Microfinance

La Semaine Africaine de la Microfinance a démarré par des conférences et ateliers à Lomé

Une vue des panelistes.
La Semaine Africaine de la Microfinance a démarré par des conférences et ateliers à Lomé

La sixième édition de la Semaine Africaine de la Microfinance (SAM 2023) a démarré, le 16 octobre 2023, à Lomé. Cet évènement majeur biennal, dédié au développement de l’inclusion financière en Afrique, a pour principale ambition d’offrir une plateforme africaine unifiée d’échanges sur les enjeux de la finance inclusive en Afrique, en réunissant tous les professionnels du secteur : investisseurs, IMF, chercheurs, banques, innovateurs, entres autres. Durant toute la semaine, près de 1300 participants venus de 58 pays, dont 40 d’Afrique, vont échanger autour d’une soixantaine de conférences.

Des participants à l’une des conférences d’ouverture.

Lomé, la capitale togolaise abrite, depuis le 16 octobre 2023, la 6e édition de la Semaine Africaine de la Microfinance (SAM 2023) sur le thème « Vers une finance inclusive et durable ».  Le 16 octobre, premier jour de ce grand rendez-vous de la microfinance, plusieurs conférences et ateliers ont été ouverts, pour des débats approfondis sur les innovations, les technologies et les stratégies visant à renforcer l’accès aux services financiers au profit des populations souvent exclues des systèmes traditionnels. Après ces conférences et ateliers qui vont durer 2 jours, d’autres activités comme le village des innovations dédié aux grandes créations du secteur et des opportunités de networking sont inscrites au programme.

A cette SAM s’annoncent également d’alléchantes rencontres bénéfiques dédiées aux investisseurs et bénéficiaires de plusieurs projets et programmes de la finance inclusive. Il s’agit surtout de la foire aux investisseurs qui bat déjà son plein sur le site aménagé en face de l’hôtel du 2 Février. Elle constitue une des opportunités qui s’offrent, une fois de plus, aux exposants de présenter leurs produits, d’accroitre leur visibilité, en vue de les rendre plus accessibles à tous. Les premiers exposants rencontrés sur le site de la foire, qui attend accueillir d’autres participants, sont notamment les bénéficiaires du Fonds National de la Finance Inclusive (FNFI), un produit créé par l’Etat pour améliorer les services financiers au bénéfice notamment des populations à la base. Ce fonds met des lignes de crédits à taux réduits à disposition des institutions de microfinance qui vont en retour, faire des prêts aux plus pauvres. Les pouvoirs publics pensent atteindre l’inclusion financière, grâce à ce partenariat technique et la mise en place de produits dédiés à chaque catégorie. Le FNFI a donc contribué à améliorer l’accès aux services financiers des populations rurales et des entrepreneurs, avec un impact sur l’amélioration de leurs conditions de vie. Comme Mme Tchalla, travaillant dans la fabrication du savon local (Akoto) et bien d’autres, ils sont nombreux à bénéficier des produits FNFI.

La présidente de la Coopérative Dissassolé de Bassar, Mme Sertchi Kpebou, bénéficiaire du produit FNFI Relance, s’est dit très satisfaite des opportunités développées, grâce au FNFI. Son histoire avec le produit FNFI a commencé depuis son lancement, où elle a bénéficié du produit phare APSEF (Accès des Pauvres aux Services Financiers), a-t-elle confié. Elle a donc pu bénéficier des 30 000 F CFA pour le premier cycle.

Déjà des témoignages sur les avantages de la microfinance

« J’achetais les ignames chez les bonnes femmes au marché à crédit et quand je n’arrive pas à payer, je fais l’objet d’invectives de la part de celles-ci. Ma bassine m’a même été une fois confisquée pour cause de non payement. Et un jour, par la grâce de Dieu, FNFI a atterri à Bassar. Quand je suis entrée en possession de mon premier prêt qui s’élevait à 30 000 F, je suis partie là où, elles achetaient pour me revendre cher et je n’arrive pas à m’en sortir. Aujourd’hui, avec la somme obtenue, grâce au produit FNFI Relance, j’achète des calebasses (centaines) d’ignames pour envoyer au Gabon, au Mali et à Lomé », a indiqué Mme Kpebou qui espère la pérennisation de sa coopérative, grâce à l’accompagnement renouvelé du mécanisme. Selon elle, FNFI a contribué à son autonomisation et à son émancipation. « Tous mes enfants vont, aujourd’hui, à l’école et ils mangent également à leur faim. Je ne dépends plus entièrement de mon mari et je contribue aux charges du ménage. Si mon mari me donne, je lui dis merci. S’il ne me donne pas, je me débrouille à ma manière pour lui présenter de bons mets qui me valent en retour des reconnaissances et félicitations de sa part. Grâce à cette activité, il ne m’embête plus comme avant et me soutient beaucoup », s’est-elle réjouie, en remerciant le chef de l’Etat pour cette initiative salvatrice.

Mme Kpebou a encouragé les femmes qui n’ont aucune activité à adhérer au FNFI pour bénéficier d’un accompagnement. « Même avec un montant forfaitaire de 30 000 F CFA, on peut toujours commencer quelque chose, monter une activité génératrice de revenu. L’on y gagne en respect et en considération », a-t-elle conseillé.

Partie de la vente d’ignames, la Coopérative Dissassolé excelle aussi dans la transformation. Elle propose de la farine d’igname pour la pâte, du couscous d’igname, de la farine du sorgho qui peut être substituée au gari, des biscuits de sésame, des beignets d’arachide, des mélanges d’épices, etc.

A la suite de cette coopérative, plusieurs bénéficiaires du FNFI exposent leur génie-créateur dans la production et la conservation des produits et aussi en matière d’innovation. Ce marché des produits locaux accueille également des exposants étrangers qui attendent beaucoup de ce sommet sur la micro finance.

Alex TEYI

Patouani Batchamla

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