Une cérémonie de lancement du rapport, « Les moteurs du changement : Pour un usage sécurisé et durable des motos en Afrique subsaharienne », a eu lieu vendredi 27 janvier 2023, à l’hôtel Sancta Maria à Lomé, à l’initiative de l’ONG Action pour les Victimes de la Route (AVR) et ses partenaires. La manifestation a permis de sensibiliser la population et les conducteurs de motos sur les risques des accidents de la route et les moyens de les prévenir.
L’Afrique fait face à une crise du transport qui menace le développement de nombreux pays, dont le Togo. Menace liée aux systèmes de transport défaillants, ne répondant plus aux besoins des populations qui tentent d’accéder aux centres urbains. L’échec des modes de transport a laissé un vide que les motos ont comblé. C’est ce qui a fait qu’au cours des deux dernières décennies, le nombre de motos en Afrique subsaharienne a augmenté rapidement, avec des conséquences sur la santé, la société et l’environnement. Plus de la moitié des enfants piétons blessés sur les routes sont percutés par une moto et le nombre des décès dus aux accidents de la route continue d’augmenter considérablement. Au Togo, le chiffre des accidents des motos est supérieur à 70 %. Fort de ce constat, l’ONG AMEND et ses partenaires ont mené une étude sur l’impact et les conséquences des motos sur la vie des populations en Afrique subsaharienne. Etude dont les résultats ont fait l’objet de lancement, vendredi dernier à Lomé. Objectif, amener toutes les parties prenantes à s’investir davantage dans la sécurité routière, en sensibilisant les conducteurs des motos à deux et à trois roues sur l’usage de leurs engins. Egalement, il s’agissait de les amener à suivre des codes de conduites et à avoir des permis de circulation. Ce rapport de 112 pages examine le boom de la moto sur le continent, formule des recommandations et propose un programme d’action visant à maximiser les avantages des motos, tout en gérant et en minimisant les risques.
Les conducteurs de motos suivant la sensibilisation
Des suggestions pour réduire les risques
Selon le directeur de l’ONG AVR, M. Otto Gunther Kpégoh, les motos sont devenues des sources importantes d’emploi informel et 80 % d’entre elles sont utilisées comme taxi moto ou pour des services de livraison. A cet effet, dit-il, pour éviter les accidents de la route, les conducteurs doivent porter des casques normalisés pour réduire les traumatismes crâniens en cas d’accident. Dans ce cas, a-t-il souligné, « il serait nécessaire de légiférer et de faire respecter les règles de sécurité pour les motocyclistes et les passagers, ainsi que de mettre en place des normes certifiées et des installations de tests solides. Egalement, concevoir des motos avec des systèmes de freinage antiblocage, avoir des routes qui prennent en compte la sécurité des motocyclistes, le déploiement de la réduction de la vitesse et la conception d’une infrastructure appropriée ou adaptée ». Pour lui, il est urgent de mettre l’accent sur la mise en place de transports publics urbains sûrs, propres et abordables, afin de proposer de véritables alternatives et d’endiguer la motorisation. Il n’a pas manqué de relever la pollution de l’air atmosphérique et sonore que ces engins produisent sur les populations et qui constitue un problème de santé publique. A cet effet, il propose des motos électriques pour lutter contre les émissions de gaz à effet de serre.
A cette occasion, la directrice des Transports, Mme Nanamolla Ouro-Bang’na, a souligné que le gouvernement a lancé un vaste chantier pour renforcer la sécurité routière au Togo. Il s’agit entre autres, de la formation de 5000 conducteurs de motos à deux et trois roues sur le code de la route et la sécurité routière, la réorganisation du sous-secteur des taxis moto, la réduction des redevances à l’inscription aux examens de permis de conduire, etc. Ainsi, elle a lancé un appel à tous les usagers de la route, surtout les conducteurs de motos, à se faire former en code de la route, afin de préserver leur vie et celle de leurs clients.
La directrice des partenariats FIA Foundation, Mme Rita Cuypers, et le directeur exécutif d’AMEND, M. Jeffrey Witte, ont à, l’occasion, salué cette sensibilisation qui aidera le gouvernement à avoir un programme d’action pour ce secteur de métier.
Gisèle SONHAYE-NAPO-KOURA
RSS