Microfinance

Les travaux de la Semaine Africaine de la Microfinance démarrés en présence du Premier ministre

Le Premier ministre Victoire Tomégah-Dogbé (au milieu) à l'ouverture officielle de la SAM 2023.
Les travaux de la Semaine Africaine de la Microfinance démarrés en présence du Premier ministre

La cheffe du gouvernement, Victoire Tomégah-Dogbé, a présidé, le 17 octobre 2023, au Centre International des Conférences (CIC) de Lomé, la cérémonie d’ouverture officielle de la Semaine Africaine de la Microfinance, édition 2023, que le Togo s’honore d’abriter. Plus de 1000 participants venus d’une cinquantaine de pays d’Afrique et d’ailleurs prennent part à cette sixième édition portant sur le thème : « Vers une finance inclusive et durable ». L’enjeu de cette semaine de la microfinance, au-delà de faire le point des acquis des différents pays, est de poser les défis sur la finance inclusive sur le continent africain à la lumière des expériences des différentes délégations. Il sera également question de s’interroger sur l’efficacité de la stratégie du secteur, de l’accroissement de la diversification des produits et services adaptés aux besoins, surtout en milieu rural et l’accélération pour l’intégration du système de payement et l’inclusion dans le système fiscal, par exemple, de ces bénéficiaires de programmes de microfinance. Les réflexions iront aussi vers les différentes options novatrices de financements et la réduction des inégalités dans l’accès aux services financiers.

La ministre Assih l’ambition du Togo est de faire de l’inclusion financière un axe majeur dans le renforcement de la cohésion sociale.

Evènement d’envergure internationale qui réunit les experts d’Afrique et du monde entier, la Semaine Africaine de la Microfinance (SAM), qui est à sa sixième édition, est le résultat d’une collaboration étroite entre la République du Togo et le Duché de Luxembourg. Cinq jours durant, l’expertise des acteurs de l’écosystème, allant des réseaux des régulateurs et d’experts pour la gestion de la performance sociale et environnementale aux ONGs, permettra de mener des actions ciblées et efficaces en matière de finance inclusive et reflète l’engagement commun vers la réalisation des ODD. Ceci, à travers cette forte coopération internationale qui se réalise et se vit concrètement dans une plateforme telle que cette SAM où se joue la recherche de nouvelles solutions pour combler les écarts socio-croissants dans les sociétés. En réunissant plus de 1000 experts pour les débats, il est question de relever ensemble les grands défis environnementaux auxquels l’humanité est confrontée et de trouver de nouvelles façons de développer, promouvoir et façonner l’avenir de la finance inclusive verte. Occasion d’échanges de connaissances de bonnes pratiques, cette 6e SAM donne l’opportunité aux délégués d’apprendre beaucoup les uns des autres, pour faire progresser le secteur de la finance inclusive verte en Afrique.

« Les deux thématiques allant de pair, car engageant, de façon spécifique, l’avenir et le vivre ensemble de nombreux hommes et femmes de notre pays, nous n’avons pas choisi ce chemin par mimétisme ou par suivisme, mais dans le respect des choix que nous imposaient l’avenir et le bien-être de nos populations. Le thème de cette édition démontre, s’il n’était besoin, que les politiques et nos programmes de gouvernements doivent s’inscrire dans la durabilité. Cette dernière devrait se fonder avant tout sur deux piliers : l’inclusion, non pas dans son sens le plus strict, mais plutôt et surtout, dans la prise en compte des préoccupations majeures de nos concitoyens à travers les mécanismes rodés de gestion des quotidiens des personnes concernées. Le deuxième pilier, c’est la lutte de la réduction sensible de la pauvreté », a estimé la ministre de l’Inclusion financière et de l’Organisation du Secteur informel, Mazamesso Assih.

