Culture

La littérature togolaise en fête à travers une caravane de Dapaong à Lomé

Elèves et écrivains se découvrent
La littérature togolaise en fête à travers une caravane de Dapaong à Lomé

La littérature togolaise est en fête à travers une caravane, un événement organisé conjointement  par  l’Association des Écrivains du Togo (AET) et  l’Association Filbleues,  en partenariat avec la Délégation de l’Union Européenne (UE)  au Togo.

C’est la ville de Dapaong dans la préfecture de Tône qui a accueilli, lundi, le lancement officiel de cette grande fête des lettres, une première au Togo.  Pendant une semaine un conteur, une slameuse, des éditeurs et huit écrivains togolais vont sillonner  cinq villes du pays pour parler de la littérature, faire découvrir les auteurs et faire la promotion de leurs œuvres dans les établissements scolaires, les prisons, les Centres de Lecture et d’Animation Culturelle. Des projets de développement, œuvre de la coopération entre l’Union Européenne et le Togo seront lancés par le chef de la Délégation de l’UE au Togo, l’ambassadeur Nicolas Berlanga Martinez.  L’objectif de cette manifestation d’envergure nationale, est d’amener la littérature vers le public, favoriser les rencontres, les échanges mais aussi redonner le goût de la lecture aux jeunes et partant,  à la jeunesse toute entière.

La joie d’être en  face des formateurs des formateurs…

C’était en présence de la présidente de l’Association des Écrivains du Togo, Mme Germaine Kouméalo Anaté, ancienne ministre de la Communication, de la Culture,  des Arts et de la Formation civique et des écrivains d’ici et d’ailleurs.  Parmi  eux, Kangni Alem, Sami Tchak, Sophie Ekoué, Alexandre Goli… Juste après le lancement, les auteurs se sont répartis en groupes.   Ils se sont rendus au  lycée Nassablé et à l’Ecole Normale des Instituteurs (ENI)  de Dapaong. C’est la présidente de l’AET, Mme Germaine Anaté qui a conduit l’équipe de l’ENI. Pour elle c’est une joie d’être en face des formateurs. « Nous avons eu une chance extraordinaire, qu’au premier jour de cette caravane de la littérature à Dapaong, un certain nombre d’écrivains se retrouvent en face des formateurs des formateurs. On a rencontré les responsables, les enseignants qui vont former les instituteurs, qui à leur tour, iront former les élèves », a-t-elle indiqué. Elle a relevé  l’impact de l’enseignant,  surtout le rôle du  professeur de français dans le rapport que l’élève entretien  avec la littérature et son amour pour les  livres.   D’autres écrivains, notamment, Claude Assiobotis, Thérèse Karoué, Sami Tchak, Sophie Ekoué ont échangé avec les élèves du lycée de Nassablé. Ils leur ont  parlé de leurs expériences, de leurs livres mais également  de l’importance  de la lecture, clé du savoir et de la  réussite. Selon Sophie Ekoué,  la lecture est une nourriture de l’esprit, de l’intellect, et Sami Tchak d’ajouter que  « L’écrivain est celui-là qui suit ses rêves jusqu’au bout, même de l’échec…A mon avis la première obligation de l’écrivain ou de toute personne qui aspire à écrire, c’est lire, lire et lire » a-t-il expliqué.  La prison civile de Dapaong n’a pas été oubliée. L’écrivain Kofi Boko y était avec son œuvre « Nawir » qui veut dire « ce n’est pas grand ». Selon lui, le monde est trop petit, et tout ce que l’on fait, fini par rattraper l’auteur. Kofi Boko et les autres écrivains de même que l’ambassadeur Nicolas Berlanga Martinez ont apporté la joie de lire aux détenus. Il y avait également le conteur Joseph Bessan et la slameuse Wapondi pour égayer les détenus. Nicolas Berlanga a procédé également, le même jour, dans le cadre de la coopération UE/Togo, au lancement d’un projet d’amélioration de l’accès aux services d’eau portable et d’assaisonnement dans les  cantons de Naki Est et Ogaro à Dapaong. Ceci pour contribuer à l’amélioration de la qualité de vie de la population rurale, en assurant un accès équitable et adéquat à l’eau potable, à l’hygiène et à l’assaisonnement.

L’état de Kara

Hier, la caravane littéraire s’est arrêtée  à Kara, dans la préfecture de la Kozah,  où les huit écrivains sont descendus dans les établissements scolaires. Sami Tchak avec son œuvre « L’ethnologue et le sage » et Germaine Anaté avec «Frontières d’un jour » étaient à l’Université de Kara. Kangni Alem auteur de « La légende de l’assassin » et Sophie Ekoué avec « Sagesse d’Afrique » ont rencontré les élèves du collège  Chaminade. « Nawir »  de Kofi Boko et « Des villes et des hommes » d’Annie Feret ont été présentés au lycée Kara Ville 1. «Victime de mon nom » du journaliste-écrivain Alexandre Goli et  « La saison des amours » de Thérèse Karoué, ont retenu l’attention des élèves du  lycée de Tomdè. Les détenus de la prison civile de Kara ont également gouté aux plaisirs des belles lettres par cette visite des écrivains.                                                      Après Kara mardi, la caravane littéraire pose  ses valises,  aujourd’hui,  à Sokodè,  Atakpamé l’accueillera le jeudi avant d’arriver à Lomé le vendredi  et l’apothéose le samedi,  avec l’ouverture du Festival Filbleu.

Dorothée BROOHM

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