Une cérémonie de lancement du Cours Régional de Politique Commercial de l’Organisation Mondiale du Commerce (OMC), à l’endroit des fonctionnaires des ministères du Commerce des pays de l’Afrique francophone a eu lieu, le 16 octobre 2023, à la présidence de l’Université de Lomé. Ce cours est une assistance technique visant à aider les pays en développement à tirer pleinement parti du système commercial multilatéral.
Après le Bénin, la Tunisie et la Côte d’Ivoire, c’est le tour du Togo d’accueillir le Cours Régional de Politique Commercial de l’Organisation Mondiale du Commerce (OMC). Durant huit semaines, les cadres des ministères du Commerce des pays de l’Afrique francophone échangeront sur les principes fondamentaux de l’OMC, notamment les accords commerciaux multilatéraux, les services, les conditions d’accès aux marchés, le règlement des différends. Ce cours mettra l’accent sur le contexte régional des politiques commerciales et ses liens avec les accords de l’OMC et permettra de discuter de la manière dont le système commercial multilatéral peut être renforcé, réformé et modernisé.
La ministre du Commerce, de l’Artisanat et de la Consommation locale, Mme Kayi Mivédor-Sambiani a, à l’occasion, souligné que la participation de l’Afrique au commerce international reste faible, avec environ 2% des échanges commerciaux. A son avis, pour inverser cette tendance, l’Afrique se doit de renforcer son intégration, ses capacités productives et transformatrices, ainsi que ses compétences. « C’est en cela que les programmes d’assistance technique et de renforcement des capacités de l’OMC sur le système commercial multinational s’avèrent importants pour l’Afrique », a-t-elle indiqué. Elle a relevé que le bon fonctionnement d’un système commercial multilatéral exige, au-delà des règles, un système de suivi efficace. Ce bon fonctionnement repose aussi sur le fait que les membres comprennent bien les possibilités que ces règles offrent, afin d’être capables d’en tirer pleinement parti.
Une aubaine pour se doter des outils et instruments nécessaires, afin d’aller vers ce marché très compétitif
De l’avis de la ministre Mivédor-Sambiani, pour approfondir l’intégration, favoriser le commerce et l’investissement, pour améliorer la mobilité des capitaux, soutenir l’industrialisation et le développement, l’Afrique s’est tournée vers la création d’une zone de libre-échange. « L’Accord portant création de la Zone de Libre-Echange Continentale Africaine (ZLECAF), signé le 21 mars 2018 à Kigali, vise entre autres, à créer un marché commun pour les marchandises et les services, conformément à la vision panafricaine d’une Afrique intégrée, prospère et pacifique, telle qu’énoncée dans l’Agenda 2023 », a-t-elle indiqué. Elle a précisé que la ZLECAF est entrée dans sa phase opérationnelle, le 1er janvier 2021, et offre des opportunités et avantages au secteur privé pour intégrer des chaines de valeurs régionales et mondiales, en vue d’accéder au marché unique de plus de 1,3 milliard de consommateurs dans 55 pays, avec un produit intérieur brut (BIP) combiné s’élevant à 3,4 milliards de Dollars.
Le ministre de l’Enseignement supérieur et de la Recherche, M. Ihou Majesté Watéba a, pour sa part, indiqué que la faible participation de l’Afrique au commerce mondial est dû, soit au fait que les pays africains ne maitrisent pas les principes qui règlementent le secteur, soit au fait que le continent n’a pas suffisamment de choses à proposer sur le marché. Pour lui, ces enseignements constituent une aubaine pour se doter des outils et instruments nécessaires, afin d’aller vers ce marché très compétitif. « Pour nous, c’est une grande joie que notre université abrite ce cours régional et pour les participants venus d’ailleurs, c’est un nouveau départ pour maitriser les enjeux, les tenants et aboutissants de cette stratégie », a-t-il souligné. Il a fait savoir que ce cours est une rencontre de haute facture, axée sur des échanges d’expériences et de savoir-faire, et qui débouchera sur des recommandations pertinentes devant aider les politiques publiques à améliorer leurs stratégies commerciales et, surtout le Togo, à avoir une plus grande visibilité sur le marché régional et international.
Le ministre Watéba a rappelé que le Togo s’est lancé dans de vastes et ambitieux projets pour améliorer sa posture en matière de commerce avec la Plateforme Industrielle d’Adéticopé (PIA), ainsi que d’autres instruments qui sont en train d’être développés et a, pour ce faire, des expériences et du savoir-faire à échanger, au regard des ambitions gouvernementales.
Les cours seront assurés par la Faculté des Sciences Economiques et de Gestion (FASEG) de l’Université de Lomé (UL), assistée des fonctionnaires du secrétariat de l’OMC et des spécialistes en politique commerciale.
Françoise AOUI
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