Mme Dolibe Dorothée Tabiou, épouse Ibrahima, journaliste de profession, après 24 ans passés à la télévision togolaise (TVT) en fait le miroir de sa vie. Elle en a consacré tout un livre : « La TVT, mes plus belles années », sorti aux Editions AWOUDY et dédicacé le jeudi 13 Avril 2023 à Lomé. Il s’agit d’un ouvrage de témoignage qui informe sur l’historique, les différents programmes et productions de la TVT ainsi que les acteurs qui l’ont animée ces 30 dernières années, y compris l’auteure.
« La TVT : mes plus belles années » est un essai qui retrace l’historique de la télévision togolaise et le parcours de l’auteure dans ce média en tant que journaliste et animatrice d’émissions durant les années 1992 à 2006, date à laquelle elle a quitté la TVT pour être chargée de communication à la Cour des comptes. C’est un mélange d’essai, de l’autobiographie, de l’histoire et de la chronique. Cet ouvrage de 128 pages est composé de 6 chapitres. Le premier fait une brève présentation du Togo. Le 2e chapitre : de la RTNM (Radio-Télévision de la Nouvelle Marche) à la TVT, fait la genèse de la télévision togolaise inaugurée en 1973, l’évolution technique et logistique, illustrant les efforts consentis par les autorités pour améliorer les services rendus par la chaine nationale aux populations en matière d’information, de formation et de divertissement. On note également l’hommage rendu à toutes ces illustres personnes qui ont présidé aux destinées de ce média d’Etat. Elle raconte les différents recyclages et formations initiés par les autorités de ce pays à l’endroit des journalistes et techniciens dans plusieurs pays.
Le troisième chapitre a été consacré aux programmes et émissions de la TVT. Cette partie révèle vraiment la passion et l’amour de l’auteure pour cette télé et les valeurs nobles qu’incarne la chaine. Ce chapitre permet de connaître toute la chaine de travail à l’interne, depuis la conception du projet jusqu’à la diffusion. Le chapitre 4 s’intitule « Génération 1992-1994 à la TVT ». C’est le chapitre qui dévoile les dessous de l’écran de Tabiou Dorothé : ses conditions de travail, de création des émissions qu’elle a eu à réaliser : entre autres, la pression au travail, l’ambiance avec les autres collègues, les luttes intérieures, les rivalités pour que le travail soit bien fait, les ordres des supérieurs, les heures tardives de départ. Elle y a rendu hommage à certains collègues, vivants ou non, qui ont fait beaucoup pour la chaine.
Des années de jeunesse, d’acquisition et de réalisation
Le 5e chapitre est titré : « La TVT, 24 ans d’épanouissement ». C’est le coup de cœur de l’ouvrage, un récit palpitant ou l’auteure parle d’elle-même : son parcours, ses voyages à l’extérieur pour se former et se mettre au service de la télé. Le dernier chapitre parle des innovations dans les années 2000-2015, notamment l’archivage et la montée de la TVT sur satellite, de même que les deux émissions phares de l’auteure : Question de femmes et l’Antenne aux femmes.
« En ce moment où la question mémorielle se pose, il était de bon ton qu’un écrit soit laissé sur ce qu’était la TVT ces années-là, comment les programmes et émissions étaient organisés du début jusqu’à la diffusion en différé ou en direct et les quelques innovations qu’il y avait eu durant ces périodes pour que beaucoup d’informations, beaucoup de données antérieures ne soient perdues pour toujours, au vue des innovations actuelles à la TVT. Les 24 années que j’ai passées à la TVT, ont été mes plus belles années, mes années de jeunesse, d’acquisition de savoir, de connaissances approfondies, de réalisation. Durant ce parcours, il y a eu de bons moments, de très bons moments mêmes, mais aussi des moments moins agréables, mais pour moi, toutes ces vicissitudes n’ont été que des expériences comptabilisées qui m’ont permis de mieux connaître l’homme et d’aimer davantage Dieu », a confié Dolibe. Elle a remercié ces collègues et tous ceux qui l’ont aidé et soutenu, qu’ils soient journalistes ou téléspectateurs, surtout la génération 92-94 de la TVT qui était une famille.
Le préfacier, Joseph Koffi Tsigbé, professeur d’histoire contemporaine à l’Université de Lomé a remercié Dorothé Tabiou pour la régularité de ses partitions et pour la fidélité à sa thématique de prédilection : les femmes. « L’initiative est pertinente dans un environnement où en Afrique, nous sommes très peu enclin à écrire nos mémoires. Elle épouse la démarche des historiens togolais qui, depuis 2004, ont institué « l’Histoire de vie », un genre historique qui permet aux acteurs de l’histoire de parler de leur parcours de sorte qu’on puisse non seulement connaître le rôle qu’ils ont joué dans la construction de leur nation, mais aussi, faire en sorte qu’à travers leur parcours, on puisse lire la société togolaise à laquelle ils ont appartenu », a-t-il souligné. Pr Tsigbé a exhorté d’autres professionnels a documenté, comme Dorothée Tabiou, leur parcours, afin de tracer la voie aux générations futures qui ont l’obligation de ne plus commettre les mêmes erreurs que leurs devanciers.
« Les plus belles années de ma carrière, je les ai passées à la TVT et on a fait pratiquement le même parcours, vécu les mêmes passions avec beaucoup d’admiration l’un envers l’autre. Quand on a fait autant d’années à la TVT, c’est difficile de l’oublier. Il fallait que quelqu’un le fasse, elle l’a fait et nous y retiendrons beaucoup de souvenirs», a déclaré le directeur de cabinet du ministère de la Communication et des Médias, Franck Missité qui a félicité Mme Tabiou pour avoir pris cette initiative.
Faustin LAGBAI
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