Points focaux des Etats de la CEDEAO et partenaires des organismes internationaux impliqués dans la problématique du nucléaire échangent, depuis le 21 aout 2023, à Lomé, sur les moyens d’améliorer la mise en œuvre des activités de sécurité nucléaire dans le cadre du Plan Intégré d’Appui à la Sécurité Nucléaire (INSSP). Co-organisé par l’Agence Internationale de l’Energie Atomique (AIEA) et le comité interministériel chargé des travaux préparatoires pour la mise en place d’une autorité nationale de sûreté et de sécurité nucléaire, cet atelier veut identifier les mécanismes de coopération régionale à explorer, en vue de soutenir la mise en œuvre du Plan.
Pendant quatre jours, les participants à l’atelier vont échanger sur les bonnes pratiques portant sur les défis et opportunités liés à la mise en œuvre du Plan Intégré d’Appui à la Sécurité Nucléaire (INSSP). Les discussions vont également tourner autour des activités tenant au cadre réglementaire et législatif, des actes criminels et non autorisés impliquant les matières hors contrôle réglementaire. Au cours des travaux, les débats auront aussi trait aux possibilités de développer, de renforcer et de maintenir le régime de sécurité nucléaire dans l’espace CEDEAO. De façon concrète, des études de cas seront présentées, suivies d’exercices et de discussions basés sur des scénarios et des partages d’expériences liées à la mise en œuvre de l’INSSP. Ceci, en dehors des échanges de groupes qui visent à favoriser l’interaction entre les participants et à explorer des stratégies régionales potentielles ou les plans d’actions.
« Nous sommes heureux d’être associés à cette activité meublée d’échanges d’expériences, car notre bureau travaille pour promouvoir l’universalisation et la mise en œuvre effective d’un nombre d’instruments juridiques internationaux contre le terrorisme, y compris, dans le domaine de la sécurité nucléaire. Il y a toujours un risque de trouver des matières radioactives ou nucléaires. Souvent aussi, des installations associées tombent dans de mauvaises mains et peuvent être utilisées à de fins terroristes et criminels, d’où l’importance d’établir des cadres juridiques solides et durables pour prévenir et réprimer l’utilisation de ces matières et installations à des fins criminelles. A cet égard, nous croyons que la coopération internationale est très importante et essentielle pour améliorer la sécurité nucléaire au niveau national, régional et international », a confié Mme Francesca Andrian, chargée de programme à l’office des Nations unies contre la drogue et le crime.
Le Togo a adhéré à l’AIEA et honore les engagements liés à cette adhésion
Pour M. Tchaou Mazamaesso, point focal de l’AIEA au Togo, l’Agence a développé, depuis des années, un plan dénommé Plan INSSP qu’elle propose aux différents Etats pour les aider à avoir un cadre systématique et global, prenant en compte tous les aspects, afin d’aboutir à un niveau de sécurité renforcé. « Dans ce plan, les pays font le point de leur situation, ensuite identifient les niveaux de déficience qu’il va falloir renforcer. Ce plan permet également d’identifier les besoins et les partenaires éventuels intéressés par la question et pouvant apporter leur contribution, afin d’assurer aux populations un niveau de sécurité très élevé. Aujourd’hui, l’usage des sources radioactives et autres matières nucléaires est courant. On a l’application médicale pour le traitement des cancers, dans le milieu industriel pour l’automatisation des processus pour le contrôle qualité, dans l’hydrologie pour la recherche sous-marine, etc. », a-t-il indiqué. Ajoutant qu’en matière nucléaire, il y a deux aspects pour protéger les hommes : la sûreté qui est l’ensemble des mesures visant à protéger la population et l’environnement contre les effets nuisibles liés à l’usage autorisé, et la sécurité qui est l’ensemble des mesures relatives à la protection des matières nucléaires et autres sources radioactives et stockage, en cours d’utilisation ou lors du transport contre des actes malveillants (vol, sabotage, enlèvement non autorisé, transfert illégal) visant à garantir l’absence de conséquence inacceptable pour les populations et l’environnement.
En ouvrant les travaux, M. Wotobé Kokou, secrétaire général du ministère en charge de la Santé, a rappelé que le Togo, à l’image de la majorité des pays de la CEDEAO, a élaboré son INSSP, depuis 2014, révisé en 2020. Il a fait savoir par ailleurs que, l’Etat togolais a adhéré à l’AIEA et honore les engagements liés à cette adhésion, notamment, celui d’œuvrer à la création d’un monde sans armes nucléaires et à la promotion de la paix et de la sécurité.
Yankolina M. TINGAENA
RSS