Un forum des décideurs de haut niveau sur le secteur de l’énergie en Afrique se tient, depuis le 15 octobre 2024, à l’hôtel 2 Février à Lomé. La rencontre, une initiative de la Commission Africaine de l’Energie (AFREC) de l’Union Africaine, vise à renforcer la collaboration stratégique, la synergie et la coopération entre les secteurs clés de l’énergie à travers le continent. Elle sert de mécanisme profitable pour faciliter le dialogue, aligner les priorités et favoriser une collaboration efficace entre les Etats membres.
La Commission Africaine de l’Energie (AFREC) a initié un forum de décideurs de haut niveau sur l’énergie en Afrique, une rencontre annuelle dont la première édition se tient, depuis hier à Lomé. Deux jours de travaux vont permettre de présenter les différents programmes de l’AFREC et de recueillir les retours, pour améliorer la collaboration. Il est question aussi de souligner l’importance d’une action concertée entre les Etats membres, tout en permettant aux décideurs d’apprécier les progrès réalisés dans le domaine énergétique en Afrique et surtout de recentrer les efforts pour relever les différents défis. Pour atteindre ces objectifs, plusieurs thématiques sont au menu de cette rencontre telles que : « Aperçu de l’évolution et des priorités stratégiques », « Programme de renforcement des capacités de l’AFREC », « Programme de transition énergétique et de cuisson propre », « Aperçu du programme pétrole et gaz », « Amélioration de l’information et des statistiques énergétiques », « aperçu du programme d’efficacité énergétiques », etc.
Les participants invité à l’importance d’une action concertée pour surmonter les défis en énergie de l’Afrique.
En ouvrant les travaux, le ministre délégué auprès du ministre des Mines et des Ressources énergétiques, M. Paul Mawussi Kakatsi, a relevé que l’un des défis majeurs du secteur énergétique en Afrique est l’insuffisance de données énergétiques fiables. L’ampleur et l’importance des questions énergétiques, en corrélation avec les questions environnementale et climatique, a-t-il dit, doivent dépasser les cadres nationaux, pour être abordées dans un système d’échanges transnational. Ceci, afin d’assurer une distribution géospatiale équitable des énergies sur le continent, tout en préservant son équilibre environnemental et climatique. Et c’est le but visé par la création de l’AFREC qui, dans sa mission de collecte, d’élaboration, d’analyse et de mise à disposition des données énergétiques, joue le rôle majeur d’incitation, d’orientation et de veille dans les stratégies et les politiques énergétiques et environnementales en Afrique. Aujourd’hui, plus que jamais, a-t-il souligné, l’efficacité des stratégies et des politiques énergétiques dépend de la quantité et de la fiabilité des données sur la production, la consommation des populations en énergie. « En tant que décideurs, nous devons avoir accès à des informations précises, pour anticiper les défis, optimiser nos systèmes, et surtout, mieux intégrer les énergies renouvelables dans nos réseaux électriques. Ainsi, nous pourrons renforcer la résilience de nos systèmes énergétiques face aux crises, améliorer l’accès à l’énergie pour nos populations, et assurer une transition juste et équitable vers les sources d’énergie plus durables », a-t-il dit. Il a saisi l’occasion pour présenter les avancées du Togo dans le secteur de l’énergie, sous le leadership du chef de l’Etat. Il a fait cas des projets solaires de Blitta (70 MWc en service depuis 2021 et en phase d’extension à 100 MWc fin 2025) ; du projet CIZO visant le déploiement des kits solaires ; du Fonds TINGA dédié à la facilitation à l’accès à l’énergie par connexion au réseau avec un faible montant, etc. « Grâce à cette politique, le taux d’accès à l’électricité avoisine les 70% à fin août 2024 et la part du renouvelable dans le mix énergétique est de 38% des capacités de production propre du pays. Le pays est, aujourd’hui, positionné parmi les leaders en Afrique de l’Ouest dans la transition énergétique », a-t-il souligné.
Le directeur exécutif de l’AFREC, M. Rashid Ali Abdallah, a confié qu’il ne fait aucun doute que l’énergie joue un rôle significatif dans le développement économique. Cependant, l’accès à l’énergie reste un défi sur le continent et pour y répondre, il ne suffit pas seulement d’alimenter les foyers, mais aussi de favoriser un développement durable, d’améliorer la qualité de vie et de promouvoir la croissance économique sur tout le continent. « L’Afrique est déterminée à servir ses Etats membres, en offrant des solutions adaptées basées sur des statistiques et des données continentales fiables. Nous espérons donc que nous allons utiliser ces deux jours pour intensifier notre collaboration, ce qui améliorera, non seulement, la qualité du travail fourni à nos Etats membres, mais garantira également que les politiques appropriées soient développées pour le continent », a-t-il dit.
Mélissa BATABA
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