Autonomisation des Femmes

Un forum parlementaire à Lomé  pour une meilleure autonomisation des femmes dans le secteur agricole rural et familial

Ouverture du forum par Mme Tségan.
Un forum parlementaire à Lomé  pour une meilleure autonomisation des femmes dans le secteur agricole rural et familial

La présidente de l’Assemblée nationale, Mme Yawa Djigbodi Tségan, a ouvert, ce jeudi 21 janvier,  à Lomé, les travaux d’un forum parlementaire sur le thème : « Genre et investissements dans l’agriculture et la sécurité alimentaire pour relever le défi faim zéro au Togo ». Cette rencontre de haut niveau vise l’amélioration du cadre réglementaire et des outils législatifs pour la prise en compte du genre et une meilleure autonomisation des femmes dans le secteur agricole rural et familial. Ceci, dans le but d’accélérer les progrès vers les objectifs de la faim zéro et du développement durable. L’atelier est organisé dans le cadre des activités du Réseau des parlementaires de la CEDEAO, soutenu par l’Organisation des Nations Unies pour l’Alimentation et l’Agriculture (FAO) et bien d’autres partenaires.

Selon le rapport sur l’état de la sécurité alimentaire et de la nutrition dans le monde, les femmes, au niveau mondial, représentent près de la moitié des agriculteurs et sont parmi les plus pauvres et les plus démunies dans les zones rurales, malgré le rôle clé qu’elles jouent dans les systèmes alimentaires. Elles constituent environ 46% de la main d’œuvre agricole au niveau mondial et 50% sont employées dans l’agriculture dans les pays de la CEDEAO.  Pour combler ces disparités, le Réseau des parlementaires de la CEDEAO sur l’égalité de genre et les investissements dans l’agriculture et la sécurité alimentaire s’est engagé à fournir une plateforme permanente pour le dialogue multi-acteurs sur l’égalité de genre dans l’agriculture. Ceci afin de promouvoir des politiques et législations efficaces sur cette problématique. C’est dans cet esprit que se tient à Lomé le forum de haut niveau sur la sécurité alimentaire et la nutrition, destiné essentiellement au renforcement des capacités des parlementaires et acteurs concernés. Un cadre pour partager avec les parlementaires et acteurs les orientations du réseau et pour recueillir les recommandations opérationnelles visant à garantir la sécurité et la souveraineté alimentaire dans l’espace CEDEAO.

Contribuer à l’égalité hommes et femmes pour accélérer les progrès vers la faim zéro

Pendant deux  jours, ils vont suivre des communications relatives au genre et droits fonciers afin d’accroître leurs connaissances sur les outils nécessaires pour s’engager dans l’élaboration des législations et des politiques. Ces outils contribueront à l’égalité des hommes et femmes dans le secteur agricole afin d’accélérer les progrès vers les objectifs de la faim zéro et du développement durable.

En ouvrant les travaux, la présidente de l’Assemblée nationale, Mme Yawa Djigbodi Tségan, s’est réjouie de la tenue de ce forum qui cadre parfaitement avec la vision du Président de la République, visant le renforcement de la résilience des populations rurales pour assurer la sécurité alimentaire. Elle a indiqué que le Togo a su rendre à l’agriculture sa place et son rang dans l’économie pour en faire l’un des axes stratégiques du Plan National de Développement (PND 2018-2022), à travers des pôles de transformations. A ce titre, elle a rappelé les différentes actions menées et en cours de réalisation par les plus hautes autorités du pays pour parvenir à la faim zéro et donner plus de chance aux femmes de mettre en valeur leur  potentiel dans le secteur agricole. Ces initiatives portent,  notamment, sur l’adoption de la loi portant code foncier et domanial  en juin 2018. Cet outil juridique apporte une réponse globale à l’accès limité des femmes aux principaux facteurs de production agricole, notamment, la terre et les crédits. Mme Yawa Djigbodi Tségan a aussi fait cas du projet de loi relatif à l’alimentation scolaire, adopté en juin dernier pour encourager la présence des femmes dans la chaîne de valeur alimentaire. Ce projet vise à inciter les agricultrices à mettre  à la disposition des « mamans cantines » des produits locaux transformés sur place. A cela s’ajoutent des lois en faveur de l’équité et légalité de genre à l’instar du code des personnes et de la famille, voté en 2014. Tout en reconnaissant que des défis restent encore à relever, elle a souligné que son institution veillera davantage à l’élimination de barrières spécifiques liées au genre dans l’agriculture. « Il s’agit d’un impératif pour l’atteinte des Objectifs e Développement Durable et l’effectivité des droits économiques, sociaux  et culturels », a-t-elle fait remarquer.

Des mesures prises pour pallier l’insuffisance du genre dans le secteur agricole

De son côté, le ministre de l’Agriculture et du développement rural, M. Antoine Lékpa Gbégbéni, a confié que suite aux insuffisances de prise en compte du genre dans le secteur agricole, le Togo a pris d’importantes mesures pour son intégration effective et durable. Ces mesures, a-t-il signifié, sont en cohérence avec la feuille de route gouvernementale, dont la vision stratégique est de faire de l’agriculture togolaise un secteur productif, à haute valeur ajoutée, moteur de valeur économique pour les agriculteurs et de croissance du pays. Selon lui, un accent particulier est mis sur l’accès des femmes à la terre et au crédit tout en œuvrant pour la promotion de l’entrepreneuriat des femmes, avec la facilitation du Mécanisme Incitatif de Financement Agricole fondé sur le partage des risques (MIFA). Il renouvelé la disponibilité de son ministère à contribuer à la  mise en œuvre des recommandations ou résolutions qui seront issues des travaux.

Dans son intervention, le coordonnateur du Système des Nations Unies au Togo, M. Damien Mama, a rappelé les données récentes qui font état de 250 millions de personnes sous-alimentées en Afrique, soit 19, 1% de sa population. Ce taux, a-t-il indiqué, est plus de deux fois supérieure à ceux de l’Asie (8,3%) et de l’Amérique latine et des Caraïbes (7,4%). A son avis, si la tendance actuelle se poursuit, il est estimé que l’Afrique abritera plus de la moitié des personnes souffrant de manière chronique de la faim dans le monde en 2030. Et si rien n’est fait, la pandémie de la Covid-19 pourrait entrainer une dégradation nutritionnelle au Togo, en particulier chez les enfants, les femmes enceintes et allaitantes. Selon lui, renforcer le rôle des femmes dans la sécurité alimentaire et l’agriculture, en initiant des politiques en termes d’accès aux moyens de productions, aux financements et également aux droits de propriétés, permettra de valoriser leur participation et d’atteindre la faim zéro au Togo d’ici 2030.

Patouani BATCHAMLA

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