Développement à la base

Plusieurs pays partagent à Lomé leurs expériences de gestion et d’élaboration des politiques publiques pour les communautés à la base

Pour Mme Tomégah-Dogbé, le développement à la base fait appelle à la responsabilité et à l'autonomie.
Plusieurs pays partagent à Lomé leurs expériences de gestion et d’élaboration des politiques publiques pour les communautés à la base

Une conférence internationale sur le développement à la base se tient, ce 29 juillet 2021, à Lomé, sous le haut parrainage du président de la République Faure Essozimna Gnassingbé. C’est le Premier ministre Mme Victoire Tomégah-Dogbé qui a ouvert les travaux de cette rencontre de haut niveau qui se déroule en présentiel et par visioconférence sous le thème : « Les politiques publiques de développement pour les communautés de base : stratégie, approches novatrices et résilience ». L’évènement réunit d’éminentes personnalités et autres acteurs de développement de la sous-région et d’ailleurs. Il s’agit de partager leurs différentes expériences de gestion et d’élaboration des politiques publiques pour les communautés à la base et leurs expériences par rapport aux impacts de la pandémie de la COVID-19, en matière de résilience à la pauvreté et à l’emploi pour les couches vulnérables.

Organisée par le gouvernement togolais en collaboration avec l’Organisation de Développement et de Coopération Economique (OCDE), la conférence internationale sur le développement à la base, première du genre en Afrique, se tient à Lomé, à un moment où le tissu social se trouve être fragilisé par la pandémie de la Covid-19. En plus de la crise sanitaire, la montée de l’extrémisme violent, la crise alimentaire et le dérèglement climatique sont des phénomènes qui mettent à rude épreuve les économies des pays et la résilience des populations. Face à cette situation, il s’avère plus que nécessaire d’identifier, de rechercher et de trouver de meilleures pratiques qui mettent l’homme au centre des actions de développement et des stratégies permettant aux communautés locales de faire face aux chocs exogènes. La rencontre de Lomé est donc utile pour permettre aux pays et partenaires de partager leurs expériences sur les réponses innovantes développées en termes de politiques, programmes et instruments mis en œuvre et de réfléchir sur les perspectives, en vue d’une meilleure intégration et inclusion des besoins des communautés dans les politiques publiques. A cet effet, deux thématiques relatives aux « expériences croisées des politiques de développement à la base : quelle vision, quelles stratégies et quels plans de mise en œuvre » et « les communautés de base face à la Covid-19 : innovations et résilience dans les approches des pays, leçons apprises et perspectives », seront développées au cours des différents panels.

D’éminentes personnalités ont pris part à la conférence.

Le développement à la base fait appel à la responsabilité et à l’autonomie

A l’ouverture des assises, le Premier ministre, Mme Victoire Tomégah-Dogbé,  a rappelé l’urgence de renforcer les activités qui prônent l’inclusion telles que soulignées par le Chef de l’Etat dans sa vision et dans son Action. Selon elle, le Togo a fait le choix innovant d’une politique de développement à la base qui est participative et inclusive depuis 2008. « L’inclusion recherchée est en triple dimension. Elle est sociale, économique et financière. Cette inclusion permet de renforcer la résilience des communautés face aux chocs exogènes, de faciliter leur accès aux services sociaux de base et de renforcer l’autonomisation financière des femmes. L’objectif étant d’étudier la faisabilité, en permettant au grand nombre des Togolais et Togolaises de s’insérer dans le tissu économique social de notre pays », a confié Mme Tomégah-Dogbé. Pour elle, le développement à la base fait appel à la responsabilité et à l’autonomie. Pour y arriver, le gouvernement togolais met l’accent sur l’inclusion sociale, afin de procéder à la transformation de son économie, en passant par l’agriculture, l’industrie et l’agro-business. Elle a insisté sur la responsabilité des communautés dans la prise en charge de leur développement qui, à travers leurs diverses actions, contribuent à la réduction de la pauvreté. Chaque individu, a souligné le Premier ministre, doit se battre pour son bien-être. Mme Dogbé a rappelé les réformes importantes adoptées aux lendemains de la crise politique et qui ont permis de mettre en place un ensemble de mécanismes et d’opportunités visant à permettre aux populations à la base de prendre leur place centrale dans le développement. Pour ne laisser personne pour compte, le ministère du développement à la base a été créé avec pour objectif de mobiliser les communautés, en leur permettant de participer au développement et d’avoir accès au minimum vital commun. Ce qui devrait avoir un impact rapide sur le quotidien des Togolais. Grâce à ces mécanismes, les programmes et projets développés en faveur des femmes, des jeunes en milieu urbain et périurbain, ont produit des résultats encourageants, avec une incidence sur la pauvreté, en baisse constante depuis près de 15ans. Des populations en zone rurale ont, désormais, accès à l’eau potable et à l’énergie. Elle a rendu  hommage à toutes ces femmes et jeunes qui, de par leurs engagements et actions, ont réussi à sortir de la pauvreté et à devenir des personnes ressources et cadres dans le pays.

Le directeur du centre de développement de l’OCDE M. Mario Pezzini et le ministre de la Communication des médias du Togo lors du panel inaugural

Face aux défis de l’heure, il n’est plus besoin d’agir en vase clos

De son côté, le président du Conseil d’Administration de l’OCDE, intervenant en ligne, a salué la tenue de cette conférence et rappelé que face aux nouvelles exigences et défis de l’heure, il n’est plus nécessaire d’agir en vase clos, mais les expériences devront être partagées. Les pays doivent se mettre ensemble pour interagir et développer des programmes qui profitent mieux aux populations. Il a relevé les inégalités et les écarts sociaux qui existent encore dans les pays africains, dont la plupart vivent encore en zone rurale et exhorté les autorités locales à jouer leur rôle, en finançant des politiques pour le développement des communautés. Il a renouvelé la disponibilité de son centre à toujours coopérer avec les pays africains.

Pour sa part, la ministre de Développement à la Base, de la Jeunesse et de l’Emploi des jeunes, Mme Myriam Dossou-d’Almeida, a témoigné sa reconnaissance à l’OCDE pour son implication dans l’organisation de cet évènement qui sert de point de départ pour une réorganisation des politiques publiques.

Patouani BATCHAMLA

 

 

 

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