Culture / Développement

Patrimoine Culturel immatériel : Le projet de sauvegarde des danses traditionnelles lancé à Lomé

Patrimoine Culturel immatériel : Le projet de sauvegarde des danses traditionnelles lancé à Lomé

Le projet de sauvegarde des danses traditionnelles lancé Une cérémonie officielle de lancement des activités du projet «Identifi cation, renforcement des capacités, sauvegarde et promotion des danses traditionnelles du Togo comme vecteur de développement culturel durable» s’est déroulée, vendredi à Lomé. Lancé par le ministre de la Culture et du Tourisme, Kossi Gbenyo Lamadokou, ce projet, financé par l’UNESCO et le Togo, veut aider et encourager les communautés à sauvegarder et promouvoir les danses endogènes dont certaines, non des moindres, sont actuellement menacées de disparition.

L’inventaire général du patrimoine culturel immatériel, réalisé en 2011 au Togo, a révélé la disparition rampante d’éléments liés aux danses togolaises. Pour preuve, lors du premier inventaire en 1982, 132 danses et pratiques associées furent dénombrées sur l’ensemble du territoire national. En 2011, les enquêteurs n’en ont recensé que 75. De ce travail, l’on retient également que d’importants éléments et savoir-faire ne sont pas suffisamment documentés. Ce qui nécessite un travail plus approfondi, afin de mettre en place des stratégies et actions de sauvegarde et de promotion à long terme de ce riche patri[1]moine, dont certains éléments sont en danger d’extinction.

C’est dans cet effort de recherche de solutions qu’est né le projet : « Identifi cation, renforcement des capacités, sauvegarde et promotion des danses traditionnelles du Togo comme vecteur de développement culturel durable ». Projet lancé, vendredi dernier, par le ministre de la Culture et du Tourisme, Kossi Gbenyo Lamadokou, en présence de partenaires et acteurs du monde culturel. Porté par l’Association Culture-Développement (CULT-DEV), ce projet vise, à titre principal, à identifier, sauvegarder, valoriser et promouvoir les danses traditionnelles dans les différentes communautés. Il sera piloté par l’association CULT-DEV qui aura à inventorier les danses, en mettant un accent particulier sur celles menacées de disparition et celles qui subissent une fusion ou une mutation profonde. Il s’agira aussi de les classer par catégorie, de décrire leurs techniques d’exécution, la musique, les rythmes, les contextes, les tenues de danses et les normes qui s’y rapportent, puis de faire ressortir leur rôle social, spirituel, symbolique et séculier au sein des différentes communautés.

Justifiant la valeur inestimable des danses dans le vécu quotidien des hommes, le secrétaire général de CULT-DEV, Koami Kokou Denakpo, a dit qu’en dehors de leur côté festif, les danses rythment la vie quotidienne des communautés, notamment lors d’événements heureux ou malheureux. Elles véhiculent, en outre, des messages et sont reconnues pour leur effet thérapeutique. Pour lui, si rien n’est fait pour les sauvegarder, ce pan du patrimoine chorégraphique va passer sous les éteignoirs et les générations actuelles et futures risquent de payer fort pour aller les découvrir dans des musées étrangers. C’est pourquoi, selon lui, chaque année, le ministère en charge de la Culture organise le Festival national de Danses traditionnelles, pour encourager et promouvoir les danses endogènes. Car conclut-il, « faute d’initiation des jeunes à la pratique de la danse, les communautés ont du mal à transmettre les savoir-faire indispensables aux jeunes générations ».

Nous rapprocher les uns des autres

Pour sa mise en œuvre, une série de onze activités sont au programme. Il faut identifier les différentes parties prenantes du projet, dans le but d’informer et de sensibiliser les participants et de recueillir leurs attentes. Il y aura la formation de 39 enquêteurs, la collecte des données sur les danses et savoir-faire associés, le suivi-évaluation, sans oublier le traitement des données, l’initiation pratique des danses, la mise sur support des données, l’élaboration des répertoires et coffrets anthologiques régionaux.

Pour le ministre de la Culture et du Tourisme, Dr Kossi Gbenyo Lamadokou, ce projet revêt une importance capitale pour le Togo, car il s’inscrit dans une démarche de sauvegarde d’un pan identitaire fort de son patrimoine, celui des danses traditionnelles. « Nous convenons que ce projet est louable et est à encourager, puisqu’il constitue d’ailleurs la suite logique d’un autre projet mené à terme, en 2022, par notre ministère, qui a consisté à réaliser l’inventaire et proposer des mesures de sauvegarde et de valorisation des savoir-faire de la pratique des instruments de musique traditionnelle du Togo. Les résultats de ce projet, qui sont sur le site officiel de l’UNESCO et de celui de notre département ministériel, justifient aujourd’hui la nécessité de s’intéresser aux danses traditionnelles de notre terroir », a-t-il déclaré. Pour lui, le Togo a fait le choix de son histoire, celle du développement humain fondé sur la consolidation de notre identité culturelle, laquelle, loin de s’opposer à celle de l’autre, « nous rapproche dans un mouvement de dynamique sociale où l’Autre est Moi et Moi, je suis l’Autre ». « Nous avons besoin, plus que jamais, non seulement du patrimoine matériel, mais aussi, de celui immatériel qui, bien que fragile, est un facteur important du maintien de la diversité culturelle, face à la mondialisation croissante, aux multiples tentatives d’uniformisation des pensées et à la globalisation des tendances culturelles. Nous devons donc prendre garde, car certaines expressions culturelles tendent à disparaître à cause de l’exode rural, de l’intégrisme religieux et des menaces sécuritaires », a prévenu le ministre. Pour ce faire, il a exprimé sa gratitude à l’UNESCO pour son accompagnement dans l’œuvre culturelle, la rassurant de tout mettre en œuvre pour apporter tout le soutien au succès de ce projet, dont la pleine réalisation constitue un véritable héritage culturel authentique pour les générations à venir.

Tour à tour, le directeur général de l’IRES-RDEC, Kodjona Kadanga et le représentant de la SG de la commission nationale togolaise pour l’UNESCO, Dr Komlavi Doussimelé, se sont félicités de la naissance de ce bel outil d’expression de l’identité et de la vitalité de nos valeurs traditionnelles, ciment de la construction nationale et facteur de développement économique.

Zeus POUH-PEKA

 

 

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