Santé

Le gouvernement lance le programme « Wezou »

Les ministres Ayewouadan, Agba-Assih et Apedoh-Anakoma à la conférence de presse marquant le lancement du programme Wezou
Le gouvernement lance le programme « Wezou »

« Wezou »,  le programme national d’accompagnement de la femme enceinte et du nouveau-né a été lancé, ce 26 août 2021, à Lomé, par le gouvernement, au cours d’une conférence de presse co-animée par le ministre de la Communication et des médias, M. Akodah Ayéouadan et  ses collègues Mamessilé Agba-Assih, chargée de l’Accès Universel aux soins, et Mme Adjovi Lonlonyo Apedoh- Anakoma, de l’Action Sociale, de la Protection de la Femme et de l’Alphabétisation.  La rencontre a permis de préciser les objectifs de ce programme et les dispositifs mis en place pour faciliter son fonctionnement.  Le programme « Wezou » entend contribuer à la réduction de la mortalité maternelle et néonatale, à travers la réduction des frais de consultations prénatales, des analyses et des accouchements dans les centres de santé publics et accrédités de premier niveau, appelés Unités de Soins Périphériques (USP).

Selon les indicateurs de morbidités et de mortalité, les centres de santé et les hôpitaux ont enregistré, ces dernières années, des progrès importants. De 478 en 1998, le taux est passé à 401 décès maternels pour 100 000 naissances vivantes en 2014  et 27 décès néonatals pour 1000 naissances vivantes en 2017, contre 40 décès en 1998. Malgré les efforts, les défis subsistent, essentiellement liés à la situation de vulnérabilité des femmes en milieu rural ou péri urbain, mais aussi à la faible adhésion à la nécessité de suivre les soins prénataux. Ceci, parfois en raison de manque de moyens financiers. Afin d’inverser la tendance et d’améliorer le bien-être de la femme enceinte et du nouveau-né, le gouvernement a lancé, hier à Lomé, le programme « Wezou ».  Issue de la langue locale « Tem », « Wezou » signifie en français « Souffle».  Ce programme est donc une nouvelle opportunité que le gouvernement donne aux ménages, en particulier à la femme enceinte, de sauvegarder sa vie en donnant un nouveau « Souffle de vie ». Avec « Wezou », l’accompagnement médical et financier dans la prise en charge de la femme enceinte est assurée et la mortalité maternelle et néonatale réduite. Cette nouvelle mesure a aussi pour objectif d’accroître le niveau d’utilisation des soins maternels. Spécifiquement, le programme « Wezou » permet d’améliorer le recours précoce des femmes enceintes aux consultations prénatales et d’assurer un bon suivi et régulier des femmes enceintes tout au long de leur grossesse. Il permet aussi d’augmenter le nombre d’accouchements assistés dans les formations sanitaires, en baissant les accouchements à domiciles et en réduisant les complications liées à la grossesse.

Un panier de soins de grossesse offert

Le programme offre un panier de soins grossesse, allant de la consultation prénatale (CPN), à l’accouchement simple et à l’accouchement avec césarienne. Pour les grossesses avec un accouchement normal, il est prévu un plafond de 14 265 FCFA. Il couvre quatre CPN dont quatre tests urinaires, les frais de pharmacie et l’acte d’accouchement. Le forfait type 2 estimé à 53 900 F CFA couvre les grossesses qui vont aboutir à une complication chirurgicale. Il couvre aussi quatre CPN dont quatre tests urinaires, les frais de pharmacie et l’accouchement par césarienne. Les frais qui ne sont pas pris en compte dans le panier de soins reviennent à la charge de la femme enceinte.

Selon le Chef programme Couverture sanitaire universelle, M. Aboubakar Issa, « Wezou » vise à réduire les barrières financières liées aux soins maternels au niveau des structures sanitaires. La prise en charge commence par les centres de santé de premier niveau (unités de soins périphériques et hôpitaux de préfectures).

Comment se fait l’enrôlement des femmes enceintes ?

