Santé / Société

Promotion de la médecine traditionnelle : Des acteurs ouest africains définissent un cadre d’entente à Lomé

Officiels et participants à la rencontre.
Promotion de la médecine traditionnelle : Des acteurs ouest africains définissent un cadre d’entente à Lomé

Le troisième Séminaire Interdisciplinaire de Recherche Appliquée en Afrique (SIRAS 3) a réuni,  au Centre Omni thérapeutique Africain (COA) de Zanguéra, dans la commune d’Agoè-Nyivé 5, des acteurs de développement de la médecine traditionnelle. Cette session des chercheurs venus du Bénin, Burkina Faso, Ghana, d’Allemagne et du Togo, vise à définir un cadre d’entente pour la mise en évidence scientifique et clinique et pour le développement et l’évaluation de la médecine traditionnelle en Afrique. Elle a été lancée par Pr Komlan Batawila, premier vice-président de l’Université de Lomé (UL), en présence du Pr Edmond Ekue Créppy, directeur général du COA.

Le Centre Omni thérapeutique Africain (COA) a organisé  à son siège à Zanguéra, à l’intention des promoteurs de la Médecine Traditionnelle (MT) de la sous-région ouest-africaine et d’Europe, la troisième édition de son Séminaire Interdisciplinaire de Recherche Appliquée en Santé (SIRAS 3) annuel. Les participants ont échangé autour du thème : « Recherche et développement en médecine traditionnelle face à l’évidence scientifique et clinique », afin d’harmoniser leurs points de vue dans les pratiques et les médicaments de la MT. Ils ont eu des discussions leur permettant d’explorer les défis liés à la recherche et au développement en science de la santé post Covid-19 et, en particulier en MT. Les séminaristes ont aussi échangé, dans le but d’harmoniser la compréhension de la santé et de la MT entre les institutions partenaires. Les débats ont porté également sur le renforcement du partenariat entre les institutions engagées dans la recherche et le développement de la médecine. Ceci, en vue de trouver un terrain d’entente pour la promotion de l’évidence scientifique et clinique dans le domaine.

Selon le directeur général du COA, Pr Edmond Ekue Créppy, les pratiques et les médicaments de la MT varient considérablement d’une région à l’autre, car elles sont influencées par des facteurs socio-culturels, historiques, environnementaux, politiques et économiques. Diverses pratiques de la MT ont été développées dans différents pays, sans qu’il y ait un développement parallèle de normes internationales et de méthodes appropriées pour les évaluer. A cet effet, il a expliqué que certains chercheurs, avant de prendre la décision clinique pouvant permettre d’offrir un meilleur soin de santé aux patients, proposent de fonder la pratique médicale sur des preuves scientifiques. « De nos jours, la pratique basée sur la preuve est devenue la référence acceptée pour l’excellence des soins de santé. Bien que le système soit apparu dans le domaine des sciences biomédicales, l’Evidence Based Pratice (EBP) est devenu normatif dans toutes les modalités de soins de santé, y compris la MT », a-t-il expliqué. Pr Créppy a aussi fait savoir que les praticiens de la MT prétendent que l’innocuité et l’efficacité des pratiques et remèdes traditionnels sont garanties par de longues années d’utilisation. Cependant, il a souligné que la recherche scientifique est nécessaire, pour fournir des preuves supplémentaires, afin de répondre aux critères nécessaires, pour soutenir leur utilisation dans le monde entier.

Dans son allocution de circonstance, le premier vice-président de l’Université de Lomé (UL), Pr Komlan Batawila, a félicité les organisateurs pour l’initiative et leur engagement qui, selon lui, appuient les efforts des pouvoirs publics dans la promotion de la santé et du mieux-être au Togo. Il a expliqué que les médecines traditionnelle et conventionnelle jouent le même rôle, celui d’œuvrer de concert pour sauver des vies. Pour lui, il n’est plus question d’engager un conflit de leadership entre les deux médecines, mais il s’agit plutôt, de collaborer dans un esprit de partage d’expériences et de complémentarité. Car l’une comme l’autre, continue de faire ses preuves et a sa place dans la lutte en faveur des populations.

Cyril EKPAWOU

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