Les populations du Grand Bassar (préfectures de Bassar et de Dankpen), ont célébré la 60è édition de leur fête traditionnelle « D’Pontre/N’nidak », ou fête des ignames, le samedi 7 septembre 2024, à Guérin-Kouka, chef-lieu de la préfecture de Dankpen.
Allocution du représentant du chef de l’Etat, M. Pâcome Adjourouvi
La célébration est placée sous le thème « D’pontre N’nidak, un rendez-vous de préservation de l’union et de la sécurité du Grand Bassar ». Il s’agit pour les peuples Bassar et Konkomba, d’offrir les prémisses de la nouvelle récolte d’igname aux forces cosmiques invisibles desquelles ils tiennent cette récolte. La première dégustation doit être faite en premier lieu par ces forces de l’univers avant que le commun des mortels ne puisse consommer en toute quiétude la nouvelle igname, d’où le nom « D’pontre/N’nidak » qui signifie, goûter la nouvelle igname. C’est aussi l’occasion de remercier Dieu, la terre nourricière et les mânes des ancêtres pour leur protection.
L’évènement s’est déroulé sous une pluie, symbole de la bénédiction, de la paix et de la fraîcheur. Il a été marqué par des prestations de différents groupes folklorique et la dégustation des mets locaux faits à base de l’igname « Laboko », un tubercule très reconnu du peuple Bassar et Konkomba et très apprécié partout. Cette variété d’igname traverse même les frontières du pays et fait la fierté des Bassar et Konkomba. Les réjouissances populaires dans les différentes localités du Grand Bassar ont mis fin à cette fête.
Les autorités et invités de marques présentes à la manifestation
Le ministre des Droits de l’Homme, de la Formation à la citoyenneté et des Relations avec les institutions de la République, Pacôme Adjourouvi, représentant le Chef de l’Etat, a souligné qu’aucun peuple ne peut prétendre à un épanouissement sans affermissement ou encrage dans ses valeurs endogènes. Raison pour laquelle, dit-il, la culture est placée au centre du développement du pays. M. Adjourouvi a relevé que cette célébration illustre l’attachement des filles et fils du Grand Bassar aux valeurs ancestrales, et leur capacité à les promouvoir. « Pour la promotion de ce savoir-faire ancestrale, les pistes de recherche doivent être explorées afin d’améliorer non seulement la production, et la conservation et surtout la transformation de ce tubercule, Laboko, en vue d’en faire un véritable moteur de développement susceptible de créer des entreprises, et partant, des emplois pour la jeunesse togolaise » a-t-il fait remarquer.
Une des prestations de danses folkloriques d’un groupe de la préfecture de Dankpen
Le président du comité d’organisation « Igname en fête », Ougane N’Koumitcha Abalo a relevé l’importance de cette célébration pour les deux peuples. « Plus qu’une fête, D’pontre N’nidak vient renforcer les liens socio-économiques et culturelles à travers les moments de retrouvailles entre les filles et fils de la même caste, notre caste commune le Grand Bassar » a-t-il souligné. M. Ougane a ajouté que c’est aussi une occasion de se ressourcer, et se connecter aux mânes de leurs ancêtres afin que ceux-ci continuent de veiller sur la vie, les cultures et les richesses de leur peuple. Il a fait savoir que le thème retenu pour cette célébration leur impose le devoir d’œuvrer pour la paix, la sécurité, la cohésion sociale et le vivre-ensemble en vue de s’inscrire définitivement dans une nouvelle dynamique de développement inclusif et participatif
Plusieurs membres du gouvernement, des cadres natifs des deux localités, venus de diverses régions du pays, et des invités de marques venus des pays voisins ont pris part à cette célébration.
(ATOP)
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