Coopération

Le président Faure Gnassingbé salue quatre décennies d’amitié, de fidélité et les constances qui ne changent pas entre la Chine et le Togo

Le président Faure Gnassingbé
Le président Faure Gnassingbé salue quatre décennies d’amitié, de fidélité et les constances qui ne changent pas entre la Chine et le Togo

Dans le cadre du prochain sommet portant sur la coopération sino-africaine, le chef de l’Etat Faure Essozimna Gnassingbé a accordé une interview à la chaîne chinoise CGTN. Il a hautement apprécié les relations sino-togolaises au cours des quatre décennies et assure que le sommet sino-africain va insuffler une nouvelle dynamique au partenariat entre le Togo et la Chine, mais aussi l’Afrique toute entière. Le chef de l’Etat s’est également prononcé sur le grand projet chinois « Une Ceinture, une route » et ses inévitables influences positives qu’il aura sur la coopération sino-africaine.

Nous vous proposons l’intégralité de cette entrevue :

CGTN : Merci, Monsieur le Président, je vous remercie d’avoir accepté notre interview. La nouvelle aérogare de l’aéroport international Gnassingbé Eyadèma de Lomé a été mise en service depuis deux ans. Quels sont les impacts  de cette nouvelle  infrastructure sur vie de la population togolaise ? A-t-elle donné une impulsion aux échanges commerciaux entre le Togo et la Chine ?

Faure Essozimna Gnassingbé : « Merci. Je vous remercie d’abord pour avoir voulu  nous interviewer et de commencer par un sujet qui fait la fierté des Togolais, puisque tous les Togolais sont fiers de cet aéroport. Je voudrais saluer la qualité de construction de cet aéroport parce que je crois que c’est un bel aéroport. C’est un  aéroport qui est  efficace, sûr  et qui garantit toutes les formes de sécurité qui sont importantes aujourd’hui.  C’est un aéroport qui a également une vocation régionale. Si vous regardez aujourd’hui autour de nous, il est le plus moderne de la sous-région. En termes d’impact direct sur la vie des Togolais, je peux vous dire  que  ceux qui en bénéficient le plus, sont essentiellement les voyageurs et ceux qui y travaillent. A-t-il donné une impulsion aux échanges  entre  la Chine et notre pays ?  Je peux dire que c’est quelque chose qui évolue beaucoup. Les échanges commerciaux entre la Chine et le Togo n’ont pas cessé de progresser et ils continueront. Cependant, si vous me demandez quand est-ce qu’il y aura une ligne directe entre Lomé et la Chine, je peux répondre que dans quelques années,  cela sera une réalité. »

CGTN : La Chine et le Togo ont établi des relations diplomatiques depuis plus de quatre décennies. Comment appréciez-vous le développement  des relations entre les deux pays au cours de ces dernières années ?

Faure Essozimna Gnassingbé : « Je peux dire que les relations entre la Chine et le Togo datent bien sûr de quatre décennies et  il y a des constantes qui ne changent pas. Il s’agit de la fidélité dans l’amitié, la confiance réciproque et une entente sur les grandes questions qui concernent la marche du monde. Ce sont là des choses qui n’ont pas changé. Ce qui a changé,   je peux dire que c’est pour le meilleur, notamment dans le domaine économique. Il a surtout changé en termes de quantité. C’est une relation plus vigoureuse. Les montants en jeu sont beaucoup plus importants et se sont aussi adaptés  à la nature de nos besoins.  Au  fur et à mesure que la Chine a eu des moyens plus importants, elle a également accru  l’aide qu’elle accorde à la coopération qui existe entre elle et les pays africains, en général et le Togo, en particulier. Ça, cela a évolué.  Ce qui me plait dans notre relation récente, c’est qu’elle est,  de plus en plus,  axée sur les échange entre les  jeunes. Beaucoup de jeunes Togolais ont désormais la possibilité d’aller en Chine, soit pour se former, soit  pour apprendre des nombreuses expériences qu’a le pays. Nous en recevons également. »

CGTN : Quels autres types d’entreprises chinoises voudriez-vous introduire au Togo ? Les investissements chinois ont-ils aidé le Togo dans son développement durable ?

