Cybercriminalité

Onze présumés malfrats présentés par la Police nationale

Vue partielle des bandits
Onze présumés malfrats présentés par la Police nationale

  La police nationale a présenté, au cours d’un point de presse, vendredi 11 Août 2023, onze (11) individus interpelés pour deux faits distincts. La première personne, répondant au nom de Hounwanou Komi est un menuisier âgé de quarante-un (41) ans et demeurant au quartier Bè Marie-Reine à Lomé. Elle est accusée d’avoir administré des substances nuisibles à une femme, de viol de cette dernière, faits qui seraient à l’origine du décès de sa victime. De nationalité nigériane, les dix (10) autres individus seraient des cybercriminels contre qui une jeune femme a déposé une plainte de viol collectif.

Un point de presse a été animé par le commissaire Bitédéba Bakoma, dans les locaux de la Direction Centrale de la Police Judiciaire (DCPJ) le 11 Août 2023, à Lomé. De ce point de presse, il ressort que le dimanche 30 juillet 2023, aux environs de 7 h 30 mn, les services de sécurité ont été saisis de la découverte du corps sans vie d’une jeune femme d’une trentaine d’années, sur la voie publique, dans le quartier Aguia-Komé à Lomé. Les investigations menées ont permis de reconstituer la chronologie des événements ayant précédé le décès de la victime. Le 29 juillet 2023, aux environs de 21h, le nommé Hounwanou Komi, accompagné de son ami Antony (en fuite) s’est rendu au domicile d’un de leurs amis. Les deux l’ont retrouvé en compagnie de l’ex petite amie de ce dernier. Celle-ci se plaignait de douleurs à la poitrine du fait, d’un mauvais sort que lui aurait jeté un individu. Le nommé Komi Hounwanou a alors déclaré à la jeune dame qu’il connait un charlatan guérisseur qui pourrait la soigner. Aux environs de 22h Hounwanou Komi et Antony entreprennent de conduire la jeune dame chez le charlatan. Mais, de concert, ils décident d’abuser sexuellement d’elle, mettant en place un mode opératoire consistant à lui administrer des substances pour faciliter leur forfait. Pendant que le nommé Hounwanou conduisait la dame dans le quartier où   réside le charlatan, son complice allait à la recherche de la substance à administrer à la victime.  Suite à l’enquête, ils ont révélé qu’ils lui ont donné une liqueur à forte teneur dans laquelle ils ont dissout quatre comprimés de tramadol. Le guérisseur ayant refusé de les recevoir en raison de l’heure avancée, ils ont usé de subterfuges pour faire croire à la victime que le breuvage qu’ils avaient en leur possession (le mélange d’alcool et de tramadol) leur avait été remis par lui et qu’elle devait le boire en attendant le lever du jour, pour une auscultation plus approfondie. Ainsi convaincue, la victime a bu cette boisson et a très vite perdu ses moyens. Le nommé Antony s’est alors discrètement éclipsé, laissant le champ libre au sieur Hounwanou qui a conduit la jeune dame dans une baraque où il a abusé sexuellement d’elle. Renvoyés de la baraque par un couple voisin alerté par les plaintes de la jeune fille, le sieur Hounwanou et sa victime sont retournés au lever du jour chez le charlatan. Ce dernier a encore une fois refusé de les recevoir et voyant l’état de la jeune fille, leur a donné une somme de 500 francs, afin que tous deux puissent se transporter jusqu’à un centre de santé. La jeune dame rendra l’âme quelques instants plus tard sur le trottoir. Témoins de ces derniers instants, les passants ont immédiatement alerté la police et ont maintenu le sieur Hounwanou sur place jusqu’à l’arrivée des forces de l’ordre.

Sur instruction du parquet de Lomé, le corps a été déposé à la morgue en attendant des compléments d’investigations.

Plainte pour viol collectif

Le second groupe, serait un réseau de dix (10) individus, tous de nationalité nigériane. Il s’agit des nommés Kalu ChimaVictor, 21 ans, Chukwudi Kelvin, 27 ans, Evans Shoja, 30ans, Anoxie Chukwuemeka Victor, 19 ans, Prosper Ezumu, 33 ans, Godwin Nows , 20 ans, Peter Daniel, 16 ans, Onoh Chinezie, 19 ans, Justice David, 19 ans et Emmanuel Koku Ngbe, 20 ans.

La Police Nationale a reçu une plainte pour viol collectif déposée par une jeune dame. Selon sa déclaration, elle a été invitée par un individu à son domicile. Quand elle s’y est rendue, elle est sexuellement agressée par six (06) Individus. Informée des faits, la Police Nationale a organisé une descente aux fins d’interpellation des présumés violeurs. Sur place, au lieu des 06 suspects dénoncés, elle se retrouve en face de dix (10) individus en pleine activité cybercriminelle partageant visiblement le même dortoir. La perquisition des lieux permis la saisie de 07 ordinateurs portatifs, 14 téléphones portables et 03 routeurs.

Des réquisitions ont été adressées aux médecins spécialistes, afin d’établir ou non les faits de viol collectif rapportés par la victime. Les résultats de ces expertises médicales sont encore attendus.

D’ores et déjà, l’analyse numérique des supports saisis permet de savoir que ces individus se livrent à des activités de cyber escroquerie. Ils créent de faux profils sur Facebook, se font passer pour des dames de nationalité américaine de différentes professions et envoient à leurs proies de nombreuses photographies pour rendre vraisemblable les scenarios. Grâce à ces faux comptes, ils entretiennent des relations amoureuses en ligne avec des hommes de diverses nationalités. Une fois la confiance établie, ils montent des histoires et soutirent de fortes sommes d’argent à leurs victimes, leur faisant, tantôt, croire qu’ils sont militaires en danger de mort en Syrie, tantôt, qu’ils veulent investir dans l’immobilier. Dès que la victime se rend compte de la supercherie, ils rompent tout contact

Interrogés sur les éléments découverts dans leurs supports numériques, ils ont reconnu les faits et ont rajouté des détails sur le fonctionnement de leur organisation. Ils ont ainsi indiqué avoir été recrutés et invités par un dénommé Emeka, actuellement en fuite. Ce dernier, qui leur a fourni des ordinateurs et la connexion internet, a organisé la bande et supervisé leurs opérations. Il leur redistribue une partie de leur butin.

Le commissaire Bakoma a fait savoir que tous ces individus seront remis à la justice pour répondre de leurs actes. La Police nationale saisit cette occasion pour remercier, encore une fois, la population pour son habituelle coopération, gage d’une efficace coproduction de sécurité. Elle invite chacun à redoubler de vigilance et à ne pas hésiter à signaler tout comportement ou fait d’infraction.

 

                                                   Cyril EKPAWOU

 

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