Parer aux imprévus de la vie ou même aux aléas climatiques

Selon elle, les chocs exogènes imposent aux acteurs et gouvernants le choix d’un travail pragmatique dans le but de réduire à sa plus simple expression l’impact de la pauvreté sur les populations. « En créant en 2017, un ministère dédié à cet effet, l’ambition du Togo est de faire de l’inclusion financière un axe majeur dans le renforcement de la cohésion sociale, l’atteinte des objectifs assignés à la feuille de route gouvernementale. Nous comptons, à juste titre, partager au cours de ces jours, les essais qui nous ont permis d’arriver à ces résultats, mais également, de nous imprégner des succès des autres délégations. Notre stratégie d’inclusion financière, en plus d’aborder sa capacité de résilience, montre qu’il est plus urgent de continuer par investir dans le soutien et l’accompagnement des populations les plus vulnérables. Les enjeux auxquels nous faisons face sont multiformes. Et je crois que c’est ce que vous avez voulu démontrer à travers le thème de cette édition 2023. Le thème, il n’est pas que multiforme, il est tout aussi holistique, parce qu’il prend en compte toutes les variantes qui engagent l’avenir de notre continent, c‘est-à-dire, la pauvreté, la microfinance, l’inclusion, l’environnement, la sécurité, la nutrition, etc. Il s’agit donc pour nous de faire de l’inclusion un enjeu particulier pour que toutes les citoyennes et tous les citoyens en situation de handicap ou non puissent trouver leur part dans la communauté que nous voulons construire, société dans laquelle personne ne peut et ne doit être laissé sur le carreau », a poursuivi la ministre Assih. Elle a souhaité que ces cinq jours d’assises puissent permettre de réfléchir aux voies appropriées qui aideront à accompagner les populations qui ne demandent qu’à prendre en marche le train du développement. L’innovation du Togo à cette SAM qui consiste à réunir les bénéficiaires en exposition, répond justement à cet impératif. « Face à face, discutons avec les personnes que nous clamons aider, accompagner et soutenir. Regardons-les en face, écoutons-les, nous en sortirons plus outillés de parler en leur nom et les accompagner plus efficacement. Nous savons tous que pour parler du développement durable, nous devons être en mesure de faire le lien entre les problèmes environnementaux et sociaux auxquels nous faisons face au quotidien. L’expérience nous a montré qu’on ne doit plus séparer et traiter de façon différente ces deux enjeux. Conscient de ce paradigme, je voudrais nous inviter à prendre en compte dans les réflexions et analyses, ce que vivent les populations des nations du Sud du Sahara en matière d’écologie, d’impact climatique, de dégradation du tissu social et environnemental. Dans l’élaboration de nos diverses stratégies de lutte contre la pauvreté et de réduction de vulnérabilité sociale, l’inclusion financière y figure en bonne place, parce qu’elle s’est avérée un mécanisme sécurisé, efficace et concret en face d’un système bancaire prudent et parfois moins adapté aux besoins de l’environnement », a souligné la ministre Assih.

M. Fayot lors de son allocution.

La finance inclusive, un évènement phare en Afrique

Le ministre de la Coopération et de l’Action humanitaire du Grand-Duché du Luxembourg, M. Franz Fayot a, pour sa part, rappelé que, cette année, la Semaine Africaine de la Microfinance s’articule autour du thème de la finance inclusive et durable, avec un focus sur la finance inclusive verte. Pour lui, ce thème relève de la nécessité urgente de lutter contre les changements climatiques, la perte de la biodiversité et de leurs impacts profonds sur les populations vulnérables. De son avis, les liens entre ces enjeux pressants et la finance inclusive sont évidentes. Et mettre l’accent sur la finance inclusive verte, c’est souligner que les prestataires des services financiers telles que les institutions de la microfinance ont un rôle clé à jouer dans la réponse aux risques et impacts des changements climatiques. Il a fait savoir qu’aujourd’hui, la finance inclusive verte couvre plusieurs secteurs : elle va de l’agriculture durable aux énergies renouvelables et de l’adaptation aux climats. Selon M. Fayot, en facilitant l’accès à des services et produits financiers durables, la finance inclusive verte constitue un levier important pour améliorer la situation socio-économique des populations démunies. Elle peut également jouer un rôle crucial dans le renforcement de la résilience des communautés face aux évènements climatiques extrêmes. Or, force est de constater que de nombreuses personnes, en particulier dans les pays vulnérables, n’ont pas encore accès à ces services financiers. Ce qui entraine des inégalités de plus en plus importantes et profondes.

Le Premier ministre Mme Tomégah-Dogbé (5è de la gauche, 1er plan) entourée d’autres officiels et des partenaires.

« Depuis la première SAM, le monde autour de nous a évolué, la microfinance a évolué, la SAM a évolué et l’ADA aussi a évolué. Nous voyons comme les détecteurs de cette évolution et des précurseurs de développement de solutions à venir. Nous œuvrons pour rendre les instruments financiers de plus en plus stratégiques et de plus en plus générateurs d’impacts. Nous ne voyons pas la finance comme une simple fin en soi, mais comme un outil pertinent pour atteindre les ODD. Un des grands sujets qui nous préoccupent est l’impact des effets des changements climatiques sur les populations les plus vulnérables que nous voulons servir » a, de son côté, déclaré le président du Conseil d’administration de l’ONG luxembourgeoise Appui au Développement Autonome (ADA), M. Patrick Losch. Il a souligné qu’il faut voir les défis comme une grande opportunité, pour avancer dans la bonne direction et faire un grand pas en avant.

Faustin LAGBAI

Alex TEYI

Patouani BATCHAMLA

 

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