Le personnel de santé recommande souvent le bilan de santé à la population. Quels sont les avantages liés à cet exercice ? Quelles sont les analyses médicales indiquées. Quel doit en être la fréquence ? Dr Frédéric Dorkewoo, médecin généraliste, diabétologue et médecin du Travail au cabinet médical d’Amoutivé éclaire sur l’importance d’un bilan de santé dans la prévention, la prise en charge précoce et la lutte contre les complications de certaines pathologies.
Le bilan de santé consiste à réaliser une série d’examens médicaux afin d’évaluer l’état de santé d’un individu ou de dépister la présence d’une affection. Ceci, dans le but de proposer de manière précoce, une meilleure prise en charge . Le bilan de santé, c’est également un moment d’échange et d’écoute avec des professionnels de santé en vue d’obtenir des conseils favorisant la préservation d’un bon état de santé et/ou l’adoption d’une bonne hygiène de vie. Il est aussi nécessaire dans une démarche d’accès aux soins. Dr Frédéric Dorkenoo, médecin généraliste, Diabétologue et médecin du Travail au cabinet médical d’Amoutivé à Lomé a précisé que le bilan de santé est avant tout un acte préventif destiné aux personnes bien portantes, ne présentant pas de symptômes particuliers. Cependant, a-t-il poursuivi, il est aussi recommandé aux personnes souffrant de maladies spécifiques comme le diabète, l’hypertension artérielle, le cancer, le VIH/Sida et les cardiopathies.
Une analyse adaptée
Pour ce faire a-t-il souligné, le contenu des analyses médicales à effectuer diffère selon que la personne soit bien portante ou qu’elle souffre d’une pathologie donnée. Dr Dorkenoo a également précisé que la composition des analyses médicales doit aussi être adaptée à chaque personne en fonction de son âge, de son sexe. « Vous convenez avec moi que certaines maladies apparaissent quand l’âge avance et qu’un homme est plus prédisposé à souffrir de certaines affections que la femme et vice versa ».
De même, a-t-il poursuivi, le contenu de l’analyse médicale doivent tenir compte de l’environnement social et professionnel de l’individu. Là, le Dr a justifié que celui vit dans un quartier pollué, insalubre ou exposé à des nuisances sonores court plus de risque à développer certaines affections que celui qui vit dans un quartier plus calme et sain. De même, a-t-il indiqué, les examens médicaux à prescrire a un individu qui travaille dans une usine doivent être différents de ceux d’un individu qui relève de l’administration.
« Nous savons tous que dans les usines et les carrières, il y a une forte pollution et ceux qui travaillent courent le risque de développer des maladies respiratoires », a-t-il fait remarquer. Dr Dorkenoo a fait également comprendre qu’un bilan de santé doit tenir compte des antécédents familiaux de l’individu. Là, il a expliqué que l’agent de santé doit chercher à savoir si les parents de la personne qui se prête au bilan de santé ont souffert de certaines maladies comme le diabète, l’hypertension artérielle ou le cancer. « Les enfants issues des parents qui ont souffert de ces maladies héritent souvent des gènes incriminés », a-t-il confié.
Dr Dorkenoo a aussi évoqué un autre critère qui conditionne le choix des analyses médicales à proposer. Il s’agit des modes de vie. Là, le personnel de santé cherchera à savoir si l’individu fait régulièrement des exercices physiques ou si sa profession le contraint à la sédentarité. Les habitudes alimentaires ont été également évoquées par le médecin Dorkenoo. Il a, à cet effet, expliqué qu’à l’issue de l’entretien, si l’agent de santé découvre que l’individu mange trop gras, trop sucré ou salé, les pistes d’un risque de diabète ou de cholestérolémie peuvent être explorées.
La réussite du bilan de santé
Le médecin Dorkenoo a confié que la réussite d’un bilan de santé dépend de l’entretien qu’a eu l’agent de santé avec l’individu ou le patient. Cet entretien porte sur de petites questions qui permettent au personnel de santé d’avoir une vue globale sur la santé de l’individu et voir les pathologies à rechercher « Autrement si vous prescrivez les analyses médicales sans aucune base, cela veut dire que vous ne savez pas ce que vous cherchez et bien évidemment vous ne trouverez rien », a-t-il indiqué.
Il a, pour ce faire, convié le personnel de santé à un entretien avec toute personne qui se présente pour un bilan de santé et la population à un franc parler lors de cet entretien. « Le choix des analyses médicales repose sur ce que vous avez dit à l’agent de santé et un suivi médical d’une affection est plus efficace s’il est déterminé de façon précoce », a-t-il lancé à la population. Il a, pour finir, conseillé à la population de se soumettre à toutes les analyses médicales, ceci, en vue d’une investigation complète. « Un bilan de santé porte généralement sur des examens de sang, d’urine et des selles, la mesure de la tension artérielle, de la taille et du poids, un électrocardiogramme. Dans certains cas, il peut s’étendre à un examen bucco-dentaire, gynécologique, un examen de la fonction respiratoire (EFR), des fonctions visuelles et auditives ainsi qu’un entretien avec un diététicien », a-t-il conclu.
Françoise AOUI
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