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Ministres et experts de l’espace UEMOA explorent les voies d’un logement décent pour tous  à Lomé

Ministres et experts de l’espace UEMOA explorent les voies d’un logement décent pour tous  à Lomé

 

La Caisse Régionale de Refinancement Hypothécaire (CRRH-UEMOA), en partenariat avec la Banque Mondiale, anime depuis ce 30 septembre, à l’hôtel 2 Février à Lomé, une conférence sur « les politiques de promotion de l’habitat et la croissance économique ». Elle vise à explorer les voies et moyens en vue de résoudre la problématique du logement dans l’espace UEMOA, en proie à une urbanisation accélérée et incontrôlée.

Les pays de l’UEMOA sont confrontés à un déficit de logements, conséquence d’une urbanisation accélérée et incontrôlée, aggravée par le phénomène de l’exode rural qui draine vers les grandes agglomérations les populations à la recherche d’un mieux être. Les statistiques estiment le déficit de logement à 3,5 millions d’unités dans l’espace, avec une croissance annuelle de la demande d’environ 700.000 unités. Au Togo, en particulier, selon le recensement général de 2010, les centres urbains sont peuplés de 2334495 habitants, contre 685331 en 1981, passant de 25,2% à 37,7% en 2010, avec une forte tendance au phénomène de macrocéphalie. Le Grand-Lomé avait 1.432 453 habitants, soit près des 2/3 de la population totale du Togo. Par rapport à cette croissance démographique, les besoins et la demande en logement sont très importants, sans oublier l’accès en eau et assainissement, ainsi qu’aux services sociaux de base. Des défis énormes pour les pays de l’UEMOA et pour la Caisse Régionale de Refinancement Hypothécaire (CRRH-UEMOA) qui organise, depuis hier à Lomé, une conférence sur le thème, « les politique de promotion de l’habitat et la croissance économique ». Prennent part à cette rencontre, des décideurs politiques, notamment des ministres en charge de l’habitat des pays de l’UEMOA, des responsables d’institutions financières internationales, des partenaires au développement, des banques actionnaires de la CRRH-UEMOA, ainsi que des promoteurs. Durant deux jours, ces participants seront réunis autour de diverses thématiques à savoir : « les politiques de promotion de l’habitat dans l’UEMOA, portée et limites », « financement de l’habitat, enjeux et solutions dans l’UEMOA », « orientations pour un refinancement des prêts au logement consentis par les systèmes financiers décentralisés dans l’UEMOA » et « évaluation des solutions de garantie financière des prêts à l’habitat consentis par les SFD ».

Des travaux assortis de partages d’expériences et de projets, ouverts par une intervention inaugurale relative à « l’impact des politiques de promotion de l’habitat sur la croissance économique ».

Ainsi, selon l’économiste en chef région Afrique de la Banque Mondiale, M. Albert Zeufack, soutenir les politiques de logement relève tout simplement du bon sens économique. Il n’y a pas de pays qui envisage l’émergence sans financer l’habitat, un pilier indispensable à l’atteinte des objectifs de Développement Durable (ODD). En effet, le financement de l’habitat, de l’avis de M. Zeufack, a un impact sur l’emploi, la productivité et sur la capacité des populations à avoir accès à un logement décent. Pour déterminer les décideurs des pays membres de l’UEMOA à financer l’habitat, M. Zeufack a indiqué que le logement est au cœur de la transformation structurelle. Financer le logement fait accroître les taxes sur les ménages et contribue au développement du secteur financier dans un pays. Le logement fait partie du contrat social, dans le sens où l’Etat s’engage à faire sa part, a expliqué l’économiste en chef de la BM.

En ouvrant les travaux, la ministre de la ville, de l’Urbanisme, de l’Habitat et de la Salubrité publique, Mme Koko Ayeva, a rappelé que depuis quelques années, le Togo met en œuvre diverses actions pour relever le défi de l’habitat. En effet, en dehors de l’adoption des textes réglementaires, dont le Code foncier et domanial, des initiatives d’habitat planifié sont encouragées et parfois conduites par l’Etat. Il s’agit du projet pilote de construction de logements à coût abordable dénommé « Projet cité Mokpkpo » à Adidogomé, des projets privés comme cité des Anges à Lomé, Wellcity dans la périphérie Nord de Lomé et le projet Résidence Renaissance de la CNSS. De l’avis de la ministre, cette conférence vient à point nommé, au moment où le monde s’apprête à célébrer, le 7 octobre prochain, la Journée internationale de l’habitat.Une occasion pour réfléchir sur les établissements humains et le droit fondamental de tous à un logement décent. L’enjeu, selon Mme Ayeva, est très important et les initiatives concourant à la résorption du déficit de logements se doivent d’être soutenues. C’est ce qui traduit le soutien du Togo à la CRRH-UEMOA par la signature d’un accord de siège en 2011. Les performances réalisées par cette Caisse sont encourageantes, a déclaré la ministre qui a réitéré la détermination du Togo à accompagner ses efforts de mobilisation de plus de ressources, en vue de répondre aux besoins de logements des populations. Elle a, par la même occasion, rassuré la CRRH-UEMOA sur la difficulté d’obtention du titre foncier, principal obstacle que rencontre cette institution dans la conduite de ses activités, ainsi que sur celle relative à la prise d’hypothèque dans de nombreux pays. « Des avancées sont enregistrées dans le processus et mes collègues ici présents confirment cet engagement et leur disponibilité à poursuivre les réformes entreprises dans leurs pays respectifs », a ajouté la ministre en charge de l’Habitat.

Blandine TAGBA-ABAKI

 

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