Faure Essozimna Gnassingbé : « Les investissements des entreprises chinoises ont aidé le Togo dans sa croissance et dans son développement. Mais, vous savez que le développement  est un chemin et un processus qui ne s’arrêtent pas. Et chaque jour, le progrès n’a pas de limite. Donc, il y a un progrès, certes. Mais je pense qu’on peut faire mieux.  Les entreprises que nous recherchons ?  Nous savons qu’aujourd’hui, il y a des dizaines de millions d’emplois en Chine qui sont prêts à être délocalisés. Donc, toutes les entreprises qui peuvent délocaliser leurs emplois au Togo, sont toujours les  bienvenues. Si maintenant, vous me demandez les secteurs dans lesquels nous avons besoin d’investissement, je dirai naturellement le secteur agricole ; parce que c’est le plus important de notre économie et notre agriculture a besoin d’être modernisée et industrialisée, notamment ce qu’on appelle l’agro-industrie. Dans ce secteur-là, nous avons  besoin d’entreprises chinoises.  Mais la priorité comme vous le savez, le Togo à l’instar d’autres pays africains, est un pays où il y a beaucoup de jeunes.  Aujourd’hui, la priorité de la jeunesse, c’est l’emploi et nous ferons tout pour attirer ces emplois-là. »

CGTN : En septembre prochain, le sommet du forum sur la coopération sino-africaine se tiendra à Bejing. Vous allez y participer et rencontrer le président Chinois Xi Jing Ping.  Qu’attendez-vous  de cette rencontre ? Quelle influence pensez-vous que ce sommet aura  sur les relations sino-africaines ?

Faure Essozimna Gnassingbé : « Je pense que ce sera un sommet important, parce que quand nous regardons le monde aujourd’hui, il a évolué. Quand nous regardons le comportement  de certaines puissances, ce comportement a changé. Le monde est devenu beaucoup plus imprévisible aujourd’hui.  Je pense que pour de vieux partenaires, de vieux alliés, de vieux amis comme la Chine et l’Afrique, nous avons  nous avons besoin de maintenir la stabilité. Nous avons besoin de confronter un peu nos points de vue sur les développements que nous voyons dans le monde  sur le plan politique et diplomatique. Parce qu’il y a une tentation de certaines puissances de faire des choses seules alors  que, ce qui est la base de la relation entre l’Afrique et la Chine, c’est la concertation et le souci d’avoir une coopération gagnant-gagnant.  La Chine y trouve ses intérêts, les Africains également. Donc, face à ce qu’on voit dans le monde, notamment le terrorisme, les changements climatiques, je voudrais que nous puissions  en parler avec le président Xi Jing Ping. Parce que je sais que son souci, comme le nôtre, c’est de préserver la paix partout où elle est possible, la rétablir là où elle est menacée et surtout promouvoir le multilatéralisme.  Ça, c’est sur le plan politique et diplomatique. Sur le plan économique, nous pensons que nous allons pouvoir parler du grand projet Chinois que je salue,  « La Chine Ceinture une route » et voir quelle place l’Afrique peut prendre dans ce projet, qui est ambitieux, généreux et à mon avis, révolutionnaire. Parce c’est rare de voir un pays, même si la Chine est la 2ème puissance mondiale, entreprendre un projet d’une telle ampleur qui  embrasse pratiquement tous les  continents. »

CGTN : Le prochain sommet porte sur une « Ceinture, une route » et s’engage à renforcer la communauté de destin entre la Chine et l’Afrique. Quelles  opportunités  l’initiative « Une ceinture, une route » peut-elle apporter à la coopération sino-africaine ? Comment constatez-vous la communauté du destin commun pour l’humanité, l’idée proposée par le Président Chinois  Xi Jing Ping ?

Faure Essozimna Gnassingbé : « D’abord je salue cette idée. Je fais le lien entre les deux. Pourquoi ? Parce que, quand vous regardez la mondialisation aujourd’hui, et quand observez, le vrai problème, c’est quoi ? C’est l’accroissement des inégalités. Les riches sont de plus en plus riches et les pauvres sont de plus en plus pauvres. Et quand il y a de telles inégalités, quand il y a une telle différence, comment peut-on parler de communauté de destin ? C’est pour cela  que je salue le projet « Une ceinture, une route ».  C’est créer les conditions pour que ceux qui ont le moins, ceux qui sont les plus défavorisés, puissent aussi avoir accès à une forme de prospérité, en tout cas, qu’ils puissent sortir de l’état de pauvreté qui est le leur. J’ai reçu récemment le livre du président Xi Jing Ping sur la manière de combattre la pauvreté.  Je vois que c’est un souci pour lui. Nous partageons ce souci-là, parce que le monde, tel qu’il est aujourd’hui, tel qu’il fonctionne aujourd’hui, s’il doit continuer comme cela, on ne pourra pas parler de communauté de destin. Mais la communauté de destin, ne peut pas être seulement un slogan, c’est d’abord l’action. Et je crois que cette action, c’est le projet « Une ceinture, une route ». Pour moi, je fais le lien entre l’idée d’une communauté de destin et le projet « Une ceinture, une route ». Mon souhait, comme je l’avais dit, est l’Afrique qui est un continent d’avenir, puisse profiter, mériter la part qu’on lui attribuera dans ce grand projet. Notre première ambition, c’est de faire taire les armes sur le continent africain.  Donc,  c’est la paix. S’il y a la paix, je pense que le reste est permis. »

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