Agriculture

Le chef de l’Etat Faure Essozimna Gnassingbé préside le lancement du MIFA à Lomé

Visite des stands du Président Faure accompagné de M. Adessina (Sachet en main)
Le chef de l’Etat Faure Essozimna Gnassingbé préside le lancement du MIFA à Lomé

Le Mécanisme Incitatif de Finan­cement Agricole basé sur le par­tage de risques (MIFA), une initia­tive mise en place par le gouverne­ment togolais, a été officiellement lancé, lundi 25 juin 2018, au Centre togolais des expositions et Foires Togo 2000, sous les hospices du chef de l’Etat, Faure Essozimna Gnassingbé. Il vise à promouvoir les produits financiers et assuranciels adaptés au secteur agricole, à remédier à la fragmentation des chaînes de valeur, à faciliter le partage des risques entre les différents acteurs du secteur et à fournir une assis­tance technique aux institutions financières, aux PME/PMI et aux producteurs agricoles.

Le Premier ministre, Komi Selom Klassou, le président de l’Assem­blée nationale, Dama Dramani, les responsables des institutions de la République, des membres du gou­vernement, des représentants des institutions financières notamment de la BAD, de la Banque Mondiale, du FIDA et des missions diploma­tiques et bien d’autres autorités ont pris part à cette cérémonie.

Malgré la contribution à 1,7 point de la crois­sance économique, soit 38 % du PIB natio­nal, l’agriculture togo­laise fait face à de nombreux défis. Entre autres, des chaînes de valeur fragmentées, une mauvaise compré­hension du secteur, la perception de risques élevés, les processus et procédures com­plexes d’évaluation du crédit, le coût élevé de transaction et un financement inadéquat. Pour ce faire, le gou­vernement a décidé de relever ces défis par la transformation de l’agri­culture pour en faire le levier de création d’em­plois, de richesses et d’augmentation de re­venus des populations comme défini dans le Plan National de Déve­loppement (PND) du Togo. D’où la création du Mécanisme Incitatif de Financement Agri­cole fondé sur le par­tage de risque (MIFA), lancé hier au CETEF Togo 2000, à Lomé. Il est une réponse prag­matique apportée à l’épineux problème des petits producteurs agricoles tel l’accès au financement et au crédit agricole.

La vision du MIFA est d’être une insti­tution d’appui à une agro-industrie durable et évolutive dotée de capacités adéquates mais aussi de sou­tenir les acteurs du secteur agricole dans le respect des normes i n t e r n a t i o n a l e s e t des meilleures pra­tiques d’efficacité des chaînes de valeur en vue de contribuer de manière significative au PIB du Togo.

Il a pour mission d’appuyer l’élabora­tion des politiques adaptées au secteur agricole, d’appliquer des outils de gestion de risques visant à at­tirer les compétences et les acteurs clés par le biais de mesures incitatives du secteur agricole et de conso­lider les maillons des différentes chaînes de valeur agricoles pour renforcer la contribu­tion de l’agriculture à l’économie.

Dénommé TIRSAL dès son dévoilement le 25 avril dernier, le MIFA s’inspire du modèle nigérian, le NIRSAL. Il sera mis en oeuvre en partenariat avec les industries, les com­merçants, les trans­formateurs, les struc­tures d’assurance, les banques et autres ins­titutions financières au profit des agriculteurs. Des acteurs qui auront le soutien d’un système d’information géogra­phique pour leur per­mettre un suivi à temps réel des exploitations et partager des données sur l’agriculture. Autres acteurs jouant un rôle capital, le Fonds Inter­national de Développe­ment Agricole (FIDA), la Banque Africaine de Développement (BAD), la Banque Mondiale, le NIRSAL, les banques commerciales, l e s compagnies d’assu­rances, les systèmes financiers décentrali­sés.

Durant la phase pi­lote de six mois à partir de ce lancement, il sera testé les outils de par­tage du risque et de fa­cilitation de l’accès au crédit auprès de 6000 producteurs répartis sur sept sites pilotes. Cette phase servira à former des acteurs des chaînes de valeur des filières maïs, riz et ma­nioc. Les bénéficiaires seront notamment les producteurs, les pro­priétaires terriens, les fournisseurs d’intrants, les banquiers et assu­reurs, les transforma­teurs, les commerçants et les transporteurs. Il s’agira, ensuite, de les accompagner dans la contractualisation pour réduire ou, le cas échéant, partager les risques, assurer le suivi des performances du mécanisme et prendre les éventuelles me­sures correctives né­cessaires. A terme, le MIFA sera étendu à l’ensemble du pays pour permettre de recueillir les fruits escomptés.

Dans son discours de lancement, le Premier ministre, Komi Selom Klassou, a rendu hom­mage au président Faure Gnassingbé pour les efforts consentis aux fins de transformer ce secteur et booster les activités de l’agro-business. Il a remercié les présidents du FIDA et de la BAD qui ont cru à la vision du chef de l’Etat dans son ini­tiative de changer de paradigmes dans le secteur agricole.

Deux personnalités distinguées

A l ’ o c c a s i o n , l e chef de l’Etat a élevé le président de la BAD, Dr Akinwumi Adésina au rang du grand officier de l’Ordre du Mono pour saluer les efforts de ce digne fils d’Afrique et reconnaître ses qualités et mérites ainsi que les succès de son enga­gement. Son compa­triote nigérian, M. Aliyu Abdulhameed, directeur du NIRSAL, a été fait commandeur de l’Ordre du Mono toujours par le président de la Répu­blique.

Le Dr Adésina s’est dit ému par ce grand honneur à leur endroit. Il a apprécié l’enga­gement du président Faure Gnassingbé dans la transformation de l’agriculture togolaise, qui est, selon lui, la clé de redressement de l’économie rurale pour en faire des zones de prospérité humaine. Le président de la BAD a rassuré de l’accompa­gnement de son institu­tion afin que l’agricul­ture serve à créer des richesses.

Le président du FIDA, M. Gilbert Houngbo, a insisté sur la nécessité de transformer les zones rurales pour en faire des zones dynamiques. Il pense que, pour cela, l’innovation doit rester un choix, sinon une néces­sité. Et le MIFA, à son sens, se situe parmi ces produits innovants. En cela, estime, M. Houngbo, le FIDA est prêt à soutenir le Togo dans cette initia­tive. Selon lui, au-delà des financements, les pe­tits exploitants ont besoin des connaissances et des compétences pour pou­voir utiliser à bon escient ces financements. C’est pourquoi il pense que le MIFA est une grande opportunité.

Dans le sillage, plu­sieurs partenariats ont été signés avec diffé­rents partenaires appe­lés à faire aboutir cette initiative.

A son arrivée, le chef de l’Etat a eu droit à un accueil chaleureux de la population fortement mobilisée pour la cir­constance. Il a ensuite visité plusieurs stands de la foire MIFA qui se tient sur le site de Togo 2000 avant de présider le lancement du mécanisme MIFA.

Faustin LAGBAI

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