Santé

COVID-19 : « la vaccination reste aujourd’hui le seul moyen de se prémunir et de parvenir à une immunité collective »

Le colonel Djibril lors de la rencontre avec les journalistes
COVID-19 : « la vaccination reste aujourd’hui le seul moyen de se prémunir et de parvenir à une immunité collective »

La Coordination Nationale de la Gestion de Riposte (CNGR) contre la Covid-19 a tenu, mercredi 1 septembre 2021, à l’hôtel Lebénin à Lomé, son point de presse hebdomadaire faisant l’état de l’évolution de la pandémie et de la situation vaccinale dans le pays. A ce 56e numéro avec les médias, la Coordination déplore une augmentation exponentielle des cas et de décès ces deux dernières semaines dans presque toutes les préfectures du pays. Elle appelle à l’urgence de renforcer la sensibilisation et exhorte la population à continuer le respect des mesures restrictives et des règles d’hygiène sans se lasser. Elle convie également tous ceux qui ne se sont pas encore fait vacciner à le faire, car la vaccination reste aujourd’hui le seul moyen de parvenir à une immunité collective et de lutter contre le Coronavirus en évitant les formes graves de la maladie. La Coordination met également en garde contre une éventuelle fermeture des bars et restaurants, des lieux de recréation et l’instauration du couvre-feu, si la courbe épidémiologique ne diminue pas dans les prochains jours.

 

Depuis quelques semaines, la situation de la pandémie au Coronavirus est devenue alarmante avec l’augmentation des cas de contamination et de décès. Il est enregistré cette semaine 1598 cas de contamination et 10 décès contre 1604 cas de contamination la semaine dernière. Les chiffres vont en augmentant avec plus de cas hospitalisés. Pratiquement toutes les préfectures sont touchées. Le Grand Lomé enregistre le plus grand taux avec environ 1240  cas de contamination soit 889 pour le Golfe et 350 pour Agoè-nyivé. Le nombre des cas de contamination sont estimés comme suit : Kloto 53, les lacs 48 cas puis vient le Zio 25 cas, Vo 15 cas, Tchamba 16, Tchaoudja 14, Sotouboua 20, Kozah 16, Ogou 13, Amou 16, Avé 13, Agou 20, Est-Mono 22 et Bas-Mono 17.  Le reste des autres préfectures ont entre 1 et 7.

Selon le Coordonnateur national de la gestion contre la riposte au Covid-19, Col Mohaman Djibril, cette situation peut s’expliquer à la fois par l’augmentation des cas de contamination et la présence du variant Delta, beaucoup plus contagieux et agressif.

 

L’Urgence de renforcer la sensibilisation et le respect des mesures barrières dans les préfectures

 

« Si on regarde l’aspect cumulatif depuis un mois le Grand Lomé a presque 5000 cas soit 3871 pour La préfecture du Golfe et 1283 pour Agoè nyivé. Tchaoudjo cumule 41 cas, Kozah 42 cas, Sotouboua 54 cas, Kloto 77 cas, Zio 75 cas, les Lacs 148 cas, Ogou 78 cas, Amou 52 cas, Est-Mono 96 cas et Bas-Mono 27 cas », a indiqué Col Djibril. Selon lui, la situation ne s’améliore pas. Il faudra donc intensifier la sensibilisation sur la réalité de la pandémie dans le pays et amener la population à prendre conscience sur la nécessité de recevoir le vaccin pour éviter des conséquences fâcheuses. Pour encourager la vaccination, la Coordination dispose d’une équipe mobile qui peut se déplacer sur demande, a annoncé Col Djibril. Cette sensibilisation devra être renforcée dans toutes les préfectures du pays avec la collaboration des comités préfectoraux pour insister sur la vaccination et le respect des mesures barrières, a-t-il souligné. De l’avis du Coordonnateur, les mariages, les anniversaires, les funérailles et les autres manifestations de réjouissances constituent un vecteur de propagation énorme du virus. Il a déploré que des vacanciers venant de l’extérieur du pays soient obligés de rallonger leur séjour au Togo. Car, ils ont été testés positifs à la Covid-19 et mis en quarantaine. La même rigueur sera appliquée aux élèves de l’intérieur qui sont en vacance dans les autres préfectures s’il advenait qu’ils sont testés positifs. Il a aussi fustigé aussi le non-respect des mesures barrières dans certains lieux de culte et mosquées du pays. Ces comportements n’encouragent guère le gouvernement dans les actions menées pour endiguer la maladie et le bouter hors du pays.

 

Une reprise imminente du couvre-feu

 

« En fonction de l’évolution des cas et de certains chiffres nous seront amené à reprendre les mesures liées à la fermeture des bars-restaurants et l’instauration du couvre-feu », a averti Col Djibril. Il a rassuré des dispositions prises au niveau de la Coordination pour limiter la propagation de nouvelles formes du virus en mettant systématiquement en quarantaine les voyageurs en provenance de certains pays avec de fort taux de variantes Delta. Selon les explications du Coordonnateur, au lieu de supprimer complètement la quarantaine à cause de la présence du variant Delta dans le pays, il a été jugé nécessaire de ramener la durée cette quarantaine qui était de 14 jours à 72 heures en mettant beaucoup plus l’accent sur le suivi des voyageurs dont certains venant de l’Inde se révélaient positifs dans les 72 heures. Cette quarantaine, a-t-il signifié, avait été décrétée pour empêcher l’entrée de la variante Delta sur le territoire nationale. « Nous devons continuer par nous battre pour amorcer la phase descente. Nous sommes obligés d’agir vite et de façon intense pour pouvoir maitriser cette phase. Nous devons respecter les mesures barrières en évitant les regroupements de plus de 15 personnes, les manifestations de mariage, de funérailles et surtout les bars et les boites de nuit », a-t-il indiqué.

Répondant aux préoccupations des journalistes concernant l’augmentation des cas et la prise en charge des malades, Col Djibril a répondu que l’hôpital dispose déjà du matériel médical nécessaire mais compte renforcer le personnel pour répondre aux besoins en réanimation. Revenant sur la mobilité au niveau des frontières terrestres malgré leur fermeture, le Col Djibril a expliqué que cette situation anormale est due à la porosité de nos frontières. Ce comportement est observé à l’échelle régionale et des réflexions sont en cours pour trouver des solutions visant une harmonisation au niveau des entrées et sorties au aux frontières, a-t-il laissé entendre. Le Togo a suggéré le « Pass sanitaire sécurisé » dont il est le seul pays à en disposer et qui pourra s’adapter au niveau de l’Union Européenne (UE). Il existe également un autre Pass  élaboré au niveau de l’Union Afrique. Le Togo s’est aligné sur ces deux voies pour mieux se préparer à avoir les interfaces pour répondre au moment opportun aux exigences des autres pays. S’agissant de la vaccination chez les  femmes enceintes et allaitantes, la dangerosité du vaccin n’est pas encore prouvée. Mais le risque de contamination chez ces deux cibles reste élevé, a confié le Coordonnateur. En ce qui concerne la rentrée scolaire 2021-2022, la Coordination et les ministères de l’éducation sont en discussion pour voir comment  faciliter une reprise en toute sécurité.

Patouani BATCHAMLA

 

 

 

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