Les populations des différents cantons de la préfecture de Yoto se sont mobilisées, samedi 25 Août, dans la ville de Tabligbo, pour magnifier leur culture, à travers « Hogbeza », une fête traditionnelle qui célèbre le jour anniversaire de leur exode, de Notsè à leur résidence actuelle. Les festivités, commencées depuis le 17 août, par des prières, se sont déroulées sous le thème, « mobilisons-nous pour faire de nos cultures un moteur de développement et un levier pour l’épanouissement de nos populations ». Moment de joie et de retrouvailles, mais également d’interpellation de tous les fils et filles de la préfecture, qui sont appelés à s’unir pour valoriser l’immense richesse naturelle et humaine de leur milieu natal, au profit du développement local. Issues d’une préfecture agricole et minière, ces populations ont saisi l’occasion pour présenter des doléances au gouvernement relatives à l’implantation des infrastructures socio-économiques.
Les festivités marquant Hogbeza 2018, 34ème du genre, ont connu leur épilogue, samedi sur le terrain du CEG ville1 où les populations, venues de tous les cantons de la préfecture de Yoto se sont fortement mobilisées à travers chants et danses, montrant leur attachement aux valeurs culturelles de leurs ancêtres. Parmi l’assistance, il y avait divers cadres du milieu, dont l’ancien Premier ministre Agbeyome Kodjo, mais aussi des invités de marque, notamment le représentant du Chef de l’Etat, le ministre délégué Georges Aïdam de l’Enseignement technique et de la Formation professionnelle, accompagné de son collègue Nicoue Broohm de l’Enseignement supérieur et de la Recherche. Dans un esprit de solidarité et de communion, ils ont assisté avec un grand intérêt aux différentes facettes des festivités. Danse Agbadja par ici, « femmes messagères » à travers des chants par là, Bobobo d’un côté ou de fascinantes scènes de chasse, d’un autre côté.
Appel à la mobilisation
Un regard sur l’ensemble des groupes folkloriques mobilisés permet à la fois d’apprécier le riche patrimoine culturel du milieu et de mieux comprendre, sur les banderoles, l’esprit de la fête, qui va au-delà des simples retrouvailles, pour s’imposer comme cadre d’interpellation de chaque fils et fille de Yoto, pour sa participation réelle dans le développement de la préfecture. « Intelligence et volonté en synergie pour le développement de Yoto », « Pour le développement de Yoto, aucun fils ne sera de trop », « Vous, élites de Yoto, la préfecture vous interpelle », « Si nous sommes divisés, nous resteront dans le statut quo », « Tous debout pour la transformation de Yoto ». Autant de messages que ces populations ont voulu lancer à ceux qui sont restés dans l’ombre et ne s’intéressent pas aux questions de développement de leur préfecture. Déjà vendredi, lors des prières traditionnelles dans la forêt sacrée à Ahépé, le devin avait envoyé un message similaire, déplorant les rancœurs et divisions qui minent les fils de la préfecture, et appelant à l’entente et à la réconciliation pour développer la préfecture.
Dans cet esprit, les populations par la voix du président du comité d’organisation, TogbuiAkpodoToklokpaIII, chef canton d’Amoussimé, et le Secrétaire Exécutif de ce comité M. AgbeyoméKodjo, ont envoyé des doléances à l’endroit du gouvernement, doléances relatives au bitumage des rues de la ville, au désenclavement de certaines localités, à la construction des infrastructures de santé, etc. Selon eux, la préfecture a droit à ces infrastructures, parce qu’elle constitue « le grenier minier du Togo » et le principale grenier agricole de la région Maritime.
Intervenant à leur suite, le ministre Georges Aïdam a transmis les salutations les plus cordiales du chef de l’Etat à la population, avant de revenir sur sens des fête traditionnelles dans la sauvegarde et la promotion du patrimoine culturel. Selon lui, Hobgeza participe à la perpétuation du souvenir de l’installation des Ewé dans le Yoto, tout étant une occasion privilégiée pour les natifs de se retrouver autour de tout ce qui fonde leur identité culturelle.
«Votre fête traditionnelle HOGBEZA, à l’instar de toutes les autres célébrées dans notre pays, doit nous permettre de nous interroger sur ce que nous pouvons tirer de notre culture afin de nous armer efficacement, face aux défis du présent » a-t-il confié.
« Au-delà d’être les marques évidentes d’affirmation de notre identité culturelle, nos savoirs traditionnels, que ce soit dans les domaines de l’agriculture, de l’élevage, des arts, de l’artisanat que de celui de la protection de l’environnement, ces savoirs dis-je, doivent également nous servir de base à l’élaboration d’une stratégie d’intégration et de valorisation de nos activités de production dans les circuits adéquats, pour contribuer à la prospérité de nos communautés », a ajouté le ministre Aïdam.
Bernardin ADJOSSE
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