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Les services SAR en Afrique débattent à Lomé des voies et moyens d’améliorer leurs prestations

Les participants tout juste après l'ouverture
Les services SAR en Afrique débattent à Lomé des voies et moyens d’améliorer leurs prestations

La Commission Africaine de l’Aviation Civile (CAFAC), sous l’égide de la Commission de l’Union Africaine (UA), en collaboration avec l’Organisation de l’Aviation Civile Internationale (OACI), organise, du 10 au 12 avril, à Lomé, une conférence de haut niveau sur l’amélioration de la fourniture des services de recherches et sauvetage (SAR). Cette conférence, qui regroupe les décideurs des services SAR sur le continent, a pour objectif principal de les sensibiliser sur la nécessité, entre autres, de mettre en place ou de maintenir dans les Etats membres des services SAR, d’offrir une occasion de coordonner le protocole d’entente sur les SAR. Il s’agit également d’organiser les lettres d’accord entre les Etats et d’encourager davantage d’accords multilatéraux.  Ceci, pour plus de sécurité dans la navigation aérienne et maritime en Afrique. Les travaux ont débuté ce lundi, à Radisson Blu hôtel 2 février, sous la direction du ministre des Infrastructures et des Transports, M. Ninsao Gnofam, du président du conseil de l’OACI, M. Bernard Aliu et de la secrétaire générale de la CAFAC, Mme Iyabo Sosina.

Le continent africain détient le triste taux élevé d’accidents d’aviation, alors que sa part de marché n’est à peine que de 3% du trafic aérien mondial. Les différents audits de sécurité réalisés en Afrique dans le domaine de recherche et sauvetage ont révélé plusieurs manquements majeurs, notamment l’absence de cadre législatif et réglementaire, le manque de structures organisationnelles dotées de moyens matériels et humains adéquats. C’est conscients de ce déficit grave que les experts africains du domaine se réunissent, à Lomé, à l’initiative de la Commission Africaine de l’Aviation Civile (CAFAC), en collaboration avec  l’Organisation de l’Aviation Civile Internationale (OACI), sous l’égide de la Commission de l’UA.

La présente réunion s’inscrit dans le cadre de la mise en œuvre des recommandations de la conclusion 10/20 de la 20è réunion du Groupe Régional Afrique Océan Indien (AFI) de Planification et de mise en Œuvre  (APIRG/20) qui s’est tenue en Côte d’Ivoire, du 30 novembre au 2 décembre 2015. Cette réunion veut surtout, servir de forum pour susciter une prise de conscience au niveau le plus élevé et obtenir un engagement des Etats à mettre en œuvre les normes et pratiques recommandées (SARP) de l’annexe 12 de la Convention de Chicago. Ceci, pour mutualiser les expériences, les connaissances et savoir-faire des Etats membres, en vue de relever les défis en matière de recherches et sauvetage aéronautiques et maritimes des personnes en détresse. Outre les experts africains, les partenaires de la CAFAC, les organisations internationales telles que l’IATA, l’AFRAA, l’ACI, la  CANSO, les principaux centres conjoints de coordination aéronautique et maritime de sauvetage des autres régions du monde ont été invités à cette conférence. Afin de débattre des problématiques liées à l’amélioration des SAR en Afrique.

Adoption d’une Déclaration commune

Cette conférence de haut niveau devrait aboutir à l’adoption d’une Déclaration et des objectifs pour l’amélioration de la fourniture des services SAR en Afrique, l’adoption d’un projet SAR qui sera géré par la CAFAC et dont le but sera d’assister les Etats membres dans la mise en œuvre au plan national, d’une législation, de réglementations, de manuel, etc. sur les services SAR. Comme résultats attendus aussi, l’adoption d’un mécanisme de collecte de fonds, avec des partenaires désireux de contribuer à la mise en œuvre effective d’un projet SAR, destiné à renforcer la structure organisationnelle des services SAR dans les Etats membres de la CAFAC, puis la validation des modèles de textes réglementaires sur les SAR et les plans nationaux et régionaux SAR, etc.

Ouvrant les travaux, au nom du chef de l’Etat, M. Ninsao Gnofam, ministre des Infrastructures et des Transports, a remercié les responsables de la Commission de l’UA et ses démembrements pour l’honneur et la confiance faits au Togo d’accueillir, pour la 3è fois consécutive, un événement de haut niveau. Il a indiqué que cette conférence, qui a pour objectif d’aider les Etats à développer des stratégies de résorption de leurs insuffisances, contribuera à sauver des vies humaines et à réduire les souffrances des victimes, grâce à l’efficacité des opérations de recherches et sauvetage en  cas d’incident. Car, a-t-il relevé, dans la plupart des accidents qui surviennent, beaucoup de personnes perdent leur vie par manque de moyens d’intervention efficaces et efficients pour agir en temps réel, afin de les sauver.

De son côté, le président du conseil de l’OACI, M. Bernard Aliu, a souligné que le souci de son institution est d’amener les Etats africains et tous les intervenants à mettre en place, à collaborer et à coordonner des actions tendant à renforcer la législation, notamment la réglementation en la matière. Car, a-t-il reconnu, le service SAR est très important, parce que, dès qu’il y a un accident, la première des choses, c’est de secourir les passagers, de retrouver également le lieu de l’accident, mais aussi, de coordonner les actions, de mettre les moyens en place pour qu’il y ait rapidement des secours des passagers et de sortir la boîte noire. Pour cela, en Afrique, il y a déjà un plan mis en place par l’OACI avec un volet dédié aux recherches et sauvetage. M. Aliu a révélé qu’une coordination existe également entre l’OACI et l’Organisation Maritime Internationale (OMI) et, dans ce cadre, les 2 partenaires ont élaboré un document commun sur les recherches et sauvetage, en ce qui concerne, aussi bien, l’aviation civile que la navigation maritime. Il a ajouté que cette coopération va se poursuivre en s’améliorant de manière à poser des actions communes de telle sorte que, dès qu’il y a un accident, tous les intervenants aussi bien aériens qu’en mer, disposent des moyens appropriés pour une intervention conjointe. Mais, en attendant, aujourd’hui, le Togo est classé N° 1 en matière de mise en œuvre des pratiques internationales en matière de sécurité avec un taux plus élevé. « Ce qui nous rend fiers », a conclu M. Aliu.

Blandine TAGBA-ABAKI


 

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