éternité la nature d’un Dieu créateur et rédempteur. « Dieu, dans le passé, a parlé à nos pères par les prophètes. Mais, en ces jours où nous sommes, il nous a parlé par son fils qu’il a établi héritier de toute chose, et par qui il a créé le monde. Le Christ, parole éternelle du Père, est la révélation ultime de ce qu’il est et fait pour nous. Il est le dernier mot prononcé par le père à l’adresse de toute l’humanité », a fait comprendre l’archevêque Barrigah. A son avis, la parole du Christ n’est pas toujours agréable à entendre, parce qu’elle bouleverse nos certitudes, renverse nos échelles de valeurs et nous invite à tout reconsidérer. « On peut célébrer Noël sans accueillir vraiment la grâce de Noël. On peut allumer une bougie, des centaines et des milliers de bougies, sans marcher dans la lumière du Christ. On peut chanter des cantiques de Noël, les cantiques les plus beaux et plus émouvants sans écouter la parole de celui que l’on célèbre. A tous ceux qui l’ont accueilli, il a donné le pouvoir de devenir enfant de Dieu », a précisé l’archevêque, avant d’exhorter ses fidèles à ouvrir leur cœur, afin que le Seigneur y pénètre avec sa force qui transforme tout.

La nuit du 24 symbolise la naissance du Christ

La Célébration de Noël chaque 25 décembre rappelle l’anniversaire de Jésus-Christ.  La manifestation de nuit (au soir du 24 décembre) a aussi son sens. Selon Mgr Barrigah, dans les Evangiles, il est indiqué que c’est la nuit que Christ est né, mais à quelle heure précise ? Dire donc que Jésus est né à minuit est une convention au niveau de l’Eglise. « On insiste sur la nuit, parce qu’il y a des prophéties qui annonçaient sa naissance. L’une des prophéties est Isaïe qui disait : le peuple qui marchait dans la nuit a vu se lever une grande lumière. C’est pour symboliser cette nuit qu’on célèbre Noël dans la nuit pour que Jésus soit notre lumière. Alors, quelle nuit ? Il y a la nuit normale, telle que nous la connaissons, mais on considère la vie de l’homme même comme étant une masse dans la nuit. La nuit du 24 symbolise la naissance du Christ. Jésus vient apporter sa la lumière, sa paix, sa joie et son espérance », a souligné Mgr Barrigah. Selon lui, la célébration du 24 permet également à ceux qui ne peuvent pas participer à la messe du 25 de se présenter la nuit du 24. « Quand nous célébrons très tôt cette nuit aujourd’hui, on sent que ce n’est pas encore ça. Parce que, c’est au cœur de la nuit qu’on voit arriver la lumière qui est Jésus. Mais, un autre impact, je n’en vois pas. Même si on célèbre à 19 h, le sens que Jésus vient éclairer notre nuit est toujours là. Ce n’est pas nécessairement à l’heure précise-là qu’il faut célébrer pour recevoir la grâce de Dieu. Non, Dieu ne se limite pas à ses considérations humaines », a noté l’archevêque.

L’ambiance des fêtes n’était pas au rendez-vous

…. Mgr Nicodème Barrigah

L’ambiance observée souvent lors du réveillon, comme le jour de la fête, n’était pas au rendez-vous cette année, compte tenu des restrictions liées à la COVID-19. A cet effet, les points stratégiques qui donnaient lieu à des concerts, des jeux pour égailler les jeunes sont tous quadrillés par les forces anti-covid. Les artères sont pratiquement désertes. Toutefois, certains habitués des enjôlements de cette nuit n’ont pas pu se retenir. Ils se sont pour la plupart dirigés vers le carrefour du commissariat central, pour contempler la mangeoire érigée au milieu de ce carrefour. « Je viens de sortir de l’église avec ma femme et nos enfants. Nous avons donc décidé faire escale ici, pour permettre aux enfants de se défouler un peu. Mais, malheureusement, il n’y a plus des gens comme avant. On dirait qu’il n’y a plus encore fête. Mais, nous restons sur notre foi, en disant qu’un jour, cette maladie va partir, pour que nous soyons libres de tout faire », confie M. Mawuéna Ankou, rencontré au carrefour du commissariat. Dans ce nouveau mode de vie qu’impose la COVID, les détenteurs des bars sont les premiers perdants. Plus d’engouement dans les bars. « M. le journaliste, des gens ont préféré rester à la maison que de sortir. Parce qu’on a interdit les rassemblements. C’est quand des gens sortent qu’ils ont envie  de boire, et en ce moment, nous faisons aussi notre chiffre d’affaires », souligne M Beau, apparemment triste. « Mais, à qui la faute ? Il revient à tout le monde de prendre conscience de la situation qui prévaut. Nous devons encourager surtout ceux qui hésitent à se faire vacciner à le faire rapidement, pour que, d’ici peu, notre pays puisse atteindre l’immunité collective, pour que reprennent la vie », lance Beau.

Komla GOKATSE

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