Décentralisation/ Gouvernance locale

Les maires dans leur rôle de développement des communes

Maire de Assoli 2, Mme N'na Kpélafia
Les maires dans leur rôle de développement des communes

Le 30 juin 2019, après plus de 27 ans de léthargie, le Togo a organisé avec succès ses élections municipales, permettant de doter le pays de maires élus. Ces derniers, dans un contexte de Coronavirus, se battent tant bien que mal, depuis un an, à conduire les projets de développement dans leurs localités respectives. Dans ce sens le ministère de l’Administration territoriale, de la  Décentralisation et des Collectivités locales s’est engagé à  renforcer leurs compétences. C’est ainsi qu’un atelier les a regroupés en début de la semaine à Lomé sur « Les éléments  de gestion efficace  des  Communes». Les 117 maires ont été instruits sur leur rôle et responsabilité dans le développement de leurs communes. Interrogés en plein feu des travaux, certains maires ont bien voulu décliné les projets déjà réalisés dans leurs  localités en un an d’exercice, tout en renseignant sur  les atouts et les perspectives de développement de leurs mairies.

« Un maire est un élu local, d’abord comme un conseiller  municipal  et est ensuite  réélu au sein de ses paires  pour  administrer les  affaires de la Commune. Il a  un rôle administratif  et  d’états civils dont, la compétence se limite  au niveau de la Commune. Le maire  n’a  pas  de  prérogative  au-delà  de la  préfecture, il est  sous le préfet  et  son ministre  de tutelle », a confié le maire  de  Sotouboua 3, M. Lonmou Komlanvi. A son avis, cette formation est venue  à point nommé.  Elle va certainement booster et améliorer les  prestations des maires. «Car nous faisions les choses à  tâtons,  depuis notre  prise de fonction. En effet, après la prise de fonction, nous avons  élaboré le budget et fait un chronogramme  d’activités au niveau de la Commune. Seulement, la pandémie de coronavirus a un peu freiné nos actions. Néanmoins, nous avons pu organiser des  sensibilisations  au profit  des  populations et initié des rencontres avec la chefferie traditionnelle. La  Commune de Sotouboua 3 regorge  à son sein des zones touristiques qu’il faut  nécessairement  aménager pour  l’histoire et pour la jeune génération. Nous citons  la  rivière  “Yomaboua “, “rivière des  esclaves”,  qui  est un site  sur lequel  se  faisait les échanges des esclaves entre les expatriés et les  rabatteurs. Il y a également le Parc Fazao  Malfakassa,  qui  est une zone touristique où les  visiteurs peuvent admirer les éléphants et divers  autres animaux sauvages. Sotouboua est  aussi l’un des greniers du Togo. On y  cultive  toutes les  variétés  de  produits  agricoles»,  a souligné  M. Lonmou.

Un marché de fortune  à Assoli 2 pour percevoir un peu de recettes

Le  maire  d’Assoli 2, Mme N’na  Kpélafia, de son côté,    déplore surtout, le  manque de marché, digne de ce nom, dans sa commune. De ce fait, dès sa prise de fonction, la commune s’est donné les moyens pour créer un marché de fortune au profit des commerçants des produits maraîchers, afin de percevoir  un peu  de  recettes. Cet élan a été ralenti par la pandémie de la COVID-19. « Car, nous avions en prévision le réaménagement de certains  sites  touristiques dont regorgent notre Commune. Il s’agit, de la faille  d’Alédjo, la Cascade d’Alédjo, le Trou de refuge des guerriers, les Rochers aux morts, le Campement des Allemands et l’Ancien village où des rochers sont  superposés  d’une  manière extraordinaire », a- t- elle dit.

Les atouts de Tandjouaré 2 et de Danyi 1 à explorer

M. Salissa Kousoumba, Maire de Tandjoure 2

Le maire de Tandjouaré 2, M. Salissa Kounsoumba, pour sa part, a salué cette formation qui va améliorer  la gouvernance  de sa commune. «Après  un  an de  gestion, nous avons construit au sein du grand marché de Nano, un WC public à double Cabine, curé des caniveaux, organisé  des opérations de salubrité publique  dans les marchés et dans les lieux publics. En ce qui concerne les atouts de notre commune, nous disposons  des sites touristiques comme les grottes de Nok, de Mamprougou que nous envisageons valorisés. Notre localité  est  aussi réputée dans l’élevage  de la volaille  et   de petits  ruminants», a  laissé  entendre M. Salissa.

Maire de Danyi 1, M. Kossivi Wonyra

Le maire de la Commune de Danyi 1, M. Wonyura  Kossivi, a déclaré que son rôle en tant qu’élu de sa localité est de conduire les actions de  développement. «En cette  qualité,  nous avons, dans notre commune, pu asseoir les services  de base,  acquérir des  meubles, gérer notre personnel, etc. Nous précisons que nous sommes une commune rurale et nous  nourrissons  une très grande partie des populations du Togo. Nous  disposons aussi d’un climat exceptionnel avec  une  végétation très remarquable, des cascades, ainsi que beaucoup d’autres atouts  naturels», a relevé  le maire  Wonyra.

Les activités menées dans  Bassar 1 et les attentes de Zio 4

Pour le maire  de Bassar 1, M. Gbati  Djani, les  premiers pas  ont été  difficiles puisque,  la  délégation  spéciale  a laissé une  ardoise  qu’il  fallait d’abord épongée. « Après cela nous avons entamé les projets de développement de la Commune. Ainsi,  nous avons, avec le peu de moyens dont nous disposions,  reconstruit  un petit ponceau démolit  par un gros  véhicule  et  réalisé  une  latrine  publique dans  un quartier  qui le réclamait depuis. Nous avons  également  réhabilité  certains  marchés de   la commune. Bassar 1 est aussi un grenier  d’ignames  et  la  réhabilitation  des marchés  nous  procure un peu  de recettes pour poursuivre les activités de développement dans notre commune », a relevé M. Gbati.

« Nous avons eu une formation très riche sur les éléments de gestion efficace des Communes. Nous avons été instruits sur la règlementation financière, comment procéder aux passations des marchés publics, la fiscalité locale et sur les compétences du maire. Cette formation nous donnera un coup  de  pousse  pour  gérer et relever les  défis  de la  commune », a relevé le maire  de la Commune  Zio 4, M. Franck Etsè Ségo. Et d’ajouter que beaucoup  de  produits  agricoles  consommés à Lomé viennent de Zio et il serait  impérieux que  des pistes rurales soient réaménagée, afin de  désenclaver les localités de la Commune.

Alex TEYI

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