Agriculture

Le Premier ministre Komi Selom Klassou en visite de travail à Rome aux sièges du FIDA, de la FAO et du PAM.

Une séance de travail de la délégation togolaise avec celle de la FAO
Le Premier ministre Komi Selom Klassou en visite de travail à Rome aux sièges du FIDA, de la FAO et du PAM.

Le Premier ministre Komi Selom Klassou a conduit, du 18 au 22 décembre 2017 à Rome, une mission auprès du Fonds international de développement agricole (FIDA), de l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) et du Programme alimentaire mondiale (PAM) pour consolider les divers partenariats entre le Togo et ces institutions. Les trois organisations onusiennes apportent leurs soutiens au Togo dans le domaine de l’agriculture, un secteur vital qui occupe une place capitale dans les stratégies de développement de notre pays.

Les discussions avec les premiers responsables du FIDA ,de la FAO et du PAM ont notamment porté sur la nouvelle politique agricole adoptée par le gouvernement en décembre 2016. Cette politique nationale identifie la création de richesses et d’emplois décents, la consolidation de la sécurité alimentaire et nutritionnelle ainsi que l’amélioration de la balance commerciale de notre pays, comme stratégie majeure de développement du secteur agricole et rural pour l’éradication de la pauvreté.

Au siège du FIDA, le Premier ministre et sa délégation ont eu une série de discussions avec le président de l’institution, notre compatriote Gilbert Fossoun Houngbo ainsi qu’avec une équipe du FIDA conduite par Mme Sylvie Marzin, Conseillère principale de portefeuille, Division Afrique de l’Ouest et du centre.

Redynamiser les performances des projets financés par le FIDA au Togo était au cœur des échanges à l’issue desquels M. Houngbo s’est dit « très rassuré de la teneur des discussions avec le Premier ministre qui font suite à des échanges liminaires qu’il a déjà eus au mois de septembre avec le chef de l’Etat à Lomé sur des sujets d’intérêts communs ».

Selon M. Houngbo, le FIDA apporte des prêts à des conditions concessionnelles avec des périodes d’amortissement de 40 ans et des périodes de grâce de 10 ans en mettant l’accent sur les pays les moins avancés comme le nôtre.  Ces prêts doivent être utilisés dans le développement du secteur agricole au profit des populations les plus reculées et les plus pauvres.  « L’accent sur les zones rurales est la clé de voûte du FIDA. C’est dans ce cadre que nous menons ces discussions. Nous avons deux projets en cours présentement au Togo, le PADAT puis l’entreprenariat rural. Nous allons voir comment nous pouvons redynamiser la performance de ces projets et comment nous préparer pour le cycle 2019-2021 afin de maximiser l’accès du Togo aux financements du FIDA », a-t-il déclaré.

Après le FIDA, le Premier ministre Komi Selom Klassou et sa délégation se sont rendus à la FAO. Au siège de la l’organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture, la délégation togolaise a  eu des discussions avec le Directeur général adjoint chargé des opérations, M. Laurent Thomas. Le Premier Ministre et le Directeur général adjoint de la FAO se sont félicités de l’excellence des relations de coopération qui existent entre la FAO et le TOGO. Le Premier ministre Klassou a, pour sa part,  remercié la FAO pour son accompagnement financier et technique qui permet au Togo d’être sur une trajectoire rassurante quant aux objectifs de développement durable, l’objectif 2 des ODD étant « la faim zéro ».

Selon le Premier ministre Klasou, depuis 2013, la FAO a investi plus de 2,4 milliards de nos francs au Togo en dehors de l’accompagnement technique qu’assure l’Organisation à notre pays. « Aujourd’hui, le Togo est  sur une trajectoire qui est rassurante d’autant plus que la production interne depuis 2010 jusqu’à ce jour, couvre nos besoins. Nous arrivons même à dégager un excédent qui va vers les pays voisins immédiats ou lointains par le biais de l’ANSAT », a affirmé le Premier ministre. Il a relevé que l’accompagnement de la FAO prend aussi en compte les petits producteurs notamment les producteurs familiaux qui sont dans les villages et les hameaux. Cela a permis d’améliorer les revenus au niveau des ménages qui peuvent ainsi faire face aux besoins de scolarité et aux cas de maladies.

Les relations de coopération entre la FAO et le Togo ont particulièrement contribué aux bonnes performances  que notre pays a réalisées sur la période 1990-2014 en réduisant de 21 points la prévalence de la sous-alimentation de 32,8 à 11,4. Ce succès a valu à notre pays deux distinctions décernées par la FAO en 2013 et 2015. Le souhait du Premier est de porter ce résultat à 7% à la fin de 2017 pour se rapprocher de l’idéal fixé à 5%. Se félicitant ainsi des résultats obtenus, les deux personnalités restent conscientes des nombreux défis  qui demeurent à relever en vue de réaliser « la faim zéro » à l’horizon 2030 au TOGO.

