Cadres, partenaires et autres acteurs sociaux du ministère de Développement à la Base, de l’Artisanat, de la Jeunesse et de l’Emploi des Jeunes en 2018 sont en atelier d’évaluation de la mise en œuvre des actions de son cahier de charge. L’exercice, qui participe aux principes de la bonne gouvernance, a permis de poser les perspectives pour cette année. L’on retient, pour l’essentiel, qu’en 2018, le taux d’exécution de la lettre de mission du ministère est évalué à 94%, alors que le taux moyen d’engagement, sur le plan financier, s’élève, pour sa part, à 72,16%. Les actions du ministère ont contribué à créer 16000 emplois durables et 57365 emplois temporaires au profit des couches sociales vulnérables que sont les jeunes et les femmes.
Les travaux de cette revue annuelle de performance en 2018 ont été ouverts par la ministre de tutelle, Mme Sidemeho Tomégah-Dogbé, en présence de sa collègue Tchabinandi Konlani Yentcharé de l’Action Sociale, de la Promotion de la Femme et de l’Alphabétisation et diverses autres personnalités.
Durant toute la journée, les participants se sont attelés à l’analyse des résultats obtenus, en 2018, dans les trois volets clés du ministère, à savoir : « la promotion du développement à la base », « le développement de l’artisanat », « la promotion de la jeunesse et de l’emploi des jeunes ». Il ressort du rapport d’activités présenté par le directeur des études et de la planification, M. Wanata Agbisso, que le ministère a mené ses activités sur la base d’un budget global de 26,066 milliards de FCFA, dont 17,8 milliards de contribution des partenaires, du secteur privé et des bénéficiaires, soit 69,29%. Le taux d’engagement ou de consommation s’élève à 72,16% de ce budget.
Par volet, le rapport indique que les activités de promotion de l’emploi ont permis, en 2018, de réaliser 40 infrastructures socioéconomiques, soit 312 unités d’infrastructures exécutées au profit des communautés, 3225 femmes issues de 123 groupements ont été alphabétisées. On note aussi que 530 comités de développement à la base ont été restructurés et que 91394 élèves du préscolaire et du primaire ont bénéficié des cantines scolaires, etc.
Concernant le développement de l’artisanat, le rapport relève que 1852 artisans ont été formés en techniques de création et de gestion de PME, pendant que 353 autres ont pu participer aux foires nationales et internationales où ils ont fait la promotion de leurs produits. Le ministère a aussi construit ou réhabilité, au profit de ce secteur, 27 centres de ressources.
Dans le volet promotion de la jeunesse et de l’emploi des jeunes, l’on note que 4455 jeunes ont renforcé leur employabilité à travers le volontariat, tandis que 100.000 autres jeunes ont participé aux activités socio-éducatives et de sensibilisation sur les questions de citoyenneté. Par ailleurs, six fora régionaux ont été organisés permettant de recueillir les préoccupations de la jeunesse. A cela, s’ajoutent 8774 jeunes formés sur les questions de création d’entreprises et de gestion de crédit, ainsi que 236 4micro-entreprises et PME créées.
A la lumière de ces résultats, tous les partenaires ont félicité le ministère pour ses performances, tout en l’encourageant à poursuivre dans cet élan.
Les perspectives pour 2019
Concernant les perspectives, M. Wanata Agbisso, a fait cas de la construction de 140 infrastructures sociocommunautaires et économiques, de l’alphabétisation de 571 membres de groupements, de l’installation de 42 plateformes. Il s’agit, d’autre part, d’appuyer 1339 groupements, de travailler à toucher 90 nouveaux quartiers, tout en créant 62111 emplois temporaires et 10150 emplois durables, ainsi que 1355 micro-entreprises. Le ministère, qui compte allouer 2.280.662.000 de FCFA de crédits aux jeunes entrepreneurs, va aussi appuyer financièrement environ 11529 anciens jeunes entrepreneurs. Il est prévu, en matière de filets sociaux, de faire bénéficier 9100 enfants de cantines scolaires. Les prévisions ont retenu 52000 ménages pour bénéficier de transferts monétaires, avec un montant évalué à 3.120.000.000 de FCFA.
Dans le domaine artisanal, le ministère compte doter ce secteur de textes réglementaires et répertorier toutes les structures de son encadrement. Il s’agit aussi de réaliser les études dans le secteur, de former au moins 1500 artisans, etc.
Toutes ces prévisions seront atteintes, sans trop de difficultés, si des mesures sont prises pour relever les défis liés à l’insuffisance de ressources humaines, en termes d’effectif et d’absence de certains profils. Défis liés aussi aux lenteurs des bailleurs de fonds dans l’émission des avis de non objection, etc.
Recommandations et vision du ministère
A cet égard, il est recommandé, entre autres, de travailler à anticiper sur les lourdeurs administratives et de former les jeunes entrepreneurs dans la maîtrise les procédures de passation des marchés publics. Il est aussi important d’accentuer les plaidoyers en vue de mobiliser les partenaires techniques et financiers pour la cause du développement à la base.
A l’ouverture des travaux, la ministre Sidemeho Tomégah-Dogbé a fait savoir que son département s’est donné pour vision, à l’horizon 2030, d’assurer durablement un accès universel de toutes les communautés et organisations à la base du Togo au « minimum vital commun ». Ceci, en favorisant l’accès aux services financiers et sociaux de base, en rendant le secteur de l’artisanat plus viable et compétitif sur le plan national et international, mais aussi, en assurant l’épanouissement de la jeunesse à travers la citoyenneté, ainsi que l’accès à l’emploi décent et durable.
Bernardin ADJOSSE
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