La Confédération Nationale des Prêtres Traditionnels du Togo (CNPTT) a fêté ses dix ans, samedi 18 mars 2023, à Lomé. L’évènement a été marqué par une manifestation cultuelle donnant l’occasion aux différents groupes présents, de démontrer leurs forces spirituelles sur le terrain du Centre Régional pour l’Entretien Routier (CERFER). L’essentiel du message véhiculé est de préserver l’union pour la valorisation des pratiques ancestrales. Les « Egoun egoun » du Bénin ont rehaussé par leur prestation, l’éclat de cette fête qui a drainé une foule de passants, notamment les conducteurs de taxi-motos, ayant sacrifié leur journée, juste pour le plaisir des yeux.
Selon les Saintes écritures, notamment dans le livre de Daniel au chapitre 2 verset 47, « … Dieu est le Dieu des dieux et le Seigneur des rois… ». Les prêtres et prêtresses en sont conscients et accordent toujours la première place à ce Dieu suprême dans leurs pratiques rituelles et cultuelles, en faisant appel à sa grandeur. C’est donc par une prière adressée à Dieu, le Tout puissant, « Créateur des cieux et de la terre » que la Confédération Nationale des Prêtres Traditionnels du Togo (CNPTT) a démarré les festivités marquant le 10e anniversaire de son existence. Après avoir imploré la miséricorde et la grâce de l’Eternel sur le peuple togolais et ses dirigeants, les prêtres ont prié les mânes des ancêtres à œuvrer pour la préservation de la paix durement éprouvée, ces derniers temps, au Togo par des attaques terroristes au Nord du pays. Cette prière d’ouverture a donné place à la manifestation proprement dite qui s’est déroulée sous le regard des autorités locales, administratives, des invités et de plusieurs curieux qui ont pris d’assaut le site du Centre Régional pour l’Entretien Routier (CERFER) à Lomé, aménagé pour la circonstance. Dans une symbiose, les différents groupes venus de certaines localités du pays à savoir : Akoumapé, Kouvé, Kara, Atakpamé, Agoè-Nyivé, Amoutiévé, … ont offert un beau spectacle au public à travers leurs prestations témoignant ainsi, leur véritable retour aux sources. Au son des tams-tams, les adeptes du Vaudou et de la sirène (mammisis) se sont juste laissés aller au rythme des sonorités Blékété, Touméhou, Agbadja, Gazou, etc. Dans cette ritualité, les « dieux » des couvents ont même pris possession des corps de certains danseurs qui sont entrés en transe, en exécutant des pas majestueux, faisant parfois allégeance à leurs ainés. D’autres, tombés en syncope, sont immédiatement transportés dans des tentes aménagées sur le site pour des cérémonies de libation, afin de les ramener à leur état normal. Venus pour soutenir leurs congénères d’Amoutiévé, les « Egoun-égoun » du Bénin, dans leurs tenues d’apparat, ont émerveillé le public qui, dirait-on, espérait des moments pareils pour se frotter aux pratiques ancestrales et mieux être édifié sur le rôle des spiritualistes.
Promouvoir l’union, la solidarité pour préserver la paix et lutter contre le terrorisme
Dans son intervention, le président de la CNPTT, Togbui Assiobo Gnagblodjo III, a rendu un hommage mérité au chef de l’Etat pour son soutien et ses efforts inconditionnels à la faveur de la paix. A cet effet, il a exhorté les adeptes des divinités à adopter de bons comportements et être unis pour faire valoir leurs droits, en vue d’assurer la crédibilité de leurs pratiques. Selon lui, les prêtres et prêtresses qui sont garants des us et coutumes, doivent être des personnes respectueuses des règles de vie au point d’être un exemple pour leurs communautés. Malheureusement, certains de ces féticheurs, occultes spécialisés dans le traitement des maladies spirituelles viennent à enfreindre aux lois et font objet d’interpellation, a-t-il déploré. Togbui Gnagblodjo III les a conviés à proscrire ces vilaines habitudes et promouvoir l’union et la réunification entre les différentes associations. C’est l’une des conditions sine qua non pour garantir et promouvoir les valeurs traditionnelles. Il s’est aussi réjoui du bilan positif des activités réalisées par la confédération au cours des dix ans d’existence, notamment au niveau scolaire et extrascolaire. L’objectif étant de promouvoir l’éducation et l’apprentissage des filles de leur communauté. La fédération a réalisé aussi une grande avancée, en limitant la durée du maintien des filles au couvant à un mois, afin de leur permettre de retourner à l’école ou d’entrer en apprentissage. « Ce qui ne se faisait pas avant », a relevé Togbui Gnagblodjo III.
Intervenant au nom des préfets du Golfe et d’Agoè-Nyivé, M. Joseph Kazandou a insisté sur l’importance de l’union et la solidarité entre les différentes associations pour plus d’efficacité dans le travail. S’adressant aux membres de la confédération, il leur a assuré de la disponibilité des autorités à les accompagner dans leurs œuvres, afin qu’ils contribuent à la lutte contre l’extrémisme violent et le terrorisme qui sapent l’intégrité du pays.
Patouani BATCHMLA
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