Agriculture

Amélioration des rendements agricoles : Restitution des résultats d’une étude réalisée en vue de promouvoir l’utilisation des engrais organiques

M. Tezike Madadozi (milieu) a souligné l'importance des engrais organiques dans la fertilisation des sols (Photo Edjaré)
Amélioration des rendements agricoles : Restitution des résultats d’une étude réalisée en vue de promouvoir l’utilisation des engrais organiques

Divers acteurs relevant du secteur agricole ont été conviés, vendredi 12 novembre à Lomé, à un atelier visant à restituer «l’étude diagnostique de la filière engrais organiques au Togo». L’étude, réalisée par le ministère de l’Agriculture, de l’Elevage et du Développement durable, à travers la Centrale d’Approvisionnement et de Gestion des Intrants Agricoles (CAGIA), a été menée en  étroite collaboration avec le Programme pour le développement rural et l’agriculture (ProDRA) de la GIZ. L’objectif étant de promouvoir l’utilisation des engrais organiques au Togo et contribuer à l’amélioration des rendements agricoles.

Au Togo, les terres cultivables sont estimées à près de 3,4 millions d’hectares (64% du territoire), dont seulement 55% étaient cultivées en 2010. L’aire totale des terres irrigables est d’environ 86.000 hectares et la superficie des bas-fonds exploitables de 175 000 hectares. En principe, c’est un atout pour le pays qui mise sur le développement de la production agricole et la transformation agroindustrielle pour atteindre ses ambitions concernant l’industrialisation comme l’un des moteurs de la dynamisation du rythme de sa croissance. Mais, ce potentiel agricole du pays peut largement être sous exploité, si les mesures ne sont pas prises pour relever les défis liés à la fertilité des sols. Ce qui pourrait impacter négativement la vision stratégique du secteur agricole pour le Togo à l’horizon 2025, celle d’avoir une agriculture productive, à haute valeur ajoutée, moteur de valeur économique des agriculteurs et de croissance du pays. Il s’avère donc  nécessaire de promouvoir l’accès aux intrants agricoles de qualité et en quantité suffisante. D’où le financement de cette étude  diagnostique de la filière des engrais organiques au Togo, dont les résultats sont restitués, vendredi à Lomé, lors d’un atelier. D’une manière globale l’étude a réalisé le diagnostic exhaustif de la filière engrais organique au Togo, tout en permettant de disposer des éléments nécessaires pour l’organisation et l’accompagnement des différents acteurs qui interviennent dans ladite filière.

Valoriser les sources de matières organiques locales

Selon le directeur général de la Centrale d’Approvisionnement et de Gestion des Intrants Agricoles (CAGIA), M. Nana Nanfamé, l’une des approches évidentes de la gestion efficace de la fertilité des sols est la disponibilisation et l’utilisation des engrais organiques. Malheureusement, la filière des engrais organiques est à l’état embryonnaire au Togo. D’où, l’importance de faire le diagnostic des différents maillons de la filière, en vue d’identifier les acteurs de la filière et leurs relations. Il s’agit aussi d’établir une analyse des forces, faiblesses, opportunités et les menaces de chaque maillon de la filière. L’étude a aussi identifié les goulots d’étranglement qui freinent le développement de cette filière. Elle a fait le diagnostic à chaque maillon, assorti d’un plan d’action inclusif.

En effet, le Togo fait face aux changements climatiques et à la baisse de la fertilité des sols, due essentiellement à la faible utilisation d’engrais et la forte pression foncière. Il  importe donc de recourir aux bonnes pratiques culturales par la gestion rationnelle de la fertilité des sols, en valorisant les sources des matières organiques locales.

Dans ce contexte, il y a lieu de gérer de façon durable les sols agricoles, en compensant les pertes en éléments nutritifs dues en grande partie à la dégradation des sols et à la nutrition des plantes par des apports externes venant de la fertilisation.

Dans ce sens, plusieurs études scientifiques, menées dans le pays, ont montré l’importance des engrais organiques dans l’amélioration des propriétés physiques chimiques et biologiques du sol et, par conséquent, l’augmentation de la production agricole. Par ailleurs, l’élaboration de la carte de fertilité des sols au Togo révèle le manque crucial de matières organiques et une forte acidité du sol due surtout à l’utilisation d’une quantité croissante d’engrais minéraux uniquement, sans apport d’engrais organiques.

En ouvrant les travaux, le secrétaire général du ministère en charge de l’Agriculture, M. Madadozi Tezike,  a souligné que l’ambition du gouvernement est de faire du Togo une nation à revenu intermédiaire économiquement, socialement et démocratiquement solide et stable, solidaire et ouverte sur le monde. Dans ce contexte, le Plan national de développement (PND) 2018-2022 a été conçu avec l’objectif de transformer structurellement l’économie, pour une croissance forte, durable, résiliente, inclusive, créatrice d’emplois décents et induisant l’amélioration du bien-être social. Pour y arriver, l’un des principaux défis à relever, reste la sécurité alimentaire et nutritionnelle. Cette étude participe donc aux efforts pour atteindre ces objectifs.

Dans le même sens, le coordinateur  national à la GIZ, M. Koffi Edou, a rappelé que le secteur agricole demeure le principal moteur de l’économie togolaise et présente plusieurs atouts et opportunités. « C’est pour cette raison que la GIZ, en s’alignant sur le Plan Togo 2025 en ce qui concerne son axe stratégique 2, accompagne le secteur agricole dans plusieurs domaines à savoir : “la promotion du secteur privé à travers des filières porteuses telles que le cacao biologique, l’anacarde, les fruits et légumes”, “la promotion du financement rural par le développement des modèles d’affaire” et “la formation technique et professionnelle” ».

Il a fait savoir que, cette année, la GIZ contribue aux côtés du ministère pour élaborer des études telles que le « Plan de développement de la filière mangue au Togo », « la stratégie de développement du cacao biologique y compris sa valorisation », « la conception d’un système électronique d’archivage et de diffusion des données », « le système de certification des produits agro-alimentaires » et la présente étude soumise en atelier pour l’amélioration de son contenu.

Bernardin ADJOSSE

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