Le Togo travaille à la mise en place des mesures visant à réduire les émissions de polluants climatiques de courte durée de vie (PCCV), que sont le noir de carbone, l’ozone troposphérique, le méthane et certains hydrofluorocarbures. C’est à cet effet que s’est tenu, ce jeudi 15 février, au ministère de l’Environnement et des Ressources forestières, un atelier lançant la phase de planification nationale de réduction de ces substances chimiques, qui impactent sur l’environnement, la santé et l’économie et menacent dangereusement l’existence humaine sur terre.
Plusieurs acteurs impliqués dans les questions environnementales ont été conviés, hier, à Lomé, à un atelier marquant le lancement officiel du projet d’élaboration du plan d’action national de réduction des Polluants Climatiques de Courte durée de Vie(PCCV). Cette assise, d’une journée, est organisée par le ministère en charge de l’environnement, en collaboration avec la Coalition pour le Climat et l’Air pur(CCAC).
Les PCCV, par rapport au dioxyde de carbone et à d’autres gaz à effet de serre, ont une durée relativement courte. Il s’agit des substances d’origine diverses comprenant : le noir de carbone, qui provient des feux à ciel ouvert, notamment les incendies, les feux de forêt/brousse volontaires, l’incinération des déchets urbains et agricoles. La combustion de combustibles dans les bâtiments résidentiels et commerciaux sont aussi une grande source d’émission de ce gaz, qui se concentre, particulièrement, dans la combustion du diesel, de la biomasse, et du kérosène.
Selon le ministre André Johnson de l’Environnement, « le noir de carbone constitue une part importante des particules fines, principales causes de décès prématurés et de morbidité dans le monde ». En dehors du noir de carbone, les PCCV sont constitués aussi de particules fines et de l’ozone troposphérique(O3), qui provoquent « l’irritation des yeux, du nez et de la gorge, l’exacerbation des troubles respiratoires, l’essoufflement, les maladies pulmonaires obstructives chroniques et l’asthme, l’exacerbation des allergies, le risque accru de maladies cardiovasculaires et des décès prématurés ».
S’agissant des émissions de méthane, elles sont rejetées lors de la production et du transport du carbone, du gaz naturel et du pétrole, de la décomposition de la matière organique présente dans les sites d’enfouissement de déchets solides urbains, de certains systèmes d’entreposage du fumier pour bétail et des systèmes de traitement des eaux usées municipales et agroindustrielles. De l’avis du ministre Johnson, c’est le 3e plus important gaz à effet de serre à contribuer au réchauffement de la planète après la vapeur d’eau (H2O) et le dioxyde de carbone(CO2).
Selon les experts de l’ONU, cités par ministre Johnson, une action rapide pour réduire les PCCV « permettrait d’éviter, chaque année, 2,4millions de décès prématurés liés à la pollution de l’air extérieur, d’ici 2030 et près de 32millions de tonnes de récoltes perdues ». Elle pourrait également ralentir le réchauffement climatique de 0,5°c, d’ici 2050.
A cet égard, le plan national de réduction de ces substances va se charger d’identifier les sources de leur émission. Déjà, le Togo a pris des mesures réglementant l’importation des véhicules et instituant le transport en commun à Lomé, afin de réduire l’émission de ses substances.
Du reste, la réduction des PCCV permettra, certes, de ralentir le réchauffement climatique, dans les prochaines années, mais ne remplace pas des mesures nécessaires à la réduction des émissions de CO2 à durée de vie plus longue.
Bernardin ADJOSSE
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