Une cérémonie de lancement du « Projet Pilote de Renforcement de la Sécurité Routière (PPRSR) » s’est déroulée, mardi 14 décembre 2021, à Jess Hôtel à Kpalimé. Initiative des ministères de la Sécurité et de la Protection Civile et des Transports Routiers, Aériens et Ferroviaires, avec l’appui de l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS), ce projet vise à renforcer la sécurité routière, en contribuant à réduire de manière significative le nombre d’accidents sur la voie à l’horizon 2025. Il s’agit également d’organiser un examen de permis de conduire au profit de plus de 7.000 conducteurs de taxi motos à 2 et à 3 roues et d’intensifier les activités de sensibilisation des usagers sur le code de la route et les dangers liés à certains comportements. Le lancement a été présidé par le ministre des Transports Routiers, Aériens et Ferroviaires, M. Affoh Atcha-Dédji, en présence de plusieurs personnalités, syndicats des transports routiers et autres.
« La route du développement passe par le développement de la route ». Ce slogan, bien connu, traduit l’importance et la place qu’occupent les infrastructures de transports, en général, et celles routières, en particulier, dans le processus de développement d’un pays. En effet, la route permet de connecter les personnes et les lieux et comporte des externalités positives illimitées. Elle facilite les échanges commerciaux et non commerciaux. Mais malheureusement, elle comporte également des externalités négatives, car elle tue et blesse. Elle crée le deuil et la tristesse dans nombre de familles. D’où la nécessité du gouvernement de la mise en œuvre de ce projet pilote.
A l’ouverture des travaux, le ministre Affoh Atcha-Dédji a présenté un tableau moins reluisant des cas d’accidents ainsi que des conséquences qui en découlent. A titre d’exemple, il s’est appesanti sur le premier rapport semestriel de l’année 2021 publié par le ministère de la Sécurité et de la Protection Civile.
Les engins à deux roues sont impliqués dans 68% des cas d’accidents
Ce rapport souligne qu’il a été enregistré au total 3.815 cas d’accidents occasionnant 346 morts et 4.721 blessés, tandis que pour la même période, soit le premier semestre de l’année 2020, il a été signalé 2.627 cas d’accidents ayant fait 241 morts et 3.734 blessés. « L’on constate que les engins à deux roues sont impliqués dans 68% des cas d’accidents de la circulation. Plus de 59,82% des décédés sont des motocyclistes. Ces chiffres préoccupants démontrent que les accidents de la circulation sont un problème de sécurité publique mais également de santé publique qui interpelle l’ensemble des acteurs gouvernementaux ou non et nécessite que des actions urgentes soient prises. Ceci, à travers diverses politiques publiques, pour apporter des réponses plus efficaces et des solutions innovantes capables d’avoir des impacts immédiats sur la sécurité routière. A partir de ce moment, il faut comprendre aisément que les conducteurs de motos et de tricycles sont une cible au profit de laquelle des actions devront être menées », a-t-il laissé entendre. Il a, par ailleurs, indiqué que « c’est dans ce sens que le gouvernement a pris la décision de rendre obligatoire le permis de conduire catégorie A et d’accompagner les usagers concernés dans le processus devant conduire à son obtention, ainsi que la prévention des traumatismes par l’obligation de port de la ceinture de sécurité et de casque ».
L’OMS s’engage pour réduire le nombre d’accidents de la route
Auparavant, la représentante-résidente de l’OMS au Togo, Dr. Fatoumata Binta Diallo, a fait savoir qu’à travers ce fléau, le continent africain paie le plus lourd tribut, en enregistrant la plus forte proportion de mortalité des piétons et des cyclistes dans le monde, avec 44% des décès. «Ces chiffres très préoccupants nous interpellent tous. Il est urgent d’agir avec des interventions énergétiques en mettant en œuvre des solutions innovantes. Fidèle à son mandat et à sa mission qui est de promouvoir la santé, de préserver la sécurité mondiale, l’OMS s’est engagée à accompagner les autorités togolaises à travers des interventions adaptées pour réduire le nombre d’accidents de la route et protéger les populations particulièrement les plus vulnérables que sont les piétons, les cyclistes et les motocyclistes», a-t-elle indiqué.
De l’avis de Logan Kwamé, conseiller à la Sécurité Routière pour le Bien-être et le Développement (SERBD), l’initiative du gouvernement est très louable et cadre bien avec les objectifs assignés à son association. « Nous comptons d’abord faire l’inventaire de tous les conducteurs de taxi motos, les organiser et les conscientiser à ce qu’ils obtiennent leurs permis de conduire. Entre autres activités, nous pensons aussi, à la proche des fêtes de fin d’année, organiser des caravanes de sécurité routière pour signaler aux usagers de la route l’usage des insignes lumineux lorsqu’ils sont en panne et autres et dire à la même occasion à la jeunesse qu’on ne meurt pas au service, mais qu’on travaille pour survivre », a-t-il dit.
Les participants se sont ensuite rendus à la division préfectorale des transports routiers de la localité, où ils ont suivi une démonstration d’obtention de permis de conduire, ainsi qu’à la mairie de la ville où le ministre en charge des Transports Routiers et les experts du secteur ont prodigué d’utiles conseils aux conducteurs de taxis motos. Ceci, afin de les amener à relever les défis liés à la problématique de l’insécurité routière.
Firmin DEFALEONA
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