La direction des Affaires humanitaires et sociales de la Commission de la CEDEAO organise un atelier régional de concertation entre les Etats sur l’assistance post-inondation de la CEDEAO aux victimes de 2022 et de la crise alimentaire et nutritionnelle dans la sous-région. Ces assises se tiennent jusqu’à le vendredi 17 Avril 2023 à Baguida, à Lomé, conformément à son mandat de gestion des risques humanitaires et de catastrophes. Elles permettront aux responsables de la protection civile de l’espace communautaire de proposer une bonne approche, pour accompagner les populations touchées tout au long du processus de relèvement et de réintégration.
L’espace CEDEAO a connu, l’année dernière, des pluies dévastatrices qui ont plongé les familles vulnérables dans une crise profonde, avec des dégâts considérables sur les vies humaines, les biens, les terres agricoles et le bétail, provoquant les déplacements de populations. Elles ont ainsi exacerbé les difficultés rencontrées par de nombreuses communautés touchées qui étaient déjà aux prises avec l’insécurité, les crises alimentaires, ainsi que les effets du changement climatique, mettant à mal les efforts de développement des Etats. En dépit des efforts consentis par les gouvernements et les organisations partenaires, la fréquence et l’ampleur des sinistres appellent à un soutien supplémentaire par les actions visant à restaurer ou à améliorer les conditions de vie des communautés victimes et à réduire leur exposition aux risques de catastrophes. C’est dans ce sens que s’inscrit la rencontre de Lomé, une occasion pour la CEDEAO d’avoir des conversations techniques avec les ministères et organismes compétents des Etats membres sur la bonne approche pour accompagner les populations tout au long du processus de relèvement et de réintégration, sans oublier l’énorme impact des inondations sur la sécurité alimentaire. Cet atelier vise, durant cinq jours, à rechercher des solutions pour améliorer les mécanismes de gestion et surtout de relèvement, en vue de minimiser les impacts sur les populations. Il s’attèlera à identifier les priorités dans l’écart entre les secours d’urgence et le relèvement durable, après les inondations dans les Etats membres. Les participants devront aussi déterminer le rôle de catalyseur que la CEDEAO peut jouer pour soutenir ses Etats dans le renforcement de la résilience des communautés aux inondations, dans le cadre d’une approche intégrée et multisectorielle.
Promouvoir une approche de préparation et de réponse
Ces assises se tiennent en deux étapes. La première partie qui prend fin demain, porte essentiellement sur l’impact des inondations de 2022 et la stratégie post-inondation de la CEDEAO pour accompagner les Etats à mieux assister les populations sinistrées. La deuxième partie se tient, jeudi et vendredi, et va plancher sur la crise alimentaire et nutritionnelle sur les populations, en particulier les enfants et les efforts de la CEDEAO pour aider à atténuer l’impact de la situation désastreuse par le biais de l’alimentation et de la nutrition.
« Une bonne préparation à la réponse d’une situation d’urgence nécessite beaucoup d’investissements financiers et matériels », a reconnu le ministre Yark Damehame de la Sécurité et de la Protection civile, invitant l’ensemble des partenaires en développement et, plus spécifiquement, la Commission de la CEDEAO, à prêter une oreille attentive aux multiples sollicitations des Etats dans la quête du bien-être des populations. Il a salué l’initiative de la direction des Affaires humanitaires qui est appelée à jouer un rôle de plus en plus grandissant dans l’accompagnement des gouvernements dans leurs efforts d’amélioration de la gestion des situations d’urgence.
La directrice des Affaires sociales et humanitaires de la CEDEAO, Mme Sintiki Ugbé, et le Représentant résident de la CEDEAO au Togo, M. Barros Bacar Banjaï, ont souligné que, conformément à l’agenda humanitaire de leur institution, ce moment est critique pour travailler avec les Etats membres et les partenaires concernés, afin de développer des modèles pour aider les personnes affectées comme vulnérables à se remettre des crises humanitaires et à se réintégrer dans la société. Selon eux, il est aussi important, tout en répondant aux besoins d’urgence, de promouvoir une approche de préparation et de réponse liée à des activités de prévention, pour renforcer les capacités de réponse aux inondations et aux crises alimentaires.
Faustin LAGBAI
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