Commerce

L’OIAC à la recherche des mécanismes de développement de l’entrepreneuriat des femmes et des jeunes

Le ministre Kodzo Adédzé (au mileu)
L’OIAC à la recherche des mécanismes de développement de l’entrepreneuriat des femmes et des jeunes

Lomé abrite, depuis 14 novembre 2022, les 62e réunions annuelles de l’Organisation Interafricaine du Café (OIAC) autour du thème : « Autonomisation des jeunes et des femmes dans l’industrie africaine du café ». Des délégués et experts des vingt-cinq pays africains membres et d’autres continents prennent part à cette importante rencontre, qui se focalise sur la problématique de la transformation et de la consommation locales du café, avec un accent particulier sur le développement de l’entrepreneuriat des femmes et des jeunes. C’est le ministre du Commerce, de l’Industrie et de la Consommation locale, Kodjo Adédzé, président de l’OIAC pour l’année caféière 2021-2022, qui a présidé l’ouverture des travaux, en présence de la directrice exécutive de l’Organisation Internationale du Café (OIC), Mme Vanusia Nogueira et d’autres personnalités.                                   

Les assises de cette année 2022 de l’Organisation Interafricaine du Café (OIAC) seront marquées, durant cinq (5) jours à Lomé, par d’intenses activités, notamment le Forum politique de haut niveau sur le Café, les réunions de comités techniques ou consultatifs, la 5e Conférence scientifique sur le café africain, la 62e Assemblée générale et le 10e Symposium du café africain, dont l’une des sessions inédites sera consacrée au concours africain des jeunes baristas de café. En effet, le thème général portant sur « Autonomisation des Jeunes et des Femmes dans l’Industrie Africaine du Café », entend mettre l’accent sur les questions relatives à l’inclusion, à l’autonomisation des femmes et des jeunes, qui constituent d’importants piliers pour la relance de la filière café en Afrique, une priorité de développement pour les pays les moins avancés. Pour développer ce thème central, il est prévu un forum politique de haut niveau sur le sous-thème « Quelles politiques nationales de promotion des activités des jeunes et des femmes pour l’émergence de l’industrie du café en Afrique ? ». Ce forum sera suivi de deux panels avec des sous-thèmes axés sur « Les femmes africaines et leurs rôles dans la transformation du secteur africain du café », « Echange d’histoires de réussite entre les jeunes entrepreneurs de café et les défis à relever ».

Par ailleurs, le 10e Symposium du Café Africain sur « l’implication des jeunes et des femmes dans l’industrie du café en Afrique », constitue un autre centre d’intérêt de la rencontre de Lomé, qui permettra aux femmes et aux jeunes producteurs de café de compétir, pour la première fois, dans le championnat africain de baristas.

les acteurs et invités à relever les défis liés au café en Afrique

Transformer le secteur caféier en une industrie moderne, compétitive et durable

En ouvrant ces travaux, le ministre Kodjo Adédzé a expliqué que le thème central, ainsi que les sous-thèmes retenus interpellent le secteur du café en Afrique dans son ensemble, car ils posent la problématique de la transformation et de la consommation locales du café, avec un accent particulier sur le développement de l’entrepreneuriat des femmes et des jeunes. De telles initiatives, dit-il, répondent aux besoins du projet commun de l’Organisation Internationale du Café (OIC) et de l’Organisation Interafricaine du Café (OIAC), de transformer le secteur caféier d’Afrique en une industrie moderne, compétitive et durable qui met l’accent sur la qualité, la quantité et la productivité, profitable à tous les acteurs et, en particulier aux producteurs. Selon le ministre Adédzé, cette démarche cadre avec la vision du chef de l’Etat Faure Essozimna Gnassingbé, qui met un accent sur l’agrobusiness et la transformation sur place en Afrique des matières premières locales. « Le café africain est appelé à jouer un rôle majeur dans le développement de nos Etats, si l’on venait à obtenir sur le continent, toute la chaîne de valeurs qu’il est appelé à générer. Malheureusement, l’Afrique continue d’exporter à l’état brut les 2/3 de sa production sans valeur ajoutée et en importe l’équivalent du tiers sous forme de produits finis en termes de café soluble et café moulu. Il est donc clair que la plus-value de la production africaine du café, j’allais dire de la sueur de nos sœurs et frères africains, profite surtout aux industries étrangères », a relevé le ministre Adédzé. A son avis, l’objectif commun, aujourd’hui, doit viser la revitalisation de la filière du café africain, pour créer une valeur ajoutée intégrale sur le produit, au plan national et continental, par la transformation, la consommation domestique du café et se préparer aux opportunités qu’offrent les divers marchés, notamment celui de la Zone de Libre-Echange Continentale Africaine (ZLECAf).

Encourager la transformation et la consommation domestiques du café

Pour le secrétaire général de l’OIAC, M. Solomon Sabiti Rutega, le café est le 2e produit le plus échangé au monde après le pétrole. Selon les derniers chiffres, le revenu annuel de l’industrie mondial du café est estimé à 466 milliards de Dollars. Cependant, les pays africains producteurs reçoivent, par an, moins de 5% de la valeur totale mondiale, c’est-à-dire 20 milliards de Dollars. Au vue de cette situation, la question de la prospérité équitable pour toutes les parties prenantes du secteur café, et en particulier à ces millions de producteurs de café, se pose.

Pour sa part, le mentor de l’OIAC, M. Jean-Louis Ekra, a appelé les décideurs politiques à encourager la transformation et la consommation domestiques du café, en autorisant des mesures de subvention des intrants, créant un environnement politico-légal propice aux affaires, accroissant les investissements socio-économiques et garantissant de meilleurs revenus aux plus vulnérables que sont les agriculteurs.

Komla GOKATSE

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