«Nous voulons faire de sorte que l’agriculture contribue énormément à la croissance économique dans notre pays. Aujourd’hui, l’agriculture contribue à 32% au PIB net. Avec les potentialités, nous pouvons faire mieux en tenant compte du réchauffement climatique. L’expertise de la FAO doit nous être garantie pour que nous puissions faire en sorte que, dans la vision du chef de l’Etat portée par le gouvernement, les petits producteurs deviennent aussi des acteurs qui apportent leur capital. »

Tout en réitérant ses remerciements à la FAO, le Premier ministre a émis le vœu de voir ce partenariat se poursuivre. « Les efforts que le Togo est en train de faire, avec l’accompagnement de la FAO, sont édifiants mais il reste des défis ; et c’est pour ces défis que nous sommes venus au siège de la FAO pour voir avec ses dirigeants et leurs collaborateurs comment renforcer la performance sur le plan agricole afin d’avoir plus de moyens pour lutter contre la pauvreté ».

Les échanges du Premier ministre Komi Selom Klassou et de sa délégation se sont poursuivis au siège du Programme Alimentaire mondial (PAM) avec le directeur exécutif adjoint du PAM, M. Amir Abdulla. Le Premier Ministre  a présenté à son interlocuteur l’expérience réussi du Togo dans le programme des cantines scolaires qui a permis à notre pays de réduire la déperdition scolaire, d’améliorer la santé des élèves, d’augmenter le taux de réussite scolaire et de renforcer l’inclusion sociale.

Le Premier ministre  a relevé que ces résultats sont le fruit de l’excellente coopération que le PAM et le TOGO entretiennent depuis longtemps. De son côté, le directeur exécutif adjoint du PAM a beaucoup apprécié le leadership du Chef de l’Etat en matière de politique de développement du Togo et a précisé que le PAM entend exploiter le plein potentiel dans le domaine des infrastructures portuaires, routières et de stockage des produits agricoles pour amplifier ses interventions dans la région et bien au-delà.

En marge de ces séances de travail, le Premier ministre a rendu une visite d’amitié au vice-ministre des Affaires Etrangères d’Italie, M. Mario Giro.  L’entretien a porté sur la situation sociopolitique actuelle au Togo et le développement du secteur agricole dans notre pays. Tout en apportant son soutien à un retour rapide du climat de paix et de sécurité à travers un cadre de dialogue inclusif et constitutionnel, le vice-ministre a fait remarquer que la vision du Chef de l’Etat en matière de la modernisation de l’agriculture est parfaitement en phase avec la politique agricole italienne. Il compte organiser, courant mois de janvier 2018, au profit des acteurs togolais, une visite d’imprégnation en Italie en vue de s’inspirer de l’expérience de l’agrobusiness en Italie pour enrichir le modèle des agropoles au Togo. Il a fait remarquer que son pays compte mobiliser des investisseurs italiens en vue de développer des relations d’affaires avec le secteur privé togolais.

Le PADAT et le PNPER

Le Projet d’appui au développement agricole du Togo (PADAT) vise à contribuer à l’amélioration de la sécurité alimentaire et des revenus des petits producteurs agricoles au Togo. Le PADAT a été conclu pour la période 2011-2016 mais est appelé à aller jusqu’en 2019. L’objectif de développement du projet est de contribuer à l’amélioration de la sécurité alimentaire et des revenus des petits producteurs agricoles de riz, maïs et manioc, ainsi qu’à travers la valorisation et la mise en marché des productions agricoles ciblées. Ses objectifs spécifiques sont : (i) l’amélioration de la production et de la productivité des exploitations agricoles ciblées sur le riz, le maïs et le manioc ; et (ii) l’amélioration de la valorisation et la mise en marché des productions agricoles ciblées.

Quant au Projet national de promotion de l’entreprenariat rural (PNPER) lancé en 2014 et qui prendra fin en 2019, son objectif est de contribuer au développement de l’entreprenariat rural, créateur d’emplois rémunérateurs et durables pour les jeunes au niveau local. Ce projet est prévu pour toucher 50.000 bénéficiaires directs et 230.000 bénéficiaires indirects soit environ 280.000 personnes réparties dans 20 préfectures des cinq régions économiques du pays. Il doit permettre la création et le renforcement de 1.800 micro et petites entreprises  rurales (MPER) dont 1.100 primo MPER et 200 coopératives financées et installées, 500 MPER déjà établies, renforcées dans leurs capacités techniques et de gestion, la création d’environ 9.300 emplois directs en milieu rural dont 1.600 auto-emplois (promoteurs MPER), 2000 coopératives renforcées et 5.800 emplois créés et/ou consolidés. De même au moins 40.000 jeunes seront formés et accompagnés. Il participera à l’amélioration de l’offre de service de formation/accompagnement des MPER à travers les centres ressources spécialisés et les plateformes de services dans chacune des régions d’intervention. Le projet assurera également l’augmentation de l’offre des biens et services et l’amélioration des curricula de formation des MPER ».

 

 

 

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