Littérature Africaine

L’ouvrage « Sœurs consanguines » de Lucia Komiza dénonce

Dédicace de l'oeuvre par l'auteur Lucia Komiza.
L’ouvrage « Sœurs consanguines » de Lucia Komiza dénonce

La littérature togolaise s’est enrichie, d’un nouvel ouvrage, « Sœurs consanguines », qui porte la signature de Lucia Komiza. Dédicacé samedi 26 mars 2022, à Lomé, ce roman de 122 pages, saucissonné en six (6) chapitres, jette un regard malveillant sur l’un des maux qui minent les sociétés contemporaines, la polygamie, avec tout ce qu’elle charrie de dramatique sur la vie des enfants, mais aussi des femmes elles- mêmes.

Gestionnaire de ressources humaines et conseillère en entrepreneuriat, Lucia Komiza, a fait, samedi, sa brillante entrée dans le club des écrivains togolais avec son tout premier roman « Sœurs consanguines ». L’ouvrage raconte l’histoire de deux sœurs issues d’une même famille polygamique, mais de mères différentes.  Valéa, l’héroïne du roman, va être victime d’un étrange destin, puisqu’ à quelques jours de son départ aux États-Unis où elle devrait poursuivre ses études, elle voit ses documents de voyage détruits par sa sœur consanguine, Valentine et sa mère, mécontentes de ses succès. Ces deux filles vont, dès lors, se faire la guerre pendant longtemps, car Valéa va avoir accès au bonheur, mais l’autre connaîtra un statut indécis jusqu’à la fin de sa vie. L’histoire des « Sœurs consanguines », quoique fictive, ressemble parfaitement au vécu quotidien des hommes, surtout des enfants obligés de payer les dettes morales de leurs parents, parce qu’ils auront fait un mauvais choix.

Ce drame familial, qui peint d’une manière béante, les côtés sombres et nauséabonds de l’Homme (la jalousie, la convoitise, la haine de l’autre, la violence, pour rien du tout), invite chacun à plus de tolérance et au sens du partage.

Le bonheur est une décision

Inspirée par les faits de société, Lucia Komiza aborde le thème de la polygamie avec toutes les conséquences qu’elle provoque entre coépouses et enfants et entre les enfants eux-mêmes : la méchanceté, la rivalité, le mysticisme, etc. Le message phare, c’est que les enfants subissent les situations provoquées par les choix bons ou mauvais opérés par leurs parents. La leçon du roman, c’est que le bonheur est une décision, c’est un état d’esprit.

Selon le directeur des Éditions Awoudy, M. Mawuse Heka, « Sœurs consanguines » est le reflet de la société. « Il faut noter qu’il existe la polygamie sous la forme déguisée, mais personne n’ose en parler, surtout en littérature.  Ce qui est intéressant avec cet ouvrage, c’est qu’on voit des parents faire des erreurs et ce sont les enfants qui en pâtissent sur des générations. Le livre a mis l’accent sur cet aspect, c’est pourquoi nous l’avons édité ». De plus, poursuit-il, « les femmes creusent la psychologie des personnages, elles ont un regard plus large, plus pointu sur l’espèce humaine et Lucia Komiza, malgré son jeune âge, nous a montré de quoi elle est capable ».

Écrit dans un langage accessible, le roman de Lucia Komiza se laisse lire facilement. La technique littéraire, non linéaire, faite de flash back, de mise en abîme, pousse le lecteur à aller forcément jusqu’à la fin pour mieux apprécier la qualité du travail de l’écrivain. Et comme pour conclure, le préfacier, Dagoma Kafechina, estime « qu’au-delà de la façade heureuse que la plupart présente, chaque famille a ses secrets et ses tourments ».

Grande passionnée de littérature, Lucia Komiza a, dès son adolescence, ponctué sa vie de concours d’art oratoire, de lecture et d’écriture.

 

Zeus POUH-PEKA

 

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