Une convention cadre, en vue de la valorisation des résultats de la recherche, de l’innovation et de l’invention, a été signée, le 7 février 2023, à l’hôtel Sarakawa, entre les ministères en charge de l’Enseignement supérieur et de la Recherche, de l’Enseignement technique et de l’Artisanat et la Chambre de Commerce et d’Industrie du Togo (CCIT). Cet accord s’inscrit dans le cadre de la mise en œuvre du projet « Valorisation des résultats de la recherche et de l’innovation en Afrique de l’Ouest » (VaRRIWA) qui vise à faire le lien entre le monde universitaire, les secteurs public et privé et la société civile, à le renforcer, afin que les résultats de la recherche et de l’innovation soient facilement accessibles et efficacement diffusés, exploités et utilisés.
Le Togo dispose de multiples structures de recherche et d’innovation qui mobilisent des jeunes apprenants, artisans et autres inventeurs qui produisent des œuvres, mais sans aucun impact dans la vie des intéressés, et encore moins de la communauté. Ceci, par défaut de valorisation, d’implémentation des résultats et diverses inventions ou innovations, mais aussi, par manque de ressources financières, de structures d’accompagnement et de financement. Des manquements que la convention signée, hier, entre les ministères en charge de l’Enseignement supérieur et de la Recherche, de l’Enseignement technique et de l’Artisanat et la Chambre de Commerce et d’Industrie du Togo (CCIT) entend corriger, à travers un nouveau cadre de partenariat public-privé. Cette convention a pour objectif d’instaurer les conditions générales d’une coopération scientifique, pédagogique et technique entre les milieux scolaire, professionnel, universitaire et le secteur privé, pour asseoir et développer une veille stratégique par l’identification des opportunités d’investissements à valeur ajoutée, aussi bien pour toutes les parties prenantes que pour l’ensemble de la communauté.
Par cette signature, les parties s’engagent à identifier les moyens propres directs ou indirects à consacrer à la réalisation des objectifs de la présente convention, qu’ils soient financier, humain et/ou technique et à recourir aux partenaires techniques et financiers ou tout autre acteur du secteur privé, pour le financement de toute action en relation avec la présente convention-cadre. Les signataires entendent sensibiliser et mobiliser le secteur privé et les partenaires techniques et financiers autour de la valorisation, l’implémentation et la concrétisation des résultats de recherche en produits marchands utiles aux auteurs et à la société, de même qu’à identifier des potentiels investisseurs et les partenaires techniques et financiers capables d’investir dans la création d’entreprises, la concrétisation en produits marchands des résultats pertinents de recherche, à travers un modèle économique gagnant-gagnant.
Les parties signataires s’engagent également à identifier et accompagner des jeunes talents des établissements, centres et écoles de formation technique et professionnelle, centres de recherche universitaires et non universitaires dans la concrétisation de leurs résultats de recherche, innovation et inventions en produits marchands et à promouvoir l’insertion professionnelle des jeunes chercheurs, innovateurs et inventeurs talentueux. Ceci, dans les sociétés ou centres d’excellence et de recherches, au plan national et international, à travers des bourses d’excellence.
Casser le cercle vicieux pour rentrer dans le cercle vertueux
Elles promettent d’assurer l’accompagnement en matière de protection de la propriété industrielle et technologique (brevetage, enregistrement de marques, de dessins et modèles industriels, de noms commerciaux, etc.), d’œuvrer à la mise en place d’une agence nationale de valorisation des résultats de la recherche et de l’innovation et de réaliser toutes autres actions en lien avec l’objectif de la présente convention-cadre. Cet accord devra permettre aux parties et partenaires, chacun en ce qui le concerne, de diversifier davantage ses offres. Pour les ministères partenaires, c’est l’occasion d’approfondir les stratégies novatrices, en termes de formation, en tenant compte des besoins du secteur privé et en mettant plus l’accent sur des thématiques en lien avec l’innovation et la création. Pour sa part, la CCIT se fera le devoir de favoriser les connexions nécessaires, pour accompagner le processus de recherche devant aboutir aux résultats ou à la solution attendue.
Les ministres Dodji Kokoroko des Enseignements primaire, secondaire, technique et de l’Artisanat et Ihou Watéba de l’Enseignement supérieur et de la Recherche se sont réjouis de cette belle aventure avec la CCIT, qui leur offre l’opportunité de travailler avec les entreprises pour créer un cadre de formation et de débouchés pour les étudiants. Ils ont souhaité que par ce partenariat, la recherche et l’innovation soient mieux financées, afin que le Togo réponde un jour au rendez-vous de l’histoire et s’inscrive valablement dans le concert des nations.
Pour la présidente de la CCIT, Mme Nathalie Bitho, l’intérêt de cet acte est de parvenir à transformer ce qui est en train d’être fait, artisanalement, en produits marchands. « Nous disons à nos hommes d’entreprises de ne pas croire que le développement viendra uniquement de l’importation. Si nous ne transformons pas, nous aurons du mal à nous développer. Il faut qu’on casse, aujourd’hui, ce cercle vicieux, pour rentrer dans le cercle vertueux, permettant à nos jeunes d’être financés et encouragés à transformer en produits marchands ce qu’ils sont en train de faire dans leurs coins. Ceci va motiver d’autres jeunes à faire plus et davantage », a-t-elle souligné.
Faustin LAGBAI
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