L’Assemblée nationale s’est réunie, le jeudi 6 Avril 2023 en sa première séance plénière de la première session ordinaire de l’année, sous la houlette de l’honorable Yawa Djigbodi Tsègan, présidente de cette institution. Cette séance qui a accueilli la présence de la majorité des députés, a été consacrée à l’étude et l’adoption du projet de loi autorisant la prorogation de l’état d’urgence sécuritaire de douze mois. La nouvelle prorogation intervenant sur demande du gouvernement, conformément à la Constitution en son article 94, vise à créer un environnement propice tendant à assurer une protection optimale des populations de la Région des Savanes, ainsi que de leurs biens. Les travaux se sont déroulés en présence des membres du gouvernement et des officiers des Forces Armées Togolaises.
Le Togo, à l’instar d’autres pays de la sous-région ouest africaine, est victime, depuis un temps, de plusieurs attaques terroristes dans sa partie nord. Elles ciblent spécialement les forces de défense et de sécurité déployées dans le cadre de l’opération Koundjoaré, mais aussi les populations qui ont longtemps vaqué librement à leurs occupations et, leurs biens. Dans le but de lutter efficacement contre ces menaces et les atteintes portées à l’intégrité du territoire, le chef de l’Etat a décrété l’état d’urgence sécuritaire, le 13 juin 2022, pour couvrir l’ensemble des préfectures et communes de la Région des Savanes. Hier, au cours de leur séance plénière, les députés ont adopté le projet de loi portant prorogation de l’état d’urgence sécuritaire. Selon les motivations du gouvernement, cette nouvelle demande de prorogation, conforme à la loi fondamentale (article 94), a pour objet de maintenir la vigilance des populations, mettre les forces de défense et de sécurité (FDS) dans les meilleures dispositions et d’adapter la lutte suivant l’évolution de la situation. S’étalant sur douze (12) mois, à compter du 13 mars 2023, cette demande de prorogation fait suite à la précédente de six mois, arrivée à expiration le 12 mars, alors que le climat d’insécurité est toujours préoccupant au regard de la persistance de nouvelles tentatives, fort heureusement repoussées.
La mise en œuvre de l’état d’urgence sécuritaire a permis au gouvernement de prendre des mesures indispensables pour mettre hors d’état de nuire les groupes terroristes qui sévissent, depuis des années dans la sous-région et à protéger les populations concernées, de même que leurs biens.
Mettre à la disposition de l’Etat les moyens légaux pour poursuivre la lutte contre ce fléau
A l’issue du vote unanime, les commissaires du gouvernement, Gal Damehame Yark de la Sécurité et de la Protection civile et Christian Trimua en charge des Droits de l’Homme, ont tour à tour félicité la Représentation nationale pour cet acte fort important qui met à la disposition de l’Etat les moyens légaux nécessaires pour poursuivre la lutte contre ce fléau asymétrique dans lequel le Togo est engagé (contre son gré) et dont il ne connait ni l’ennemi ni les règles du jeu. Ils ont dès lors affirmé qu’avec le faisceau de textes et comptant sur la ferme détermination et le dévouement des FDS, le Togo, au bout des douze mois, va pouvoir maitriser la situation et redonner aux populations l’espoir et le goût du bon vivre d’autrefois.
Répondant à certaines inquiétudes des députés, ils ont rassuré de la franche collaboration dans ce combat avec les pays voisins. Ils ont promis de tout mettre en œuvre pour faciliter le processus des élections régionales à venir dans le Septentrion et présenter régulièrement des rapports sur les activités de la défense nationale et singulièrement sur la loi de programmation militaire.
La présidente de l’Assemblée nationale, Yawa Djigbodi Tsègan a, quant elle, adressé tout le soutien de son institution aux vaillants combattants qui, nuit et jour, veillent au grain pour que le pays triomphe des semeurs de désolation et de terreur.
L’état d’urgence a été décrété pour un délai de trois mois à compter du 13 juin 2022. A l’expiration de cette période, le 12 septembre 2022, le gouvernement a demandé une prorogation de ce délai pour six mois supplémentaires, à partir du 13 septembre. Cette nouvelle période a expiré, le 12 mars dernier, d’où le besoin d’une prolongation de douze mois, cette fois-ci, pour maîtriser totalement la situation.
Zeus POUH-PEKA
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