Commerce

L’ACRAM se forme sur les modèles de business durable

Le ministre Adédzé (au milieu) et des organisateurs du forum
L’ACRAM se forme sur les modèles de business durable

Un forum des femmes d’affaires du café issues des Etats membres de l’Agence des Cafés Robusta d’Afrique et de Madagascar (ACRAM) a été ouvert, le 9 novembre 2022 à Lomé, par le ministre en charge du Commerce, de l’Industrie et de la Consommation locale, M. Kodjo Adédzé. Cette rencontre, organisée en partenariat avec LADI AGRY et le Centre du Commerce International (ITC), s’inscrit dans le cadre du programme ACP Business Friendly dans la chaîne de valeur du café, financé par l’Union Européenne. Elle vise à renforcer les liens techniques, commerciaux et de marketing entre ces femmes, à travers les chaînes de valeur du café. C’est une formation sur des modèles de business durable visant à aboutir sur des sources d’investissements pour les femmes dans ces chaînes de valeur.

Depuis quelques années, le café occupe la première place, en matière d’exportation de produits agricoles dans le monde et vient après le pétrole en termes de valeur. Le café est la boisson la plus consommée au monde après l’eau. La filière café représente donc un secteur important de l’économie mondiale. Bien que sa place dans la production soit importante, l’Afrique n’occupe pas encore le rang qui lui revient dans la chaîne de valeur du café. Car le continent reste un exportateur net des grains de café et un importateur du café transformé. En conséquence, les petits producteurs de café peinent à sortir de la pauvreté. Pour améliorer leur revenu, il faut donc changer de paradigme. Ceci, en développant des chaînes de valeur de transformation du café à proximité des sites de production. Ainsi, la formation des femmes d’affaires du café de l’Agence des Cafés Robusta d’Afrique et de Madagascar (ACRAM), qui a débuté hier à Lomé, s’inscrit dans cette dynamique. Elle vise à mettre en place une feuille de route Région des femmes, à créer des business clusters et partenariats pour ces femmes dans la chaîne de valeur café dans les pays de l’ACRAM. Durant trois jours, il s’agira, essentiellement, de mettre en relation les productrices avec les coopératives, les PME en café et les institutions financières. L’idée est de veiller, dans chaque cluster, à la bonne gouvernance, à la qualité, au respect et à la protection de l’environnement. Mais aussi de veiller au Label et au branding du café des femmes, dans un monde de plus en plus sensible aux nouvelles technologies et aux énergies renouvelables. Cette formation regroupe vingt-huit (28) femmes représentant des groupements et des cheffes d’entreprises en provenance de six pays : le Cameroun, le Gabon, la République Démocratique du Congo, le Ghana, le Libéria et le Togo. Elle connait également la présence de personnes ressources, venues de la Belgique, de la France, du Gabon, de la Guinée, de l’Inde et de l’Irlande. Les travaux sont consacrés à « l’introduction des femmes dans les groupements d’entreprises du café », « l’accès au financement et à l’économie circulaire et verte » et « l’accès aux alliances pour les femmes dans le café ».

M. Gouthon et le ministre Adédzé ( 1er et 2e de la droite) dégustant du café

Aider les femmes entrepreneures à s’engager dans la chaîne de valeur de café

L’ACRAM a toujours œuvré pour la promotion des jeunes et des femmes dans le café, afin d’assurer un revenu décent aux producteurs et un lien intergénérationnel. Selon son président, M. Enselme Gouthon, de nos jours, si la parité entre hommes et femmes est quasi-identique au niveau de la production agricole en Afrique subsaharienne, cette parité est déséquilibrée lors de la remontée vers l’aval de la filière. Depuis sa création, l’agence multiplie des efforts en faveur des femmes et jeunes dans la chaîne de valeur du café, à travers des actions ciblées, notamment par le canal des comités « genre et jeunes » et « Promotion ». Pour M. Gouthon, dans le cadre de ces actions, les deux comités ont proposé des feuilles de route aux partenaires techniques et financiers, tels que l’organisation des ACP, l’UE ou encore le Centre du commerce international, afin d’assurer une transition vers des métiers professionnalisant dans la chaîne de valeur. Ainsi, l’une des finalités de la présente formation sur des modèles de business durable est d’aboutir sur des sources d’investissements pour les femmes dans la chaine de valeur du café. « J’insiste sur la dénomination « modèle », car le modèle que nous voulons bâtir dans le cadre du projet ACP Business Friendly et même au-delà devrait permettre aux jeunes femmes entrepreneures de s’engager dans la chaîne de valeur de café, tout en appréhendant les avantages et risques liés aux différents métiers », a-t-il expliqué.

Selon l’ambassadeur de l’UE au Togo, M. Joaquin Tasso Vilallonga, les femmes sont à la fois productrices, transformatrices et exportatrices des produits. « Les accompagner pour qu’elles se retrouvent au niveau de tous les maillons des chaînes de valeur s’est avéré être une solution efficace et pérenne », a-t-il précisé.

Le représentant de l’ITC, M. Sadiq Syed, a indiqué que les femmes fournissent jusqu’à 70% de la main d’œuvre dans la production. Cependant, l’industrie du café est souvent plus favorable aux hommes. Il existe donc des inégalités au niveau de la production, en termes de rémunération, d’horaires de travail, d’opportunités professionnelles, de rôles décisionnelles et de droits fondamentaux.

L’autonomisation des femmes et jeunes, un enjeu majeur pour le gouvernement

Dans son intervention, le ministre du Commerce, de l’Industrie et de la Consommation locale, M. Kodjo Adédzé, s’est réjoui de cette initiative encourageante, qui vient contribuer à la promotion du genre dans les différents pays membres de l’ACRAM. « J’apprécie à leurs justes valeurs les rencontres successives de cette année qui font de Lomé, ‘’la Capitale du Café’’. En effet, après le présent atelier de formation, suivra du 14 au 18 novembre 2022 à Lomé, l’Assemblée Générale Annuelle de l’Organisation Interafricaine du Café (OIAC) dont le thème central est ‘’Autonomisation des jeunes et des femmes dans l’industrie africaine du café’’ », a fait savoir le ministre, selon qui, l’autonomisation des femmes et jeunes constitue un enjeu majeur pour le gouvernement togolais, tel que traduit dans la Vision stratégique Togo 2025.

Komla GOKATSE

 

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