Le programme va permettre aux femmes enceintes d’avoir recours rapidement aux soins prénatales, d’être suivies, de détecter rapidement les complications et de les prendre rapidement en charge pour éviter d’éventuels décès maternels et néonatals. L’enrôlement des femmes enceintes se fait selon un système digital mis en place, inspiré du programme School Assur. Il se fait sur la base d’un document d’identité et d’un numéro de téléphone dès la confirmation de la grossesse. Cet enrôlement est matérialisé par un numéro matricule attribué à la femme enceinte à partir d’une plateforme accessible par téléphonie mobile au niveau des maternités.

« A partir du  numéro matricule, la femme enceinte est suivie durant sa grossesse jusqu’à l’accouchement. S’il arrive que la femme se rende dans une autre formation sanitaire, ce numéro matricule est utilisé pour sa prise en charge. Si l’état de la femme enceinte nécessite une prise en charge au niveau de l’hôpital, elle est référée par le système digital mis en place au niveau de la formation sanitaire pour sa prise en charge », a signifié M. Issa.

Au lancement, la ministre déléguée, chargée de l’Accès Universel aux soins, Dr Mamessilé Agba-Assih, a rappelé que le chef de l’Etat fait de la femme enceinte une priorité à travers divers programmes de subvention et d’exemption. Le programme « Wezou » vient renforcer ces actions qui s’illustrent, entre autres, par la subvention à 90% de la césarienne lancée depuis 2011 à travers la CARMMA et de la prise en charge des fistules obstétricales chez les femmes et du paludisme à travers les traitements préventifs ou curatifs.  Selon la ministre Agba-Assih, le programme cible toutes les femmes enceintes sans exception sur le territoire togolais. Mme Agba-Assih a souhaité également l’implication des leaders communautaires et des élus locaux qui, de par leur contribution, encourageront les femmes à adhérer à ce programme. « La césarienne, qui était subventionnée chef les femmes en cas de complication, reste intégrée dans le programme Wezou. Mais la subvention de l’Etat pour la césarienne est maintenue et continue », a-t-elle indiqué.

Le gouverement s’engagent pour proptéger et sécuriser davantage lafemme enceinte.

Un programme pour accélérer l’inclusion sociale

De son côté, le ministre Akodah Ayéwouadan a confié que le programme « wezou » vient étayer un certain nombre d’initiatives lancées depuis plusieurs années par le gouvernement togolais et qui s’inscrivent pleinement dans la vision du chef de l’Etat, celle de réduire les vulnérabilités et la pauvreté, d’accélérer l’inclusion sociale par un accès pour tous aux soins. Selon ses explications, le panier de soins offerts par le programme est un premier pas. Il va s’élargir en fonction de l’accroissement des ressources. Ce programme vient en anticipation de l’assurance maladie universelle et ambitionne d’augmenter progressivement le nombre de femmes qui suivent les soins pendant leur grossesse, afin d’amoindrir considérablement les risques d’accouchement difficile pour nos sœurs et nos mères.

Quelques actions phares de gouvernement pour l’épanouissement de la femme

Pour sa part, la ministre Adjovi Lonlonyo Apedoh-Anakoma, a rappelé quelques actions phares prises par le gouvernement pour favoriser l’épanouissement de la femme et qui sont renforcés aujourd’hui par le programme « Wezou ». En dehors de quelques mesures politiques, le gouvernement a pris des engagements en opérant certaines réformes allant de l’adoption de la politique nationale de l’équité et de l’égalité genre, l’adoption du code des personnes et de la famille,  du nouveau code pénale et du code domanial et foncier, qui contribuent au plein épanouissement et au bien-être de la femme. La mise en place des mécanismes FNFI, AGRICEF et l’octroi de 25% des marchés publics aux jeunes et aux femmes entrepreneurs ainsi que la création des maisons de la femme dans les préfectures du pays ont été mises en place pour assurer l’autonomisation de la femme. La promotion de la femme  dans certaines instances décisionnelles de l’Etat est une preuve palpable que le gouvernement accorde vraiment la priorité aux femmes.

A noter que le programme « Wezou » a connu une phase pilote dans la région de la Kara, ce qui a permis de réaliser le paramétrage de la plateforme digitale puis son rodage.

Patouani BATCHMLA

Santé

A lire dans Santé

Facebook